homélie de la fête de la Chandeleur 2025
Aujourd’hui je voudrais méditer avec vous sur les titres du Seigneur Jésus disséminés dans les Écritures que nous venons d’entendre. Jésus est salut (Lc 2,30), espérance d’une vie belle, d’une guérison de nos âmes, d’une capacité nouvelle à vibrer à la joie, à l’amour. Il est lumière (Lc 2,32) qui éclaire : nous ne sommes pas perdus, nous ne devons pas marcher à tâtons, comme s’il n’y avait ni bien ni mal, ni lumière ni ténèbre, que tout était plus ou moins gris, plus ou moins froid, sans espoir de pouvoir choisir la lumière et la chaleur de l’amour — même si, nous le pressentons, cela coûte de faire ce choix.
Jésus est don de la gloire : nous pauvres mortels, nous voilà revêtus de la gloire de Dieu ! Nous, pécheurs, illuminés par son amour ! Comme le dit un chant : « en toi je sais qui je suis », enfant bien-aimé du Père, promis à sa lumière.
Jésus est cause de chute et de relèvement, signe de contradiction (Lc 2,34). Les dons de Dieu impliquent une remise en question de nos attentes spontanées minées par le péché. Ce qui semblait procurer le bonheur et la paix est démasqué comme vain et dangereux, comme l’argent, le pouvoir, la vie de plaisir… mais qui y renoncera ?
Jésus est révélateur des pensées du cœur (Lc 2,35). Devant toi, Jésus, on ne parvient plus à se raconter des histoires. Certains préfèrent se tenir loin de toi. D’autres ont le courage d’accepter que tu entres vraiment dans leur vie, non pas comme un accessoire de bonheur, mais comme le Seigneur.
Les souffrances de Marie sont celles de tout disciple fidèle, car le combat du mal contre la lumière continue jusqu’au dernier jour. Nous devons endurer ses assauts. Néanmoins, ces souffrances ne sont pas vaines, elles sont de nouvelles douleurs d’enfantement, la naissance du Royaume de Dieu que le Christ a inauguré.
Jésus est reconnu par ceux qui servent le Seigneur dans le jeûne et la prière (Lc 2,37). Ceux qui vivent accaparés par les soucis du monde ne le perçoivent pas. Ils passent près de lui sans être attirés. Mais les chercheurs de Dieu vibrent à sa présence.
Il est source de nos louanges (Lc 2,38). Nous exultons lorsque nous nous rendons compte de ce qu’il apporte au monde et du poids de gloire qu’il donne à nos vies. Il fait réussir nos vies d’une façon tellement merveilleuse, même au cœur de la simplicité la plus grande.
Lui, plus haut que les cieux, s’est fait semblable à nous afin que par sa mort il puisse réduire le diable à l’impuissance, et nous rendre libres (He 2,14-15), nous qui autrement passerions toute notre vie dans une situation d’esclaves. Il faudrait crier cela à tous ceux qui cherchent leur bonheur dans ce qui ne peut que disparaître. En Jésus Christ nous sommes libres. Nous pouvons encore craindre de souffrir, de diminuer, de manquer toutes sortes d’occasions, mais au fond de nous grandit la liberté de nous passer de tout cela pour saisir celui qui nous conduira vers le bonheur sans fin. Déjà nous touchons du bout du cœur le bonheur de la vie éternelle.
Enfin, Jésus est messager de l’alliance, il s’installe dans le temple de l’Église pour purifier les prêtres afin qu’ils puissent faire à Dieu une offrande juste (Ml 3,3). Depuis notre baptême, tous nous sommes prêtres, de ce sacerdoce commun qui nous rend capables d’offrir à Dieu des dons qui lui plaisent, qui touchent son cœur. Nous devenons des partenaires réels de son amour. Si Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils (Jn 3,16), nous devenons capables de lui répondre amour pour amour et d’entrer réellement dans une vie d’amour partagé. Heureux peuple de Dieu qui côtoie un tel sauveur !