C’est de Dieu que vient la paix
homélie du 14e dimanche C, 3 juillet 2022
Notre cœur, qui est fait à l’image de Dieu, cherche la paix. Même un monde coupé de Dieu cherche la paix, dans le « vivre-ensemble » et dans un certain accord entre les nations. Mais c’est souvent une paix sans but, ou avec un but purement matérialiste : la paix pour pouvoir jouir sans crainte des biens de la terre et de toutes les possibilités de la société de consommation. C’est une paix qui ne conduit nulle part et qui est toujours menacée. Pire encore, c’est une paix à laquelle on sacrifie la vérité et pour laquelle on est prêt à accepter beaucoup d’injustices. On se donne bonne conscience à coup de slogans, comme on en est abreuvés continuellement. On parle de sauvegarder notre pouvoir d’achat, qu’importe ce qui arrive aux jeunes des pays du Tiers Monde… On ne se souciera d’eux que lorsqu’ils deviennent des migrants… qu’importe ce qui arrive aux bébés tués légalement dans le sein de leur mère, pourvu que chacun puisse décider ce qu’il veut ! Parce qu’au fond de nous quelque chose refuse ce genre de paix, il nous faut nous demander : d’où nous vient la paix ? Qui peut donner la paix ? Pourquoi la paix est-elle désirable ?
La liberté du chrétien
homélie du 13e dimanche ordinaire, 26 juin 2022
Qu’est-ce qu’un chrétien ? C’est l’homme le plus libre que la terre ait jamais porté ! Et pourquoi est-il libre ? Parce qu’il s’est laissé libérer par le Christ. C’est saint Paul qui le dit, et j’aimerais réfléchir un peu avec vous sur ce point. Nous vivons dans une culture qui se laisse facilement dominer par la peur. En temps normal on joue à se faire peur avec toute sorte de films ou de séries-catastrophes, mais il suffit que survienne un sujet vraiment inquiétant et nous voilà prêts à chercher à nous rassurer par tous les moyens. Nous avons vu des scènes de panique, nous en verrons encore… D’autres, animés par la peur, deviennent avares, refusent de partager avec leur prochain dans le besoin… D’autres encore entrent dans une frénésie de fêtes et de plaisirs… Toutes sortes d’attitudes qui révèlent un cœur d’esclave. Entre-temps, le chrétien est l’homme le plus libre que la terre ait porté, parce qu’il sait qu’il va mourir, mais que ce n’est pas si grave, puisque le Christ l’a devancé et que sa vie est déjà cachée avec le Christ en Dieu.
L’eucharistie crée le monde nouveau
homélie de la fête du Saint-Sacrement, 19 juin 2022
Pourquoi l’eucharistie est-elle si centrale dans la vie de l’Église ? Bien sûr, Jésus avait dit aux apôtres à la Dernière Cène : « faites ceci en mémoire de moi ! » Mais il n’avait pas dit à quelle fréquence. Le ferait-on tous les dix ans, une fois par an, davantage ? Serait-ce au centre de la vie du chrétien ou une activité occasionnelle ? Comment connaître l’intention du Seigneur ? Peut-être pourrions-nous nous inspirer de la pratique des premiers chrétiens, qui a plus de chances d’être proche de ce que le Seigneur voulait, sans l’addition possible des coutumes au long des siècles ? Mais comment connaître cette pratique des premiers chrétiens ? Les textes qui nous viennent de l’Antiquité sont rares ; on n’écrivait pas tout ce qu’on faisait, loin de là. Il faut le déduire à partir d’indices, quand il y en a. Heureusement, pour l’eucharistie, nous avons cette lettre de saint Paul où il revient sur ce qu’il a enseigné aux Corinthiens : « j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis » (1 Co 11,23). Quelle chance que saint Paul ne se soit pas contenté de transmettre, mais ait aussi insisté sur cette transmission ! Ainsi c’est indubitable, on ne se dira pas que l’eucharistie est une invention de l’Église après Constantin, ou quelque chose du genre. Il y a aussi le témoignage de l’épître aux Hébreux : « Ne délaissons pas nos assemblées, comme certains en ont pris l’habitude, mais encourageons-nous, d’autant plus que vous voyez s’approcher le Jour du Seigneur. » (He 10,25). Et bien plus tard, nous avons saint Justin qui parle du rassemblement du dimanche : « Le jour appelé jour du soleil, tous, qu’ils habitent la ville ou la campagne, ont leur réunion dans un même lieu », écrit-il vers 150 (Première apologie). C’est un lieu tenu plus ou moins secret à cette époque, afin d’éviter les persécutions qui avaient cours.
