homélie de l’Assomption 2025

Comme il est effrayant ce dragon de l’Apocalypse, rempli de projets destructeurs ! Il est effrayant comme les guerres qui ravagent tant de région du Globe, et comme le mal qui détruit les familles, qui abîme la jeunesse et tous ceux qu’on peut asservir à des intérêts plus séduisants. Ce mal est si décourageant, mais nous apprenons aujourd’hui que Dieu s’en occupe. Il y a la femme qui enfante à son nez et à sa barbe. Cette femme habillée de soleil annonce la victoire que remportera son fils. Quand elle a enfanté, une voix proclame dans le ciel : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! » (Ap 12,10)

Depuis 2000 ans nous sommes dans le temps de l’Église, le temps où se diffuse dans l’histoire des hommes le pouvoir du Christ. Constamment, ce pouvoir semble progresser dans certaines régions du monde et certaines époques de l’histoire ; tandis qu’il semble régresser en d’autres temps ou d’autres lieux. Aujourd’hui l’Église se développe fortement au Nigeria, au Kenya et dans d’autres pays d’Afrique ; elle progresse avec vitalité en Corée du Sud, en Papouasie, au Vietnam. Tandis que chez nous nous voyons le pouvoir du Christ battu en brèche par toutes sortes de législations hostiles au mode de vie chrétien et par le désistement de nombreux baptisés.

Dans cette situation contrastée, celle qui jadis enfanta le Fils de Dieu et causa le dépit du diable peut nous aider à garder le cap, à tenir dans l’espérance notre devoir de louange et de service.

Demandons sa prière. Qu’elle nous obtienne une foi plus vive, plus entreprenante, plus paisible aussi. Cette foi qui lui fit accueillir sa mission d’être mère du Seigneur, comme vient de le dire Élisabeth, mère de Dieu comme nous disons dans le « Je vous salue Marie ». Cette foi qui lui fait dire, dans la Galilée occupée par les armées romaines : le Puissant disperse les superbes et il élève les humbles ; il comble de biens les affamés.

Marie, mère de l’Église, soutient sa foi au milieu des tempêtes de ce monde, des coups de queue rageurs du dragon rouge feu. N’espérons pas vivre en chrétien sans lutter. Mais que cela ne nous rende pas soucieux. C’est notre joie de combattre pour le règne du Christ, pour que son amour parvienne plus efficacement à la porte du cœur du plus grand nombre, pour que la société progresse dans la paix et la vérité.

La fête de l’Assomption nous dit où nous allons : vers la joie du ciel, la joie d’aimer Dieu qui nous aime. Nous sommes faits pour cette joie. Toutes nos aspirations, secrètement, nous y amènent. Que Marie soit entrée avec son corps dans la joie du ciel nous suggère que Dieu veut que rien de nous ne soit perdu. Tout ce que nous sommes lui est si cher. Rejetons de tout notre cœur le péché, afin d’être vraiment tout à lui, corps et âme. Que l’Esprit Saint réalise cela en nous. N’ayons pas peur de demander de grandes choses pour nous, pour ceux qui nous entourent, pour le monde entier. Que tous choisissent d’entrer dans la lumière !