homélie du dimanche de la divine miséricorde, 7 avril 2013

{joomplu:16}L’évangile que nous lisons aujourd’hui s’est passé deux dimanches de suite à partir de la résurrection. En se manifestant à ses disciples le premier jour de la semaine Jésus crée le dimanche.

À Thomas qui ne voulait pas croire sans avoir vu, Jésus montre les plaies de sa passion, sans faire de reproche. Il dit espérer des disciples qui croiront sans avoir vu mais il n’accable pas celui qui a exigé de voir. C’est ce dimanche qui est choisi pour fêter la miséricorde de Dieu. La miséricorde, c’est cette tendresse qui saisit Dieu aux entrailles devant l’homme qui se perd, devant le pécheur, devant celui qui est si blessé qu’il a tant besoin de lui. Cet élan de son cœur se présente au cœur de l’homme et attend l’ouverture du cœur pour le guérir.

En fêtant la divine miséricorde le deuxième dimanche de Pâques nous sommes davantage capables de comprendre le prix de cette miséricorde. Il y a dix jours nous étions avec le Christ qui prenait du pain pour faire vivre à ses disciples le don de sa vie. Le lendemain nous le suivions sur le chemin de croix, avant d’attendre au tombeau qu’il se passe quelque chose. Puis nous avons veillé, pour entendre toutes les tentatives faites par Dieu pour rencontrer son peuple, et nous avons entendu l’annonce de la résurrection. Cela donne sa vraie dimension à la miséricorde. La miséricorde n’est pas comme l’effacement d’un tableau d’écolier ou l’égarement d’une liste embarrassante. La miséricorde a coûté la vie du Fils de Dieu et lui a valu de grandes souffrances. Nous avons vu dans sa passion la monstruosité du péché. Et quand certains disent  : ne parlons pas trop de la miséricorde, car alors nous allons pécher allégrement en pensant que Dieu pardonne tout… nous devrions répondre  : rappelle-toi que le péché a coûté la vie du Fils de Dieu !

C’était la volonté du Père que de sauver les hommes coûte que coûte. Et lorsque notre liberté s’égare, la ramener a un prix. C’est pourquoi nous disons parfois à la messe que nous sommes « rachetés ». Et on parle de « rédemption » pour évoquer ce don de Dieu pour notre salut. Car il ne suffisait pas d’un oubli, ni pour Dieu ni pour nous. La miséricorde devait sauver le pécheur de la ténèbre où son propre choix, sa propre liberté l’avait mis. Pourtant, lorsque nous demandons au Seigneur  : comment pourrais-je rendre ce que tu as fait pour moi ? Il nous répond  : il n’y a rien à payer, c’est moi qui ai tout donné. Crois seulement ! Et Choisis la lumière !

Ainsi donc ne croyons jamais que nous ne pourrions pas être pardonnés de telle ou telle chose. Ou que quelqu’un est dans un état où il est impardonnable. Car le Christ a donné sa vie dans la souffrance pour cela. Pour tous. Pour tous ceux qui l’accepteront. Et lorsque ce sera notre tour de pardonner, comptons sur la force du Christ pour répandre sa lumière dans les cœurs. Dans notre cœur qui s’illumine par le pardon. Dans le cœur de celui qui nous est redevable, qui attend par nous le salut. Entrons résolument dans ce grand mouvement de la miséricorde, qui peut changer le monde. « La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage », disait le curé d’Ars.