Être tant aimés!
homélie du 7e dimanche de Pâques, 29 mai 2022
Un chrétien ne se demande pas où va le monde. Il le sait. Par-delà tout ce qui se passe dans l’histoire, l’humanité aboutit à un grand et bel événement. La lecture de l’Apocalypse nous a fait entendre Jésus qui dit : « Voici que je viens sans tarder, et j’apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu’il a fait » (Ap 22,12). Il parle de ce moment qui va venir où il se montera à tous, ceux qui ne croient pas comme ceux qui croient ; tous seront forcés de le reconnaître, de reconnaître la vérité que maintenant beaucoup contournent en disant : on ne sait pas trop bien, ce n’est pas clair de savoir si Dieu existe, s’il a vraiment envoyé son Fils, s’il nous appelle vraiment à changer de vie… donc on verra bien et pour le moment je vis comme un païen vaguement croyant ! Bientôt, devant Jésus présent en chair et en os, on ne pourra plus dire ça. Pour ceux qui l’aiment vraiment, ce sera une grande joie ; pour ceux qui se sont bien moqués de lui en le tenant pour pas grand-chose, ce sera une grande confusion. Il rendra à chacun selon ce qu’il a fait, dit-il.
Un chemin d’avenir
homélie de l’Ascension, 26 mai 2022
Il y a des époques où l’humanité est sûre d’elle-même et de ses réussites. Alors elle dit : je n’ai pas besoin de Dieu ; Dieu ne compte pas même s’il existait. Il y a d’autres moments où nos certitudes semblent s’effondrer. Alors, spontanément, des gens se mettent à crier vers Dieu, à l’implorer d’une façon souvent pleurnicharde, oublieux de l’indifférence du passé, tandis que d’autres murmurent encore plus contre Dieu en invectivant son silence. Ce sont là deux attitudes de mercenaires, c’est-à-dire des gens qui ne cherchent pas ce qui est vrai mais ce qui profite. Dieu, lui, ne cherchent pas des mercenaires, mais il cherche des amis, des gens qui vont tisser une relation avec lui. Dans cette relation, il veut nous faire découvrir le sens des événements et le sens de notre vie, comme nous avons entendu qu’il l’a fait pour ses disciples au moment de quitter ce monde pour entrer dans le monde plus vaste du Père.
La paix de Jésus
homélie du 6e dimanche de Pâques, 22 mai 2022
Je vous donne ma paix… que votre cœur ne soit pas bouleversé », dit Jésus. D’habitude, celui qui donne la paix c’est celui qui a détruit tous ses ennemis, ou qui les intimide par sa puissance. Les dirigeants du monde ont toujours essayé cette manière-là de donner la paix. Ce genre de paix est une sorte de tranquillité qui vise à jouir sans soucis des biens de la Terre. C’est dans ce sens que l’on peut dire que l’Europe était en paix depuis la seconde guerre mondiale, ou qu’elle est encore largement en paix aujourd’hui, bien que sa paix soit maintenant troublée. Jésus dit en même temps « je vous donne ma paix » et « que votre cœur ne soit pas bouleversé ». Pourquoi notre cœur serait-il bouleversé, Seigneur, si tu nous donnes ta paix ? Parce que c’est ta paix, une paix que tu ne donnes pas à la manière du monde. Cette paix, aux yeux de beaucoup, est moins efficace que la paix des puissants. Elle semble protéger beaucoup moins bien. D’ailleurs, les apôtres connaîtront mille tribulations. Ils seront souvent menacés. Parfois même laissés pour mort. Et finalement exécutés car ils ne voulaient pas renoncer à leur foi. Quelle paix est-ce donc alors ?
