homélie de l’Assomption 2021

{joomplu:168} Aujourd’hui nous sommes dimanche, jour de la résurrection du Christ d’entre les morts. Et nous contemplons en Marie la réussite de Dieu. il avait imaginé l’humanité comme partenaire de son amour, pour lui faire connaître le bonheur d’aimer. Il avait été interrompu dans son projet par l’ange qui en se rebellant deviendra le menteur, lucifer, l’adversaire, l’accusateur — voilà quelques noms qu’on lui donne. Mais Dieu n’avait pas abandonné son projet. Après un long temps où il se fait connaître à travers les moments du peuple hébreu — nous appelons cette révélation l’Ancien Testament —, il peut venir lui-même arracher au diable le pouvoir de la mort qu’il détenait sur nous. C’est Jésus, né de la Vierge Marie, qui fera exploser la mort en se laissant tuer par ceux qui le détestaient.

Cette victoire de Dieu sur la mort, les apôtres l’ont vue lorsqu’ils ont pu toucher le Christ ressuscité. Ils en ont témoigné au mépris de leur propre vie, tellement cette réalité de la résurrection avait changé leur regard sur la valeur de leur vie : ils étaient devenus capables de donner leur vie comme le Christ. Grâce aux apôtres, le dimanche est devenu le jour du Seigneur, le jour où l’humanité peut retrouver force et espérance en célébrant la résurrection du Christ.

Mais dans nos vies, il n’y a pas que le dimanche. Il y a ces moments où le mal, et aussi la mort, n’ont pas l’air d’être vaincus, mais agissent au grand jour. Saint Paul nous a avertis : c’est seulement lors du retour du Christ que tout est clair pour tout le monde. En attendant, c’est dans la foi que nous avançons, c’est par la foi que nous faisons entrer dans notre vie cette victoire du Christ, c’est par la foi que nous exerçons et fortifions notre attachement à Dieu coûte que coûte. Comme étoile pour marcher dans la foi, spécialement quand il fait noir, nous avons Marie, et son Assomption.

Marie ! Le mal n’a pas eu de prise sur elle. Elle n’a pas ouvert la moindre porte à l’adversaire. Alors Dieu ne doit pas attendre pour elle que l’on sorte du temps de la foi, il peut déjà l’introduire toute entière, avec son corps aussi, dans la vie éternelle. Nous contemplons Marie vivant pleinement le bonheur d’aimer et d’être aimée. Et quand notre marche sur le chemin de la vie est alourdie par le mal, Marie prie pour nous et nous aide à accueillir le salut que son Fils a acquis. Pour le mal que nous avons commis, elle nous aide à nous confier au pardon de Dieu, à nous confesser, à espérer la lumière. Pour le mal que nous subissons et qui nous blesse, pour toutes les embûches de l’ennemi, pour tout ce qui nous fait peur ou nous décourage, Marie est là aussi avec nous. Elle nous rappelle que nous ne sommes pas seuls, que nous ne sommes pas abandonnés. Elle a connu les assauts du mal, elle a vu son fils rejeté, mal aimé, trahi, elle était là au pied de la croix. Elle sait ce que nous pouvons vivre, et elle sait par où nous pouvons passer pour traverser l’épreuve et trouver la paix. Celui qui prie Marie, spécialement avec le chapelet, découvre — c’est un fait expérimental —, que Dieu est là, qu’il n’a plus à craindre. Si tu es triste, si tu es inquiet, si tu te demandes comment tu vas t’en sortir, prends ton chapelet et prie Marie ! Elle te mettra en contact direct avec l’œuvre de Dieu dans nos vies. Avec elle, plus rien n’est abstrait, tout devient plus concret : Dieu est là.