homélie de la messe des familles, 5e dimanche C, 9 février 2025
On ne sait pas depuis combien de temps Simon entendait Jésus prêcher dans son village, mais sûrement il devait déjà avoir le cœur touché par le maître, puisqu’il lui donne de son temps précieux en lui offrant sa barque comme tribune pour parler à la foule nombreuse qui se pressait là. Et Jésus, lui, a dû être touché par la droiture qu’il pressentait en Simon. Et si c’était avec lui que commencerait l’étape suivante de sa mission : former des disciples qui commenceront l’histoire de l’Église ?
Alors Jésus choisit de faire un grand signe, et a lieu la pêche miraculeuse, une pêche complètement impossible à vues humaines. Je voudrais aujourd’hui m’arrêter à la réaction de Simon. En régime contemporain, on imaginerait Simon dire : génial, Seigneur, on va devenir associés ! Reste avec moi en notre business sera prospère ! Mais Simon n’est pas aussi centré sur lui-même et ses besoins. Il prend conscience de l’être inouï qui est avec lui. Pas une personne normale, pas même un roi ou un premier-ministre ou un président, mais Celui qui commande à la nature et à l’univers entier ! Il se rend compte qu’avec Jésus il est en présence de Dieu. Alors il dit : « éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! »
Apprenons de sa réaction. Trop souvent nous disons : bah Dieu n’a qu’à me prendre comme je suis ! Je lui demande des choses et il a intérêt à m’écouter s’il est Dieu… Bref, nous faisons de Dieu une idole avec laquelle nous arrangeons notre vie. Mais si ce n’est pas avec les yeux de Dieu que je considère ma vie et la façon dont je la mène, comment est-ce que je pourrais prétendre parler avec Dieu, et que Dieu m’écoute ? C’est une bonne façon de commencer notre prière en disant : prends pitié de moi, Seigneur ! Viens à mon aide ! Purifie mon cœur, car je suis un pécheur ! Tu aimes venir me laver à l’intérieur et me sauver ! Et puis seulement nous dirons à Dieu ce que nous voulons lui dire ou lui demander.
Que dit Jésus en retour ? Ne crains pas ! Il sait bien que Simon est un pécheur, mais ce n’est pas un problème pour qu’il se mette à le suivre. Le rayonnement de la lumière du Christ dissipera petit à petit les ombres de la vie de Simon, même si nous savons qu’il faudra du temps. Et dans nos vies aussi, lorsque nous acceptons la lumière de Dieu, nous expérimentons que ce n’est que petit à petit qu’elle fait reculer nos ténèbres, et encore, si nous l’acceptons — terrible réalité de notre liberté.
Jésus dit à Simon qu’il lui importe peu qu’il soit un pécheur. Simon ne le dégoûte pas, mais au contraire il compte sur lui, il lui te donne une mission énorme : devenir pêcheur d’hommes.
Tous ne sont pas appelé à la mission de Simon-Pierre. Mais tous, nous pouvons demander au Seigneur de vivre une expérience semblable à lui. Tout en étant conscients de ne pas être dignes du Christ, demandons lui de faire l’expérience bouleversante de sa présence, de son amour puissant, de sa gloire. Seigneur Jésus, fais que je sois impressionné par toi comme Pierre l’a été ! Et j’aurai du plaisir à faire ce que tu demandes.
