homélie du 19e dimanche B, 11 août 2024
L’eucharistie, si grande ! Il nous est donné le pain du ciel, un pain qui ne vient pas du meilleur champ et du meilleur boulanger de la terre, mais qui vient de Dieu lui-même. De Dieu qui est l’auteur de la vie, qui est la source de l’amour dont notre cœur a tellement soif.
Jésus nous dit depuis 8 jours : je suis le pain qui est descendu du ciel, le pain de la vie. Ce pain de la vie se donne dans une alliance. Le Christ est descendu du ciel à notre rencontre, et nous pouvons aller à lui lorsque le Père nous attire : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6,44). C’est dans cette alliance où Dieu vient à nous et nous allons à Dieu que nous recevons le pain du ciel, le pain de la vie. Jadis, Élie avait lutté pour faire revivre l’alliance entre Dieu et les hommes, en vain. Dieu s’est néanmoins soucié de lui, il l’a visité par le pain déposé sur une pierre et l’a attiré à l’Horeb où il se révélera à lui. Quant à l’alliance, il faudra attendre le Christ, qui scelle l’alliance nouvelle et éternelle en faisant le don de sa vie : il scelle l’alliance par son sang, par son corps donnés. Le pain de vie est un pain vraiment spécial, car il est la chair du Fils de Dieu, c’est son intimité donnée à ceux qui lui dévoilent leur intimité, qui veulent vraiment s’unir à lui, communier à lui, faire sa volonté, le chercher de tout leur cœur.
Dans ces paroles du Christ entendues aujourd’hui naît la messe ; et parce que le Christ se donne tout entier dans l’eucharistie, nous disons qu’elle est l’alliance du Christ époux qui donne sa vie pour son épouse l’Église. Les paroles du Christ au sujet du mariage : « ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas », trouvent leur plein accomplissement dans l’eucharistie, qui fait vivre l’alliance éternelle où Dieu ne se reprend jamais.
Si Dieu est venu si clairement à nous, peut-on en dire autant de nous les hommes ? Qui peut dire qu’il cherche assez le Christ de tout son cœur pour pouvoir communier ? Personne, mais le Père peut nous attirer au Christ. Petit à petit, il nous instruit, il nous enseigne. Demandons-lui de réaliser de mieux en mieux cette union au Christ, à son cœur, à ses commandements. Demandons au Père la persévérance et la force de résister aux tentations et de nous convertir. Demandons la joie d’être de plus en plus fidèles, comme nous le rappelle souvent le pape François quand il parle de la pédagogie divine pour nous faire réaliser toujours plus pleinement le projet de Dieu sur nos vies.
Je vous donne un truc pour ne plus vous ennuyer à la messe… Si nous n’avons pas le désir que notre vie appartienne de plus en plus au Christ, alors la messe est ennuyante. Il ne s’y passe pas grand-chose. Tout au plus, nous apprenons quelque chose par les lectures bibliques et l’homélie, mais nous ne voyons pas très bien en quoi nous recevons le pain de vie. Mais si nous cherchons à réaliser ce que cet athlète brésilien portait sur son maillot où il était écrit « I belong to Jesus », si nous venons ici avec le désir de mourir à nous-mêmes pour vivre de la vie de Dieu, alors nous serons nourris au plus profond de nous, alors une joie nouvelle s’installera en nous et l’amitié avec le Christ se déploiera tout au long de la semaine dans notre cœur. Ceux qui vivent autour de nous le verront, ils se sentiront mieux aimés aussi. Nous réaliserons le souhait de Paul : « soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse ! »