Amis de Dieu en toute circonstance
homélie du 24e dimanche B, 15 septembre 2024
Les apôtres sont à un tournant de leur vie de foi, de leur relation avec le Seigneur Jésus. Ils sont capables d’une très belle profession de foi, après un an ou deux de compagnonnage avec Jésus : « tu es le Christ », autrement dit le Messie de nos espérances, celui qui doit délivrer Israël, celui dont nous attendons tout. Ils ont bien démarré, mais maintenant ils doivent passer la deuxième vitesse de la foi, et Jésus va les faire entrer dans cette nouvelle dimension en leur annonçant ses souffrances à venir, son rejet par tous, sa mort, et aussi sa résurrection. Et là, nous voyons que la vitesse ne passe pas, les apôtres et Pierre en tête bloquent complètement à cette perspective. Pierre prend Jésus à part, pour lui faire des reproches. Le voilà devenu le maître du Maître, il lui faut enseigner l’auteur de la sagesse.
Honorer Dieu par le cœur
Homélie du 22e dimanche B, 1er septembre 2024
Nous venons d’assister à un fameux accrochage entre les pharisiens et Jésus (Mc 7). Il y en a beaucoup dans les Évangiles. Le débat tourne toujours autour de la question : qu’est-ce qui est important dans la religion ?
Marie, la femme de la victoire
homélie de l’Assomption 2024
Laissons-nous saisir par l’atmosphère de victoire qui émane de ces lectures, spécialement de l’Apocalypse. Nous sommes les amis du Dieu victorieux qui réalise son règne, « le pouvoir de son Christ » (Ap 12,10). Il nous est bon de placer notre vie sous le signe de cette victoire. Ainsi notre cœur peut être brûlant plutôt qu’éteint.
Le pain du ciel, le pain de la vie
homélie du 19e dimanche B, 11 août 2024
L’eucharistie, si grande ! Il nous est donné le pain du ciel, un pain qui ne vient pas du meilleur champ et du meilleur boulanger de la terre, mais qui vient de Dieu lui-même. De Dieu qui est l’auteur de la vie, qui est la source de l’amour dont notre cœur a tellement soif.
L’Église et la confiance en Jésus Christ
homélie du 12e dimanche B, 23 juin 2024
Voilà que Jésus a passé une journée bien fatigante à enseigner. Le soir venu, il invite ses apôtres et quelques autres à « passer sur l’autre rive » (Mc 4,35), c’est-à-dire hors du monde juif, vers le monde païen de ceux qui ne connaissent pas Dieu et dont on se demande comment ils nous accueilleront. Cette barque des apôtres, nous pouvons y voir une préfiguration de l’Église, envoyée au long de chaque époque vers ceux qui ne connaissent pas encore le Christ et l’espérance qu’il nous donne, et même vers ceux qui le combattent.
Prier pour une Église qui donne Dieu
homélie de l’Ascension 2024
Cette fête de l’Ascension nous évoque les débuts de l’Église. Comme on en rêve, d’une telle Église ! Une Église qui porte Dieu, qui parle de lui et qui agit de sa part pour délivrer les cœurs ; qui apporte tous les bienfaits de la bonté de Dieu, de sa victoire sur le mal, toute l’espérance de l’Évangile, avec la force de la conversion… Et qui fait tout cela avec une grande audace, sans peur, avec la liberté de l’amour.
Notre vie, renouvelée
homélie du 5e dimanche de Pâques, 28 avril 2024
Quand nous entendons beaucoup de signaux qui témoignent d’une Église fatiguée, c’est bon de renouer dans notre cœur avec le rayonnement de l’Église primitive. Cette Église, d’emblée contredite dans la société du temps et invitée au silence, se développe joyeusement et avec intrépidité. Elle « marche dans la crainte du Seigneur », disent les Actes, c’est-à-dire avec la conviction affirmée il y a peu par saint Pierre qu’« il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29). Ainsi, libérée de l’esprit du monde, elle est réconfortée par L’Esprit Saint et elle se multiplie (Ac 9,31).
