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Les liens de la Trinité

homélie de la fête de la Trinité

Pour cette fête de la Trinité je voudrais nous aider à nous émerveiller de la Trinité. Car la Trinité, est un mystère à savourer et à expérimenter, on ne fait pas grand’chose tant qu’on ne cherche qu’à le comprendre seulement avec l’intelligence.

Dans la première lecture, Dieu se présentait comme « Yahvé, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité ». Cette tendresse, cet amour, cette fidélité, Dieu ne la met pas seulement en œuvre à l’égard des hommes. Il la vit en lui-même. Il est tendresse, il est amour.

Le mystère de la Sainte Trinité, c’est le mystère de l’amour qui est en Dieu, de l’amour vécu entre le Père et le Fils par le Saint-Esprit. Sur la terre nous vivons des relations toujours imparfaites, mais nous pouvons contempler en Dieu une relation parfaitement vécue. Non pas pour nous évader, mais pour garder notre cœur actif et éveillé, pour nourrir notre espérance, pour agir et réagir dans le monde en sachant que c’est un amour qui l’a voulu et qui lui donne son sens.

Nous contemplons la Trinité lorsque nous imaginons les rapports entre le Père, le Fils, l’Esprit, et que nous pensons à ces rapports comme si nous les vivions nous-mêmes. Comment mon cœur réagit-il lorsque je pense à la générosité du Père qui remet tout dans les mains du Fils ? Quelle est la joie du Fils de tout recevoir du Père, de vivre cette complicité avec lui ? Et ainsi de suite.

Lorsqu’on explique l’icône de la Trinité de Roublev, on dit souvent qu’il semble y avoir une quatrième place à table, comme une invitation à ce que nous participions à ce repas qui unit les trois Personnes. Nous sommes donc appelés à avoir avec Dieu les rapports qui existent dans la Trinité. C’est d’autant plus clair que lorsque Dieu veut nous faire un don, il nous fait le don le plus précieux : son Esprit. C’est l’Esprit d’amour du Père et du Fils, l’amour circulant entre le Père et le Fils qui nous est donné. Nos rapports avec Dieu peuvent donc être ceux de confiance et de reconnaissance que Jésus montre envers son Père.

Il arrivera que nous ne nous sentirons pas digne d’avoir avec le Père les rapports de son Fils. C’est normal puisque nous avons besoin d’être sauvés. Quel que soit le jugement de notre conscience sur nous-mêmes, l’intimité du Père peut être retrouvée, Dieu a envoyé son Fils sauver le monde.

La Trinité ne nous invite pas seulement à un rapport d’amour avec elle, mais aussi à imiter entre nous les rapports qui l’unissent. L’émerveillement du Fils pour ce que fait son Père et pour ce qu’il est, nous pouvons aussi le cultiver entre nous. Quand Jésus dit au Père « tout ce qui est à toi est à moi, tout ce qui est à moi est à toi », nous trouvons un encouragement à vivre mieux la dépossession de nos biens en faveur de ceux avec qui nous voulons tisser une relation. La générosité du Père, la reconnaissance du Fils, nous pouvons les imiter dans nos rapports entre nous.

Tout au long de l’année, dans la liturgie, dans la prière, dans la lecture, nous aurons l’occasion de deviner les liens qui unissent les trois personnes de la Trinité. Nous y trouverons alors des moyens pour enrichir notre prière et nos relations avec les autres.

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Tout autre chose maintenant : cette semaine a lieu l’élection du Conseil Pastoral et je voudrais évoquer une trilogie, trois mots qui pourrons éclairer notre vote pour cette élection. Les personnes que nous choisirons pour ce conseil auront un triple rôle parmi nous : selon le bon mot de Pierre, elles seront veilleuses, éveilleuses, réveilleuses.

Nous avons besoin de veilleurs, de gens qui seront attentifs aux besoins de notre communauté et aux besoins du monde, et qui pourront répercuter ces besoins dans les débats du conseil. Plus la vue sera large, mieux ce sera, car le conseil ne doit pas être le rassemblement des délégués de tel ou tel organe de la paroisse.

Nous avons besoin d’éveilleurs, de gens qui en éveillent d’autres à leur mission. Il y a beaucoup de talents cachés dans la paroisse, alors qu’on a toujours tendance à solliciter les mêmes personnes. Le conseil pastoral est un conseil d’éveilleurs qui mettent en route de nouveaux acteurs au milieu de nous.

Et finalement nous avons besoin de réveilleurs, pour éviter de nous endormir dans nos fonctionnements ou de ronronner, pour que nos engagements soient toujours plus évangéliques et plus enracinés dans l’Église.

Quand nous parcourrons les 600 noms du bulletin de vote, après avoir prié pour demander l’Esprit Saint, demandons-nous: qui sera un bon veilleur, un bon éveilleur, un bon réveilleur.