homélie de la Procession des pénitents, Lessines

Jésus est mort{joomplu:91}. Nous allons le mettre au tombeau. Jésus représentait beaucoup d’espoir pour ses contemporains. Il apaisait beaucoup de souffrances. On espérait que ça allait continuer, toujours un peu plus fort. Et voilà qu’il était mort… Il avait tout misé sur son Père. Et voilà qu’il crie  : mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné !

Est-ce que nos espoirs aussi sont morts ? Souvent nous crions vers Dieu mais nous avons l’impression qu’il ne nous entend pas, ou qu’il ne peut pas nous sauver. Alors nous pourrions nous dire qu’il n’y a plus d’espoir, qu’il n’y a plus qu’à mettre à nouveau le Christ au tombeau. Il est mort une nouvelle fois.

Mais si 2000 ans d’histoire nous ont amenés jusqu’ici, c’est parce qu’autre chose s’est passé. Ce qui était le sommet du désespoir est devenu le signe d’une grande espérance. Jésus avait demandé à son Père  : « si c’est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Mais pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » Il avait conscience qu’il allait accomplir quelque chose, quelque chose de difficile, quelque chose de presque impossible. Le Père voulait faire cesser le règne du mal et de la mort. Jésus, par sa fidélité, par son amour constant au milieu de la souffrance et de la haine, a changé complètement la réalité. Par son amour fidèle jusqu’à la mort sur la croix, il a introduit la puissance de Dieu au cœur de nos détresses. Les ténèbres ont reçu une lumière. La faiblesse a reçu une force. Le Christ a fait exploser le mur de la mort. La mort n’est plus une impasse, elle devient un tunnel. Derrière, Dieu nous appelle à la vie. Et la foi nous permet de le pressentir dès maintenant, et de commencer à en vivre.

Nous allons suivre le Christ dans la ville, le Christ incompris et rejeté. En apparence il est vaincu, tout est foutu. Mais nous savons qu’il est vainqueur du mal et de la mort, que c’est le mal et la mort qui sont vaincus. Alors nous allons suivre le Christ parce que nous voulons apprendre de lui la fidélité et la constance dans l’amour. Par notre fidélité et notre pardon nous changeons le monde autour de nous. Jésus fait reculer la peur, il fait reculer la dureté, il fait reculer le découragement. Et nous voulons lui présenter nos amis, nos voisins. Qu’eux aussi sentent la force de vie qui est à l’œuvre.

Mon Dieu, nous ne te voyons pas, mais dans la prière nous pouvons penser à toi, penser à toi en t’aimant, et nous recevons ta force.