Le Seigneur est proche par son Église
homélie du 3e dimanche de Pâques
Les apôtres sont en train de se demander ce qui se passe. Ils n’ont pas encore compris ce que la résurrection de Jésus changerait dans leur vie. Les voilà retournés à la pêche, mais plus pour très longtemps. Jésus refait irruption dans leur vie. Jésus, quand tu passes dans ma vie, donne-moi de te voir et de t’accueillir. Que je ne dise pas : j’ai pas le temps ! Que je ne sois pas tout absorbé par mes occupations, mon métier ou mes loisirs, au point que tu serais là, sur le rivage de mes journées, et que je passerais devant tes pieds sans te remarquer.
Un jour vraiment nouveau
homélie de la veillée pascale 2022
En ces jours de Pâques, ce qui me frappe le plus, c’est la patience de Dieu. Sa patience devant nos étroitesses et nos horreurs actuelles. Sa patience devant les étroitesses et les méchancetés de tous les temps. Nous avons entendu quelques moments de l’histoire sainte. Il y a ce monde bon que Dieu remet à l’homme. Nous n’avons pas entendu les premiers refus et les premières haines, mais déjà le chemin par où Dieu voulait sauver l’humanité : le chemin de la confiance ; c’était la foi d’Abraham, qui apprenait à se fier à Dieu plus qu’à tout, qui apprenait à marcher avec Dieu même quand il ne comprenait pas. Nous devons tous réapprendre cela pour nous-mêmes un jour ou l’autre. Heureux celui qui ne perd pas courage !
Notre cœur a soif de Toi
homélie du Jeudi saint, 14 avril 2022
Il y a un certain nombre de choses qui nous donnent du bonheur dans la vie, mais le plus grand bonheur est celui d’aimer et d’être aimé. Ce partage d’amour entre deux personnes est la nourriture la plus essentielle de la vie humaine. Ce n’est pas pour rien que nous sommes la plupart du temps nés de l’amour de nos parents. Nous venons de l’amour, à commencer par l’amour de Dieu qui nous a voulu depuis notre conception, et nous sommes faits pour aimer et être aimés. Bien sûr cet amour entre deux personnes peut prendre différentes formes entre les êtres humains. C’est l’amour conjugal, ou l’amour d’amitié, qui peut être très profond lui aussi — parfois plus. Mais il y a un amour encore plus essentiel, bien que souvent ignoré : le lien vital entre chacune, chacun de nous, et notre Créateur. Plus que toutes les autres amours, cet amour entre les personnes divines et la petite personne que nous sommes nous est vital.
Il a donné sa vie. Cessons de l’ignorer!
homélie du 5e dimanche C, 3 avril 2022
Par le prophète Isaïe, Dieu dit à son peuple quelque chose comme « j’apporte quelque chose de nouveau et de grand ». En regardant ce qui se passe quand on amène à Jésus la femme surprise en flagrant délit d’adultère on comprend. La voilà devant Jésus, le seul juste. A-t-elle déjà entendu parler de lui ? Peut-être, mais elle n’a pas dû l’écouter. Ni écouter les Écritures. Et Dieu sait dans quelle aventure elle s’est engagée ou a été entraînée. Le Seigneur lui-même ne cherche pas à savoir. Mais il lui apporte quelque chose de complètement nouveau. Cette nouveauté, ce n’est pas de dire que l’adultère ce n’est pas grave. Cette nouveauté, ce n’est pas de minimiser le péché. Cette nouveauté, c’est de lever la condamnation qui pesait sur la vie et le cœur de cette dame. « Personne ne t’a condamnée ? — Personne, Seigneur. — Moi non plus, je ne te condamne pas. Va ! Et désormais ne pèche plus. » Jésus ne se contente pas de dire : « je ne te condamne pas ». Il permet à cette femme de retrouver sa place dans un peuple qui a cessé de la condamner.
