homélie du 1er dimanche de l’Avent, 1er décembre 2019
{joomplu:188}Tant de gens aspirent, même sans le savoir, au retour du Seigneur. Chaque fois que nous pensons : où est Dieu ? En réalité, nous souhaitons sa manifestation dans la gloire. Devant tous les marchands d’arme, les gestionnaires corrompus, les violents de tous genres, avec tous ceux qui souffrent nous attendons ce jour annoncé par Isaïe : « Il sera juge entre les nations et l’arbitre de peuples nombreux. De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. » (Is 2,4)
Nous aimerions que Dieu se manifeste clairement, mais en fait nous ne savons pas vraiment ce que nous demandons. Car quand Dieu s’approche de façon manifeste, tout change. Pourquoi le jour du Seigneur n’est-il pas encore arrivé ? Le Seigneur tarde par miséricorde. Qui peut prétendre qu’il est prêt à se trouver face à face avec Dieu qui scrute les reins et les cœurs (Jr 11,20) ? Le Seigneur patiente pour que nous nous convertissions, que nous ne soyons pas du côté de l’indifférence et que nous n’entrions pas dans la vie éternelle à reculons. Et qu’il y en ait le moins possible dans cette mauvaise posture. C’est pourquoi, alors que tant d’injustices nous font appeler le retour du Seigneur et l’établissement de son règne, il patiente. Notons aussi que si son retour avait eu lieu il y a 60 ans je n’aurais pas existé ! Merci Seigneur, parce que maintenant j’existe pour l’éternité !
Jésus annonce que la venue du Fils de l’homme se fera par surprise. Pourquoi doit-il en être ainsi ? Car il s’agit de notre cœur. La venue du Christ dans la gloire sera un événement cosmique, mais c’est selon l’état de notre cœur que nous serons capables de l’appréhender. Si l’un sera pris et l’autre laissé (Mt 24,40), c’est d’après les dispositions de son cœur, d’après ce à quoi son cœur se sera entraîné sa vie durant.
Le Seigneur annonce sa venue à l’improviste pour nous préserver du plus grand danger : le cœur qui s’alourdit, qui s’endort, qui se ferme, à cause des soucis, ou du confort, ou de l’égarement dans les loisirs. Le cœur endormi ou distrait, c’est la plus grande victoire de l’ennemi dans notre société repue. Et le signe que notre cœur est loin de Dieu, c’est un mécontentement profond qui peut nous habiter. Au contraire, un cœur vif grandit sans cesse et procure une grande joie. C’est la joie d’aimer, la joie de se donner, tellement plus grande que tout ce qu’on peut se procurer pour être heureux. Tu cherches le bonheur ? Donne-toi ! Et fais-le de tout ton cœur ! Et ainsi tu seras prêt pour la venue du Seigneur.