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le C de l’UCL et deux trois autres choses...

homélie de la messe des étudiants des 24h vélo

Vous savez tous qu’une pétition circule actuellement pour demander d’enlever à l’avenir l’adjectif « catholique » du nom de l’université de Louvain, puisque c’est si inconvenant de s’appeler catholique dans le monde d’aujourd’hui. Vous savez aussi qu’une autre pétition circule, qui demande que les valeurs chrétiennes soient visibles dans le nom de l’université.

Que ce soit inconvenant d’être catholique, et encore plus inconvenant de le dire, vous le savez déjà, vous avez déjà eu l’une ou l’autre remarque de condisciples ou même de professeurs, ou de membres de votre famille. Parfois les gens ne se gênent pas pour manquer de respect à notre égard et tenir pour rien ce qui nous est le plus cher. Je me souviens d’une discussion lors d’un mariage, où quelqu’un s’était vanté devant moi d’avoir autant qu’elle pouvait détourné ses enfants de la foi.

Mais une fois que nous dépassons ces impressions désagréables, il y a de belles surprises lorsqu’on dit qu’on est catholique. Lorsqu’on le dit sans arrogance et sans gêne à la fois, comme quelque chose dont nous sommes simplement heureux, un peu fier mais pas trop... Je me souviens de beaux débats, où nous avons parlé des choses essentielles de la vie, de l’amour, de la fidélité, du don de soi, de ce qui nous fait vivre au plus profond. Je ne dis pas que nous sommes tombés d’accord, mais nous avons partagé sur l’essentiel. Comme disait un étudiant sur le site des signataires en faveur du C : « Dire ce que l’on est est le premier pas pour établir un dialogue constructif avec autrui. »

Il va donc sans dire que je vous invite lourdement à signer, si ce n’est encore fait, la pétition du site www.uclouvainquelavenir.be. Bien sûr on peut trouver des choses étroites dans les réactions de certains membres de l’Église catholique, mais je trouve qu’en gros l’Église nous met bien en lien avec « la richesse insondable du Christ » (Ep 3,8). Et le monde sera gagnant si cette richesse transparaît de plus en plus dans nos vies.

Par le Christ, disait saint Paul, nous avons accès auprès du Père. Ce qui veut dire que nous sommes chez nous dans le cœur de notre Père, le Dieu tout-puissant. Quand nous serons un peu perdus au milieu de la foule des 24h tout à l’heure, que nous en aurons marre ou que nous nous sentirons terriblement seuls, puissions-nous nous rappeler : je suis chez moi dans le cœur de mon Père, et il est mon abri. Et si vous voulez en être plus sûr, il y a Jésus qui veut vous en persuader au cours des 24h adoration...

Vous me direz : ce Père, aujourd’hui dans l’évangile il prend des allures pas très sympathiques : il se présente comme un voleur. Est-ce que je mérite un Père qui soit un voleur ? Ce n’est pas pour nous surprendre ou pour nous nuire que Dieu se compare à un voleur, c’est à notre bénéfice : il veut que nous ayons un cœur toujours en éveil. Il n’y a rien de pire pour l’homme que d’avoir le cœur qui s’endort, dans les habitudes, dans les petits soucis ou les petites blessures d’amour propre.

Alors réveillons notre cœur de tout repli sur nous-mêmes. Consacrons-le au service et à l’amour, demandons-lui d’être élan de tendresse et d’espérance. Je vous laisse avec ce poème du grand artiste indien Tagore :

« Je dormais et je rêvais que la vie n’était que joie.
Je me réveillais et je vis que la vie était service.
Je servis et je compris que le service était la joie »