Nous qui avons choisi le célibat pour le Seigneur, nous ne l’avons pas choisi seulement pour les bonnes raisons. Il y a aussi des motivations troubles, des fuites obscures, des déceptions qui nous ont poussés à faire ce choix. Ce n’est pas une caractéristique propre au choix du célibat consacré. Ceux qui choisissent le mariage et tel ou tel conjoint ne le font pas non plus simplement par pur amour. Des peurs, des déceptions, des désirs de toutes sortes se mêlent à la décision.

L’important n'est pas d’avoir fait un choix idéal, mais de purifier constamment le choix que nous avons fait. La vie nous bouscule et nous met dans des situations qui nous font visiter les profondeurs de notre être. Dans ces profondeurs nous trouvons des choses que nous préférerions ne pas voir, ne pas porter en nous. Cela pourrait nous désarçonner ou nous décourager. Mais plus profondément encore se trouve en nous depuis notre baptême l’appel de Dieu à la sainteté, et la présence de son Esprit. Nous pouvons toujours repartir, rechoisir, nous appuyer sur des motivations qui ont du souffle, de l’avenir, parce qu’elles sont celles de Dieu lui-même.

Parfois, une rencontre, un événement, une épreuve intérieure nous font penser que nous nous sommes trompés. Nous entrons alors dans une période de torture intérieure. Une chose est plus importante que tout à ce moment-là : ne pas regarder en arrière. « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas digne du Royaume de Dieu. » (Lc 9,62) Cette phrase s’applique plus que toute autre à la conduite de notre cœur de célibataire pour le Seigneur.

Ne pas regarder en arrière, et donc, regarder en avant ! Vers ce que Dieu promet et donne à celui qui s’offre à lui. J’ai essayé de le détailler dans ces pages. En vous connectant au site, vous pouvez accéder à un ouvrage sensationnel sur le sujet, dans la partie “bibliothèque”. Dans ma propre vie j’ai appris la vérité de cette petite phrase de sainte Jeanne de Chantal et je me la redis quand ça va moins bien :

« Le cœur est trop avare, à qui Dieu ne suffit. »

Je voudrais encore parler de choisir la joie, la joie simple des cœurs de pauvre. Et aussi de Marie... Ce sera pour une autre fois...