Qui nous fera voir le bonheur ?
homélie du 3e dimanche de Pâques, 14 avril 2024
Il y a quelques jours, l’archevêque de Malines-Bruxelles était interviewé à la radio par une journaliste pour qui c’était évident que l’Église allait mal et que son avenir passait par une « modernisation ». Il fallait être une Église un peu plus comme tout le monde, et accepter les requêtes de la bien-pensance actuelle. Et qu’importe s’il nous fallait renoncer à tout ce qui est contestation des modes de vie où Dieu n’a rien à dire. Le salut de l’Église viendrait du monde. Mais à ce prix là, pourquoi maintenir une telle institution qui se viderait de l’intérieur ? À la radio, il n’a pas été possible de parler de la mission fondamentale de l’Église, peut-être parce que c’est indécent de parler de Dieu en public ou qu’on aurait l’impression d’être envoyé de la planète Mars. Mais ici, dans l’homélie, nous pouvons apprendre des textes de ce dimanche la raison d’être de l’Église et l’assurance de son avenir.
La théologie du corps, éléments
Voici le texte d’une conférence donnée à la session de formation permanente du diocèse 2024. Les dias sont ici. Ainsi que des propositions de lecture.
Introduction
D’où vient la Théologie du Corps ? Elle trouve son origine dans la vie pastorale de Karol Wojtyła, ses contacts avec de nombreux couples, et également son amitié avec Wanda Poltawska, qui partageait son souci de faire grandir les familles dans l’amour. Cela va donner Amour et responsabilité1, écrit en 1960, une étude phénoménologique de l’amour des personnes humaines.
Nous sommes faits pour la paix
homélie du 2e dimanche de Pâques 2024
Soyons frappés aujourd’hui par le message du Christ à ses disciples : « paix à vous ! » Ils en avaient bien besoin, après avoir déserté, proclamé haut et fort qu’ils ne connaissaient pas Jésus, après l’avoir abandonné tout au long de sa passion. Comme leur cœur devait être bouleversé d’avoir été si peu fidèles, d’avoir si peu aimé ! Je pense à Pierre. Je pense à Thomas, qui avant d’aller chez Lazare, parce que tous avaient senti que retourner en Judée (chez les Juifs, comme dit saint Jean) était très risqué, avait dit : « allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » (Jn 11,16) Comme ces bonnes intentions s’étaient volatilisées devant le combat de la foi à mener.
Le pouvoir de donner sa vie
homélie du Jeudi saint 2024
Qu’est-ce que ce geste du Christ, perdu dans l’immense souffrance de l’humanité ? Il donne sa vie, mais ce n’est qu’une vie, une vie perdue au milieu de tant d’autres, comme au Congo, à Gaza, en Haïti ou en Ukraine. Qu’est-ce que ce geste du Christ ? Nous sommes ici parce que ce geste a changé le cours de l’histoire, pour toujours. Et ceci parce que d’une part la vie du Christ était une vie spéciale, et que d’autre part il nous permet de lui unir tout ce que nous-mêmes vivons. Détaillons cela.
La foi agrandit notre vie
homélie du 2e dimanche de carême 2024
Si souvent, nous avons l’impression de marcher dans la nuit. Des choses arrivent dans notre vie que nous ne comprenons pas. Nous nous sentons abandonnés de tous, et même de Dieu en qui pourtant nous avons mis notre foi. Et lorsque nous prions, rien ne vient, nous avons l’impression de rester seul ; il n’y a ni paix ni consolation, ni encore moins une idée de comment sortir de ce marasme.
La famille, joie de la société
Contribution de la famille à un monde sauvé — conférence à Namur, 12 février 2024. La vidéo peut être regardée ici. Je recommande aussi chaleureusement le reportage « Une seule chair », épisodes 1 et 2.
« L’avenir de l’humanité passe par la famille », disait le pape saint Jean-Paul II en concluant il y a 42 ans son exhortation apostolique sur la famille. C’est encore plus clair aujourd’hui, bien que ceux qui le comprennent sont peu nombreux. L’humanité a besoin de la famille, mais plus encore la famille est pour l’humanité source de joie et d’espérance. La famille stable est plébiscitée parmi les valeurs recherchées par les jeunes, bien que dans les faits elle est trop souvent en péril (il y a là un manque d’éducation à la vertu, à l’endurance pour le bien. Nous pourrons y revenir).
