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Quand le doute survient...

homélie du 3°dimanche de l’Avent

Comme nous pouvons parfois nous sentir proches de Jean-Baptiste ! Jean croit en Jésus, il a même vécu pour l’annoncer, mais Jésus agit tellement différemment de ce à quoi il s’attend. Est-il bien le Messie, celui qui agit si doucement, si discrètement, celui dont on ne voit pas encore la hache se dresser contre tous les arbres qui ne portent pas de fruit ? Est-il bien le Messie puisque je me retrouve en prison pour avoir dénoncé l’injustice, sans perspective d’en sortir ? Jean sûrement ne comprend pas la façon d’agir du Christ.

Pour nous également, les façons d’agir de Dieu dans notre vie nous déroutent si souvent. Parfois même nous nous demandons si nous faisons bien de compter sur Dieu, étant donné telle prière non exaucée, tel événement fâcheux survenu. Alors comme Jean-Baptiste nous nous demandons : es-tu le Dieu qui me sauve, ou dois-je chercher autre chose ?

Parfois les non-croyants disent que nous croyons en Dieu car c’est pour nous une béquille spirituelle, quelque chose qui apaise nos peurs et règle nos questions. Mais nous, les croyants, nous savons bien que notre chemin de foi est hérissé de questions.

Quand Jésus reçoit la question de Jean, il y répond : oui, il est le Sauveur : « les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. » Il n’est pas le Sauveur tel que Jean-Baptiste le prévoyait, mais il est le Sauveur et ce qu’il fait est encore plus grand que de détruire celui qui résiste à la conversion. Dans notre vie aussi, au cœur de nos attentes, nous pouvons nous réaffirmer à nous-mêmes : oui, tu es le Sauveur, et je pressens que ce que tu fais est encore plus grand que ce que j’avais prévu.

Cette grandeur de l’œuvre de Dieu et la joie qui y est liée, Isaïe l’entrevoit si bien : « affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : “Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : Il vient lui-même et va vous sauver.” un bonheur sans fin illuminera vos visage ; allégresse et joie vous rejoindront, douleur et plainte s’enfuiront. » (Is 35,3.4.10)

Cette grandeur de l’œuvre de Dieu et la joie qui y est liée, saint Jacques nous dit que nous devons parfois la vivre dans la patience et la persévérance : « Ayez de la patience vous aussi, et soyez fermes... Prenez pour modèles d’endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. » (Jc 5,8.10)

Maintenant dans le sacrement de réconciliation nous aurons une nouvelle fois l’occasion d’accueillir l’amour de Dieu dans nos vies. Nous pourrons lui redire que, au-delà de tout ce que nous avons cherché de vain ou de mauvais dans notre vie, c’est la communion avec lui que nous voulons vivre. Pour cela, surmontons tout découragement. L’amour du Seigneur est plus fort que tout. Et comme disait je ne sais plus quel saint : si j’étais triste, j’irais me confesser.