Le pouvoir de donner sa vie
homélie du Jeudi saint 2024
Qu’est-ce que ce geste du Christ, perdu dans l’immense souffrance de l’humanité ? Il donne sa vie, mais ce n’est qu’une vie, une vie perdue au milieu de tant d’autres, comme au Congo, à Gaza, en Haïti ou en Ukraine. Qu’est-ce que ce geste du Christ ? Nous sommes ici parce que ce geste a changé le cours de l’histoire, pour toujours. Et ceci parce que d’une part la vie du Christ était une vie spéciale, et que d’autre part il nous permet de lui unir tout ce que nous-mêmes vivons. Détaillons cela.
Le Sauveur est né ; vivons de foi !
homélie de Noël 2023
{joomplu:543} Ça y est, le Sauveur est né, nous ne sommes plus seuls. Chassons les illusions qui nous feraient croire que Dieu est lointain, que nous devons assurer par nous-mêmes notre bonheur. Maintenant, vivons de foi, devenons des pauvres de cœur qui espèrent tout de Dieu puisqu’il est venu à notre rencontre. Devant la crèche, c’est à une véritable décision de foi que nous sommes invités : croire à l’amour, croire au sourire du Christ, faire alliance avec lui !
Toussaint, la victoire de Dieu en nous
homélie du jour de la Toussaint 2023
{joomplu:93} Aujourd’hui nous fêtons tous ceux qui sont arrivés au Paradis, la foule immense de ces hommes, ces femmes, ces jeunes, ces vieux, ces chanceux, ces malchanceux qui ont le cœur comblé d’être unis à Dieu et de bondir de sommets d’amour en sommets d’amour. À Pâques nous célébrons la victoire de Dieu sur la mort dans la résurrection de son Fils. À la Toussaint, c’est Pâques multiplié pour la multitude : c’est la victoire de Dieu dans la vie de chacun. Voilà qu’il a triomphé sur le mal et sur la mort dans toutes ces vies humaines !
Marie et la victoire
homélie de l’Assomption, 15 août 2023
{joomplu:531} Avec l’ange Gabriel, nous disons de Marie qu’elle est pleine de grâce. Elle est la mère de l’auteur de la grâce, du Christ par qui nous viennent tous les dons du ciel. L’humanité a reçu le cadeau le plus inespéré, l’assurance de l’amitié de Dieu, l’assurance de ne plus jamais être seul, abandonné, rejeté.
homélie du Te Deum du 21 juillet
{joomplu:156} à partir du texte de Gn 2,4b-9.15
Lorsque nous ne cherchons pas de données scientifiques dans ce texte, nous y découvrons une réflexion puissante sur la place de l’homme dans l’univers et sa mission aujourd’hui. La réussite du monde est décrite comme le fruit d’une collaboration entre Dieu qui fait pleuvoir et l’homme qui travaille le sol. Une collaboration, non une concurrence. L’être humain lui-même a une double origine, une double parenté : parenté avec le monde matériel, puisqu’il est tiré du sol, comme tous les êtres vivants ; cette parenté nous est rappelée abondamment par la culture contemporaine qui veut voir dans l’homme un animal comme un autre. Mais il y a une autre parenté, la parenté avec Dieu, dont l’homme reçoit le souffle. De nos jours, les scientifiques ne cessent de s’étonner que la science basée sur les mathématiques permette de si bien connaître le monde qu’elle peut même prédire l’existence de ce qu’on ne connaît pas encore, comme on l’a vu avec le boson de Higgs. D’où vient que les mathématiques, qui sont le fruit de notre esprit, collent si bien avec l’univers où nous avons l’impression d’être jetés comme un accident ? Ne serait-ce pas, finalement, parce que nous avons reçu le souffle du Créateur, parce que notre esprit vient de l’esprit de celui qui a imaginé le monde ? Alors, l’être humain est bien plus qu’un animal comme un autre. Alors, il a vraiment une mission dans ce monde.
Un carême pour remonter la pente
homélie du Mercredi des cendres 2023
{joomplu:9} Nous allons recevoir des cendres sur le front, en signe de pénitence. Qu’est-ce que ça veut dire ? Le carême est un temps de pénitence, c’est-à-dire un temps de repentir. Le repentir, c’est remonter la pente, c’est remonter de là où nous sommes tombés. Il n’y aurait pas de carême si nous n’étions pas pécheurs. Et il n’y aurait pas de carême si le péché n’était pas quelque chose de grave. Bien sûr, dans le mal que nous faisons volontairement — c’est cela le péché, faire le mal en sachant que c’est mal et en voulant le faire — tout n’a pas la même gravité. Mais quand les autres pèchent contre nous, cela nous fait de la peine, cela peut même nous blesser profondément. On comprend donc que le pécheur que nous sommes doit remonter la pente, que nous ne pouvons pas rester endormis dans le mal que nous faisons en disant : bah, c’est pas grave, j’irai me confesser et Dieu me pardonnera. Car oui, Dieu veut pardonner au pécheur qui regrette sincèrement le mal qu’il a commis, mais il nous faut regretter sincèrement et vouloir changer. Notez que pour des habitudes mauvaises qui sont profondément enracinées dans les méandres de notre cerveau, ce changement risque de prendre beaucoup de temps, et que nous aurons l’impression de souvent retomber. Mais l’important est de ne pas se décourager.