Le diable est perdu!
homélie du 4e dimanche B, 28 janvier 2024
Écouter saint Paul (1 Co 7,32-35) nous fait comprendre que le célibat consacré ou le célibat des prêtres ne date pas du Moyen-Âge, comme on le répète trop souvent, mais qu’il remonte à Paul et à Jésus. Paul évoque ce choix de renoncer au mariage afin d’être plus libre de chercher comment plaire au Seigneur, afin d’avoir le souci de ses affaires et d’être attachés au Seigneur sans partage. C’est ce que l’Église propose depuis 2000 ans à ses prêtres (jadis d’ailleurs, également à ses diacres), d’abord sous la forme du renoncement à poursuivre la vie conjugale (cf. le synode d’Elvire ou le concile de Nicée), ensuite sous la forme de l’appel de célibataires uniquement (réforme grégorienne).
L’appel de Dieu prend toute notre vie
homélie du 14 janvier, 2e dimanche ordinaire de l’année B
{joomplu:150} Nous voilà placés devant l’appel de Dieu. Nous découvrons ainsi combien il se soucie des hommes. Il souhaite trouver des partenaires pour réaliser son projet pour l’humanité. Aujourd’hui l’appel de Dieu semble rare, si on se permet d’en juger par le petit nombre de ceux qui engagent leur vie à la suite du Christ. Mais on peut se demander si c’est l’appel qui est rare, ou si c’est plutôt la réponse. Car l’idée est très répandue que la vie de croyant peut se contenter d’une implication minimale, et j’ai déjà entendu que même pour le ministère des prêtres on ferait bien d’inventer une sorte de contrat à durée déterminée. L’histoire de Samuel évoque également une rareté de la vocation, et les disciples qui cherchent Jésus ne sont que deux au départ. Finalement, c’est la diffusion du christianisme qui va faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’abord d’avoir des croyances, mais de se laisser appeler. L’Église est la communauté des appelés, et le mot ecclesia veut dire “les convoqués”. Le baptême, par lequel on devient chrétien, se présente comme la réponse à un appel du Seigneur, d’après ce qu’on lit dans les prières qui l’entourent. Il est normalement le début d’une vie nouvelle. Tous, vous bénéficiez d’une vocation, d’un appel de Dieu.
Adorer le Seigneur
homélie de l’Épiphanie 2024
{joomplu:533} En retrouvant l’étoile à la sortie de Jérusalem, les mages éprouvèrent une « très grande joie » et trouvèrent la maison où demeuraient Marie et Jésus enfant. Nous voudrions nous aussi éprouver cette très grande joie, et même vivre dans la joie. Cela nous est donné, car d’une part nous pouvons imiter les mages dans leur attitude, et d’autre part le Seigneur est là, présent aujourd’hui, avec Marie sa mère. Que le Seigneur est là, nous nous sommes évertués à nous le redire ces dernières semaines en plaçant des crèches là où c’est possible. Ces objets visibles nous rappellent la réalité que nous ne voyons pas de nos yeux : le Fils de Dieu, par qui tout a été fait (Col 1,16), s’est fait l’un de nous pour nous donner accès à son amitié. Dans les sacrements, nous le retrouvons encore plus sûrement. Quant à l’imitation des mages pour rejoindre cette réalité, elle réside dans ce simple mot : l’adoration.
