Le célibat du prêtre est tellement décrié. Même si on excepte les récents problèmes de pédophilie, notre célibat est présenté comme un des grands problèmes de l’Église de notre temps. Il est incriminé lourdement dans les problèmes de recrutement (cela dit en passant, le nombre de pasteurs anglicans des deux sexes et de tout style de vie a diminué de 15 % en 10 ans en Angleterre). Beaucoup de chrétiens eux-mêmes nous disent que nous ne savons pas ce que c’est qu’aimer, et que nous comprendrions mieux les autres si nous étions mariés... Ou que c’est quand-même dommage que nous ne pouvons pas nous marier...

Ce célibat, tellement précieux pour le prêtre et pour son témoignage, ce célibat pour lequel nous luttons, « étonnante efficacité et plénitude débordante »1, est considéré comme un problème à éliminer. Eh bien je voudrais dire ici combien je le trouve important, et combien je souhaite que l’Église ne le lâche pas, pour rien au monde. (enfin, je ne suis que très modérément inquiet sur le sujet puisque le synode des évêques de 1990 réaffirmait que le célibat sacerdotal « constitue un don inestimable de Dieu à l’Église et représente une valeur prophétique pour le monde actuel »2)

et quand le célibat semble un poids ?

Il y a des moments où le célibat pèse lourd dans un cœur, dans une vie. Je pense aussi à ces moments en écrivant ces pages, en espérant redonner du sens à ce qui paraît alors en avoir perdu. Le célibat repose tout entier sur quelque chose qu’on ne voit pas, et il faut bien que nous nous entraidions pour le vivre au milieu de notre monde. En avant ! Sans regarder en arrière !

 


1Sacerdotalis cælibatus, encyclique de Paul VI, 24 juin 1967

2Synode des évêques sur la formation des prêtres, 1990 (proposition 11, cité dans Pastores Dabo Vobis 29)