Sois renouvelée, renouvelé!
homélie de la Lætaræ, 4e dimanche de carême, 27 mars 2022
Parfois nous sommes découragés. Nous avons envie de tout laisser tomber. Les choses du Royaume de Dieu ne nous goûtent plus. Ou bien elles nous semblent inaccessibles tant nous prenons conscience de notre incapacité à croire, à aimer, à espérer. Ou bien le souvenir de nos péchés nous renvoie une piètre image de nous-mêmes et nous fais nous sentir loin de Dieu. Que fait le Seigneur avec nous dans ce cas-là ? Il nous renouvelle pour que nous allions de l’avant. Il me semble que toutes les lectures vont dans ce sens aujourd’hui : laisse-toi renouveler par ton Père du ciel !
Faire l’expérience de Dieu
homélie du 2e dimanche de carême, 13 février 2022
Personne n’a jamais vu Dieu. Il échappe aux instruments de la science, si bien que des esprits réductionnistes, qui pensent qu’il n’y a rien en dehors de ce que les outils de la science peuvent saisir, ont pu conclure qu’il n’y avait pas de Dieu. Nous pouvons faire une démonstration rationnelle qui montre qu’il est raisonnable de penser qu’il y a un Dieu. À partir de la perfection de l’univers, à partir même de son existence, à partir de l’existence d’un être intelligent dans l’univers, capable de comprendre ses lois, nous pouvons déduire qu’il est fort probable qu’il existe un Dieu au-dessus de tout, un être intelligent, à l’intelligence duquel nous participons. Mais tout cela n’est pas encore une rencontre de Dieu. Et il me semble que tant que Dieu n’est pas rencontré, nous n’avons pas encore fait beaucoup de chemin. Les récits bibliques entendus aujourd’hui nous parlent d’êtres humains qui ont fait la rencontre de Dieu. Abram, qui n’est pas encore devenu Abraham, comprend que c’est Dieu lui-même qui passe au milieu de son sacrifice. Ce qu’Abraham a offert de lui-même pour Dieu, le Seigneur lui-même l’accueille en manifestant sa présence et en faisant sentir sa promesse.
Affermis dans la foi
homélie du 1er dimanche de carême C, 6 mars 2022
Il y a intérêt à être des gens qui regardent d’où ils viennent pour comprendre où ils vont, sinon on se met à vivre surtout dans l’instant présent quitte à se retrouver souvent au pied du mur — car, bien que l’idée de vivre dans l’instant présent puisse se réclamer de l’évangile, quand il s’agit de s’abandonner à la Providence du Père, elle devient souvent la prétention à ne pas se soucier des conséquences de ses choix de plaisir ou de confort, et nous mène alors tôt ou tard dans une impasse. La première lecture nous raconte comment chaque Israélite devait se rappeler ce que Dieu avait fait pour son peuple, et vivre sa vie en reconnaissance. Nous voilà invités nous aussi à être des hommes et des femmes de mémoire, des gens qui peuvent vivre et tenir maintenant parce qu’ils se rappellent ce que Dieu a fait pour eux. Nous ne sommes pas ballottés dans le vent comme les ardoises de l’église dans la tempête Eunice. Nous ne sommes pas des personnes qui n’ont pas de centre, qui ne savent pas qui elles sont ni où elles vont. Nous sommes enfants de Dieu depuis notre baptême, nous sommes habités par l’Esprit Saint depuis notre confirmation, nous sommes libérés de nos péchés par le Christ, nous pouvons tisser jour après jour un fil d’amitié avec le Dieu de l’univers de qui tout ce qui existe provient. Et nous savons qu’il peut faire aboutir notre vie, non pas à la tombe, mais dans son Royaume, près de lui, heureux devant sa face.