Dieu s’engage pour la famille
homélie de la fête de la Sainte Famille 2023
{joomplu:552} La famille fait partie du projet de Dieu pour l’humanité. C’est par elle qu’il veut donner la vie, et qu’il veut la faire grandir dans l’amour, car l’amour est le milieu qui convient au développement de la vie. Ainsi, quand le Fils de Dieu vient dans le monde, il naît dans une famille, même si sa conception s’est passée d’une manière unique. Dieu aime la famille, et dès la création de l’homme et de la femme, la Révélation nous découvre le mouvement qui est à l’origine de la famille : après avoir fait entendre l’émerveillement de l’homme pour la femme, la Bible dit : « à cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’une seule chair » (Gn 2,24). Tous, nous sommes né de l’union d’un homme et d’une femme, et en général, d’un homme et d’une femme qui s’étaient attachés l’un à l’autre, qui s’aimaient et voulaient construire quelque chose ensemble. La base de la famille devrait rester le mariage de l’homme et de la femme, cet engagement stable, ce don total que l’on fait de soi à l’autre afin de devenir source de vie. De nos jours, la technologie biomédicale tend à faire passer cette rencontre fondamentale à l’arrière-plan, mais au moins il reste ceci : tout être humain vient d’un homme et d’une femme.
Le Sauveur est né ; vivons de foi !
homélie de Noël 2023
{joomplu:543} Ça y est, le Sauveur est né, nous ne sommes plus seuls. Chassons les illusions qui nous feraient croire que Dieu est lointain, que nous devons assurer par nous-mêmes notre bonheur. Maintenant, vivons de foi, devenons des pauvres de cœur qui espèrent tout de Dieu puisqu’il est venu à notre rencontre. Devant la crèche, c’est à une véritable décision de foi que nous sommes invités : croire à l’amour, croire au sourire du Christ, faire alliance avec lui !
Marie, pleine de grâce
homélie du 4e dimanche de l’Avent, 24 décembre 2023
{joomplu:531} Je voudrais m’attarder aujourd’hui sur un mot qu’on dit souvent : Marie, pleine de grâce, comblée de grâce. C’est ainsi que l’archange Gabriel vient saluer Marie, et elle en est toute bouleversée, se demandant ce que pouvait dire cette salutation (Lc 1,28). En grec, la langue dans laquelle nous sont parvenus tous les livres du Nouveau Testament, il est écrit kékharitoménè. C’est un participe passé sous la forme accomplie, donc l’expression la plus intensive qui existe dans la langue. Ce mot ne veut pas simplement dire que Marie est bien jolie ou sympathique. Il est construit à partir d’un verbe rare, qui n’apparaît que deux fois dans la Bible, et la deuxième fois c’est dans la lettre de saint Paul aux Éphésiens, pour dire la grâce que Dieu nous a accordée en son Fils bien-aimé (Ép 1,6).
Nous ne sommes plus seuls
homélie du 3e dimanche de l’Avent, 17 décembre 2023
{joomplu:173} L’atmosphère de ce jour de Gaudete veut nous mettre à la joie. La joie parce qu’au milieu des détresses de ce monde nous sommes visités. Savoir que quelqu’un pense à nous, cela illumine notre cœur. Quand, au milieu de nos difficultés, quelqu’un nous fait comprendre que nous comptons pour lui, nous voilà fortifiés, réconfortés. Au moment de l’exil du peuple hébreu à Babylone, le prophète Isaïe peut dire « l’Esprit du Seigneur est sur moi ». Il voit l’intervention de Dieu ; il voit la délivrance accordée par le Seigneur ; il voit les humbles recevant la bonne nouvelle ; il voit le peuple uni à son Dieu comme la jeune mariée à son jeune époux (Is 61,1-11). Voilà que dans son malheur le peuple se sentait visité.
Offrir à Dieu des sacrifices
homélie du 20e dimanche A, 20 août 2023
{joomplu:16} Les apôtres voudraient que Jésus remballe la femme étrangère, mais Jésus en profite pour faire découvrir ce qu’il dira aussi à la Samaritaine une autre fois : le salut vient des juifs ; ce sont eux qui ont reçu les promesses de Dieu. La Syro-phénicienne se glisse dans cette réalité de l’alliance, en argumentant qu’il y a place pour ceux qui cherchent les miettes. Jésus saluera sa foi. Cette femme exprime une attitude assez répandue, où on attend de Dieu une intervention pour soulager notre vie. Aujoud’hui, bien des gens continuent de crier ainsi vers le ciel, et certains s’adressent au Fils de Dieu.
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