homélie du 28e dimanche B, 13 octobre 2024
À chacun se pose la question : quel est le sens de ma vie ? L’auteur du livre de la Sagesse dit qu’au lieu de vivre comme un insensé, il a cherché la sagesse plus que l’argent, plus même que la santé ! En nous mettant à son école nous éviterons d’arriver au soir de notre vie en nous disant : j’ai couru pour des riens !
Beaucoup vivent comme si le sens de la vie était d’être comblé sur la terre. Mais à moins de beaucoup de chance on n’a pas ce bonheur durablement. En plus de cette incertitude, cela peut être source d’angoisse que de vivre sous cette injonction au bonheur. Mais surtout, notre cœur est fait pour bien plus grand. Si bien que si nous mettons notre bonheur dans cette vie seulement, nous ne pouvons être que frustrés. On voit tant de frustrés dépités autour de nous.
L’homme de l’évangile a compris qu’il existe un bien plus précieux : avoir la vie éternelle en héritage. Pas seulement quelque chose pour le futur, mais qui illumine la vie présente ; et qui de dépasser les étroitesses de la vie en gardant un cœur large, en étant habité d’une lumière qui vient d’au-delà de nous.
Cette vie éternelle, nous en étions privés par tous les refus nés dans notre cœur. Jésus propose de sortir de ces refus : observe les commandements ! C’est le niveau plancher… et parfois nous n’y sommes même pas, mais nous pouvons recourir au sacrement de réconciliation pour être remis en selle.
Néanmoins, la vie éternelle ne se contente pas de ce niveau plancher. « Vends pour les pauvres tout ce que tu as, pour te faire un trésor au ciel… » Que le trésor de ton cœur soit l’amour de ton Dieu. « Puis, viens, suis-moi », après avoir tout quitté, dit Jésus.
La vie éternelle est une conquête à mener dès aujourd’hui avec des moyens concrets pour nous désencombrer de ce qui nous possède tellement. Jésus dit que c’est difficile à un riche d’entrer dans le Royaume des cieux. Pas étonnant que la foi s’effondre dans nos pays de confort, dans notre société de consommation ! Jésus l’avait prévu, il connaissait ce combat intérieur entre l’illusion de pouvoir réaliser son bonheur par les biens matériels, qui s’oppose à la vie de foi. La foi n’est pas combattue seulement par les ennemis de l’Église, elle est bien plus efficacement menacée et combattue par la culture occidentale qui épuise notre quête de bonheur dans la recherche de ce que nous pouvons posséder.
Pierre, au nom des Douze, dit à Jésus : nous avons tout quitté pour toi… Jésus lui répond que cela en valait la peine. Même s’il y a les persécutions, que beaucoup ne nous comprennent pas, nous considèrent comme des fous, des inadaptés à l’évolution de la société, des tenants du monde du passé…
Jésus dit qu’il va lui-même s’occuper que nous soyons comblés. Il le dit pour celles et ceux qui vont s’engager dans la vie consacrée, religieuse, religieux, prêtre : avoir Jésus comme premier amour, compter sur lui d’abord pour notre bonheur, sans petites compensations ! C’est une fameuse aventure, toujours à recommencer, mais qui en vaut la peine.
Jésus dit aussi qu’il s’occupe de nous à l’adresse de tous, quand nous avons à poser des choix coûteux par fidélité à l’Évangile et aux commandements de Dieu. Il le dit à ceux que la peur de l’avenir rend vulnérables à la tentation de l’euthanasie, de l’avortement, du repli politique sur soi, de l’indifférence aux grandes souffrances du monde : n’ayez pas peur, il n’y a rien que vous perdrez à cause de moi que vous ne retrouverez au centuple, par ma puissance. Avec de l’incompréhension, mais avec au final la vie éternelle. Avançons dans une confiance folle !