Discerner qui est digne de confiance
homélie du 8e dimanche C, 27 février 2022
Nous avons entendu le Seigneur nous dire : « ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur ». Cela contraste avec ce que nous avons vu : que la bouche dit le contraire de ce qu’il y a dans le cœur, afin de manipuler, de tromper, de dominer. Ce que nous avons vu de la part du président Poutine, nous le voyons aussi autour de nous lorsque nous sommes aux prises avec ceux qui vivent dans la duplicité.
Aimez vos ennemis !
homélie du 7e dimanche C, 20 février 2022
“Les chrétiens ne sont pas meilleurs que les autres”. On l’entend souvent dire, et c’est sans doute vrai (quoique cela reste quand-même à voir...) Mais en tous cas les chrétiens sont invités à un agir vraiment différent, un comportement qui dénote, qui interpelle les autres et nous-mêmes d’abord. Jésus nous invite ni plus ni moins qu’à aimer nos ennemis et à faire du bien à ceux qui nous haïssent, à ne pas réclamer à celui qui nous vole, à prêter sans espérer qu’on nous rende, à faire pour les autres ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous. Voilà ce qu’il nous demande. Jésus nous le dit, il faut le faire. Pourquoi nous demande-t-il cela ? Et avec quelle force pourrons-nous le faire ?
Notre liberté devant les deux chemins
homélie du 6e dimanche C, 13 février 2022
L’Écriture aujourd’hui nous met devant la liberté que Dieu nous a donnée en nous créant à son image. Nous voyons tant d’attitudes diverses autour de nous, tant de façons de vivre, tant de réalisations différentes, qui nous réjouissent ou nous attristent. À la base de cela, il y a tout ce qui est de l’ordre des attirances, des désirs, qui nous suggère intérieurement de faire ceci ou de rechercher cela ; ces désirs en nous vont dans tous les sens, tantôt bons, tantôt mauvais ; nous verrons très bientôt en quoi on peut parler d’un sens bon ou mauvais. Ce domaine des désirs n’est pas proprement humain. Les animaux ont aussi des désirs. Ce qui est le propre de l’homme est de pouvoir prendre distance par rapport à ces désirs et décider de faire ceci ou cela, dans le sens de ses désirs ou dans le sens contraire. Nous possédons la liberté, nous ne sommes pas le jouet de nos passions (bien des gens présentent le fait de succomber à ses passions comme la manifestation de notre liberté, mais en réalité c’est l’inverse : c’est la capitulation de la liberté, sa soumission à ce qui monte spontanément en nous). Bref, nous possédons la liberté, par laquelle nous nous dirigeons en suivant tel désir plutôt que tel autre.
Jésus compte sur son Église
homélie du 5e dimanche C, 6 février 2022
S’il y a un Dieu qui vient dans le monde, a-t-il besoin de nous ? Il va gérer, il est fort ; son royaume sera visible, parce qu’il n’y aura plus de mal, plus de haine, plus de maladies… C’est ainsi que nous raisonnons. Et voilà qu’ici dans cette église nous annonçons tout autre chose : les évangélistes, les apôtres disent que Dieu est venu dans le monde, mais son royaume n’est pas directement visible par tous, au point que beaucoup de gens disent : où est Dieu ? Je ne crois pas qu’il existe puisque je ne le vois pas… Prenons un peu de temps pour découvrir la tactique de Dieu, afin de comprendre pourquoi Dieu est venu dans le monde bien que beaucoup peuvent penser que ce n’est pas arrivé.
