homélie du 4e dimanche de l’Avent, 22 décembre 2024

Nous avons une chance merveilleuse dans le catholicisme, celle d’honorer la Vierge Marie et de la côtoyer dans la prière. En cela nous rejoignons la pratique de toutes les Églises orthodoxes, les vieilles Églises d’Arménie, de l’Inde, d’Éthiopie et d’Égypte, pour celles que je connais. Et pourquoi avons-nous un culte à Marie ? Parce qu’elle-même l’a dit, comme nous le rapportent les Écritures : « désormais, toutes les générations me diront bienheureuse », dit-elle à l’ange (Lc 1,48). Bien sûr nous ne la prions pas comme nous prions Dieu, mais nous la prions comme celle par qui nous est venu le Sauveur.

C’est ce titre puissant que je voudrais méditer avec vous aujourd’hui : Marie est la « mère du Seigneur », comme le dit Élisabeth (Lc 1,43). Marie, l’une de nous, a porté le Fils de Dieu, conçu en elle par la puissance du Saint-Esprit. Il y a là le sommet des épousailles de Dieu et de l’humanité, le rêve le plus fou de Dieu de s’approcher de nous et en même temps de nous élever à lui. En Marie nous contemplons en même temps la force de Dieu, et son amour ; la force de Dieu qui est capable de devenir sa créature sans cesser d’être lui-même ; et son amour pour nous qui le pousse à réaliser cet abaissement sans aucune compensation que sa joie de nous retrouver.

En Marie nous découvrons à quel point nous sommes aimés, et en la priant nous faisons l’expérience que Dieu est proche, quelles que soient les péripéties et les épreuves de notre vie. Elle-même a relevé tous les défis de la foi. Elle nous ouvre en quelque sorte le chemin. Sa présence nous permet d’aller de l’avant. Je vois plusieurs personnes autour de moi qui sont devenues plus fortes, plus intrépides dans l’amour grâce à la prière du chapelet. Par cette prière, les personnes les plus simples deviennent des personnes hors du commun, qui nous étonnent par leur paix, leur persévérance. On dirait que leur cœur est devenu inébranlable, tout en étant doux et bon. Élisabeth est remplie d’Esprit Saint par la venue de Marie chez elle. Je crois que cela continue pour tous ceux qui accueillent Marie dans leur prière ; ils sont à leur tour remplis d’Esprit Saint, même s’ils ne s’en rendent pas compte et ne se permettent pas de prophétiser, alors qu’ils auraient bien des choses à dire sur la vie, sur ce qui est essentiel, sur la vraie sagesse.

Enfin, l’évangile d’aujourd’hui nous montre la charité de Marie, qui se précipite chez sa vieille cousine à la grossesse bien avancée. Nous sommes édifiés de voir cet élan, ce partage des bienfaits du Seigneur entre les deux femmes. En ces jours, trouvons beaucoup d’occasions de témoigner de notre affection ou de rendre service à ceux qui en ont besoin. C’est ainsi que la grâce de Dieu se multipliera dans les cœurs et que reculera l’emprise du mauvais. Que le Seigneur soit vainqueur chez nous !