Une belle année
homélie du jour de l’an 2023
{joomplu:166} Nous commençons une nouvelle année avec l’octave de Noël, et cette double fête de sainte Marie Mère de Dieu et de la circoncision de son fils, où il reçoit son nom : Jésus, « Dieu sauve ». Commencer l’année ainsi nous rappelle que c’est de Dieu que vient toute vraie nouveauté, et que c’est dans la foi que, comme Marie, nous sommes renouvelés. Après une année 2022 qui fut difficile, et qui a succédé à d’autres années éprouvantes, le plus profond de nous attend une meilleure année, même s’il n’ose trop l’espérer et que les analystes qui se répandent dans les médias ne sont pas très optimistes, à part quelques politiciens volontaristes dont le discours sonne un peu faux.
Nous ne serons plus jamais seuls
homélie de la veillée de Noël, 24 décembre 2022
{joomplu:525} Est-ce qu’il y a un Dieu, et est-ce qu’on peut compter sur lui ? C’est une question que beaucoup de gens se sont un jour posée, et à laquelle ils ont souvent répondu « non ». Et s’ils en sont arrivés là, c’est principalement à cause des épreuves de la vie, de l’irruption de la souffrance dans la vie des hommes — et spécialement celle des innocents. Où est Dieu ? Est-ce même respectueux pour ceux qui souffrent de penser qu’il existe ? Nous pouvons réfléchir à cela en essayant d’imaginer la situation du peuple de Dieu dont nous a parlé Isaïe. Jérusalem méritait le nom de « Délaissée » et de « Désolation », nous dit le prophète. Parfois, nous pensons que nos vies aussi pourraient bien s’appeler « désolation » ou « abandon ». Nous nous sentons seuls avec nos problèmes, et il n’y a rien de pire que de se sentir abandonné devant quelque chose d’apparence insurmontable.
Vivre au milieu des saints
homélie de la Toussaint 2022
{joomplu:186} Quand on entend le Seigneur dire « votre récompense sera grande dans les cieux » (Mt 5,12), on est souvent un peu dépité, car on aimerait une récompense pour maintenant. Enfin, dans l’ambiance actuelle, c’est déjà quelque chose d’entendre qu’on peut se préparer à un grand avenir… L’avenir nous paraît de nos jours si compliqué… Tout à l’heure je me demanderai si ce bel avenir ne commence pas aujourd’hui, mais explorons d’abord de quoi sera fait cet avenir. Je ne le ferai pas par des suppositions, mais à partir de l’énumération que le Seigneur nous fait en promettant le bonheur.
Marie dans nos combats
homélie de l’Assomption 2022
{joomplu:531} Peut-être avez-vous frémi en vous faisant mentalement le film de la lecture de l’Apocalypse ? (Ap 12) Nous sommes frappés par la disproportion entre la fragilité de l’enfant à naître d’une femme criant dans les douleurs de l’enfantement, et la férocité du dragon qui s’apprête à le dévorer. S’il y a là une figure de la situation de l’Église dans le monde, c’est pas gagné pour nous. L’Église veut donner le Christ au monde, mais le diable inspire dans le monde des forces d’opposition qui veulent faire taire la parole de l’Évangile. Le plus souvent, il veut faire taire le témoignage rendu au Christ en réduisant l’évangile à une parole gentillette — or vous avez entendu hier que l’Évangile n’est pas gentillet (Lc 12,51). Parfois l’opposition à l’Évangile se fait en le coupant des exigences concrètes, pour être sûr que rien ne change dans notre vie, et on pourrait en venir à dire que l’Évangile est inspirant, tout en vivant pratiquement à l’opposé et en critiquant l’Église qui essaie de traduire l’Évangile dans les aspects plus concrets de nos vies, nos choix économiques, nos choix d’accueil ou de rejet de la vie, les décisions de notre cœur, etc. C’est souvent comme ça que le dragon rouge feu essaie de dévorer l’enfant qui va naître de la femme qui a le soleil pour manteau. Plus rarement, il choisit la persécution ouverte, et des chrétiens sont tués à cause de leur foi, mais ça le gêne car alors il se dévoile clairement ; il fait beaucoup de mal, mais cela indigne les hommes de bonne volonté. Sa dernière tactique, c’est de pourrir l’Église de l’intérieur, et malheureusement ça marche aussi et des hommes d’Église ont eux-mêmes englouti la lumière de l’Évangile qu’ils étaient censés porter.
Un chemin d’avenir
homélie de l’Ascension, 26 mai 2022
{joomplu:191} Il y a des époques où l’humanité est sûre d’elle-même et de ses réussites. Alors elle dit : je n’ai pas besoin de Dieu ; Dieu ne compte pas même s’il existait. Il y a d’autres moments où nos certitudes semblent s’effondrer. Alors, spontanément, des gens se mettent à crier vers Dieu, à l’implorer d’une façon souvent pleurnicharde, oublieux de l’indifférence du passé, tandis que d’autres murmurent encore plus contre Dieu en invectivant son silence. Ce sont là deux attitudes de mercenaires, c’est-à-dire des gens qui ne cherchent pas ce qui est vrai mais ce qui profite. Dieu, lui, ne cherchent pas des mercenaires, mais il cherche des amis, des gens qui vont tisser une relation avec lui. Dans cette relation, il veut nous faire découvrir le sens des événements et le sens de notre vie, comme nous avons entendu qu’il l’a fait pour ses disciples au moment de quitter ce monde pour entrer dans le monde plus vaste du Père.