La mission prophétique aujourd’hui
homélie du 4e dimanche C, 30 janvier 2022
Jésus n’est pas accueilli pour qui il est à Nazareth. Les gens de Nazareth sont fermés. Ils n’imaginent pas que Jésus soit plus que le gars du village qu’on a toujours connu. C’est une tentation qui existe aussi dans l’Église. Prendre Jésus pour un gars bien, un sage, l’inspirateur d’un mode de vie sympathique, mais pas plus. Pas le bien-aimé de nos cœurs, pas le Sauveur, pas celui après qui nous courrons comme les gens de Palestine courraient derrière lui. Faut quand même pas exagérer ! Et qu’est-ce que les autres vont penser de nous si nous sommes toujours à l’église, si nous disons en public que nous prions, si nous nous montrons attachés de tout notre cœur au Seigneur plus qu’à nulle autre personne, et que le temps passé à chercher le cœur de Dieu est plus important que tous les autres loisirs et occupations utiles ? Même entre chrétiens ce n’est pas facile de prendre publiquement Jésus au sérieux.
Une alliance d’amour
homélie du 2e dimanche C, 16 janvier 2022
En ces lendemains de Noël, alors que nous assistons au début de la vie publique de Jésus, nous voilà au bon moment pour nous demander ce que la foi chrétienne change à la vie humaine. Qu’est-ce que Jésus le Fils de Dieu est venu apporter de si neuf ? Si je voulais donner une direction générale à mon propos, je dirais qu’il offre un rapport nouveau avec l’Être supérieur que l’on appelle Dieu.
Devenir fils
homélie du baptême du Seigneur, Igny, 9 janvier 2021
Le prophète Isaïe suscite l’espérance d’une grande consolation qui viendrait d’en-haut, l’espérance de ce genre de consolation dont nous sentons bien le besoin aujourd’hui encore. De loin, Isaïe annonce la joie d’une intimité retrouvée avec Dieu — en effet, il ne sera plus question de nos fautes, dit-il, plus question de ces obstacles que nous avons mis nous-mêmes entre le cœur de Dieu et le nôtre. Cette intimité espérée, c’est Dieu qui la rétablira : « voici votre Dieu ! », demande-t-il d’annoncer (Is 40,9). Et il se présente comme un berger qui porte les agneaux sur son cœur. Nous qui avons le cœur tout abîmé par les confinements, les peurs et les décisions qu’elles motivent parfois, cela nous parle bien, cette annonce de Dieu qui vient à nous, qui nous tend son cœur, qui veut nous porter sur son cœur. Mais aussitôt nous demandons : quand ? Quand cela aura-t-il lieu ? Comment cela se fera-t-il ?
La famille, chance pour la société de demain
homélie pour la fête de la Sainte-Famille 2021
Aujourd’hui l’Écriture nous montre l’importance sociale et historique de quelques familles qui se confient à Dieu. Il y a d’abord la famille d’Elcana et de ses deux épouses, Peninna et Anne. Avec Peninna, Elcana a de nombreux enfants, mais avec Anne aucun. Cette grande épreuve pour Anne la conduit à prier Dieu avec persévérance, et finalement naît un petit gars qui s’avérera être le grand prophète Samuel. La famille d’Elcana et Anne est bien consciente qu’on ne produit pas soi-même le don de la vie, comme on s’est mis à le faire de nos jours. Bien sûr, la vie humaine est toujours digne, quelles que soient ses origines. Mais Elcana et Anne apprennent la grandeur de s’ouvrir à Dieu et de compter sur lui et, finalement, de pouvoir lui consacrer leur enfant qui depuis toujours n’est pas leur enfant mais qui appartient à Dieu. C’est ainsi qu’il faudrait regarder tout enfant, et même évaluer tout projet d’enfant. Ah, quel bonheur pour les enfants d’aujourd’hui si on les regardait comme appartenant à Dieu ! Ils ne risqueraient plus de devenir des enfants-rois ni des enfants au service de nos désirs d’adultes. Ils apprendraient à être des fils de Dieu.