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Le Verbe s’est fait notre chair...

homélie de Noël 2008

Celui que nous fêtons aujourd’hui est présenté par le prophète Isaïe et par les anges qui apparaissent aux bergers comme un sauveur. Aujourd’hui nous fêtons la naissance du Sauveur.

Pourquoi recevons-nous un sauveur ? Je pourrais parler de nos besoins, de nos manques. Mais est-ce que ce serait juste par rapport à Dieu de lui dire : viens me sauver de mes manques ? Il vaudrait mieux le laisser nous montrer lui-même de quoi il vient nous sauver. Nous allons bien voir...

Nous le savons bien, les anges chantent : gloire à Dieu, et paix sur la terre ! Le salut, c’est la paix, et cette paix se décline de deux façons : la paix entre les peuples et entre les personnes, dans les familles ou les lieux de travail. Et la paix à l’intérieur de nous-mêmes, la paix du cœur, la paix des profondeurs.

Cette paix nous viens quand notre cœur cède à la tendresse de Dieu. « Dieu a manifesté sa bonté et sa tendresse pour les hommes » disait saint Paul (Tite 3,4). Cette tendresse est tellement claire quand nous regardons l’enfant de la crèche et que nous nous disons : oui, c’est Dieu qui est venu comme cela, le Dieu de l’univers est devant moi comme un petit enfant qui me tend les bras parce qu’il est venu pour moi.

Pourtant ce n’est pas toujours facile de croire en un Dieu personnel qui nous aime. Parfois, cette pensée nous semble inaccessible. « A Noël nous célébrons un Dieu qui se fait proche, mais nous ne voulons pas oublier qu’Il restera toujours au-delà de ce que nous pouvons comprendre. Ouvrons largement notre cœur et notre intelligence à ces deux dimensions du mystère de Dieu : sa proximité et sa transcendance. » (Fr Aloïs, méditation pour Noël 2008)

Tout au long de cette année, nous sentirons parfois Dieu tout proche, et parfois nous éprouverons son silence. Jésus lui même a connu de son Père à la fois la proximité et le silence, et les deux temps sont nécessaire à la dilatation de notre cœur.

Car le plus important c’est que se réalise pour nous l’invitation de Jésus et de toute la Bible : aime le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta force, de tout ton esprit, et aime ton prochain comme toi-même. En ce Noël, que de nouveaux pas d’amour se dessinent devant nous, et que nous puissions les faire.

Tout à l’heure nous recevrons un souvenir de Noël où des langues du monde entier font retentir la bonne nouvelle : « le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1,14). Notre vie humaine, avec tout ce qu’elle a de beau et aussi tout ce qu’elle a de fragile ou d’abîmé — et que parfois nous avons tant de peine à accepter — peut accueillir celui qui est « l’image du Dieu invisible » (Col 1,15). Tout ce que nous sommes, Dieu le prend à cœur, vraiment tout ! Et c’est pour cela qu’il est le sauveur. Sa lumière vient pénétrer tout l’être de ceux qui ne s’en croient même pas dignes mais qui baissent les armes et s’ouvrent tout fragiles au Dieu qui s’est fait tout fragile.

Maintenant nous allons vivre l’eucharistie. Par l’eucharistie, Dieu se fait chair une nouvelle fois et se mêle encore à notre corps. Appliquons-nous à imaginer cette visite, et qu’elle change notre vie en lumière.