homélie du 2e dimanche de l’Avent A, 7 décembre 2025

Il y a un tel besoin de justice et de paix dans le monde et autour de nous ! On voudrait une entente entre les peuples basée sur la justice. Le respect et la bienveillance dans les rapports entre les gens. Un souci de ceux qui ont moins de chance dans la vie. Des transactions internationales justes et équilibrées. Et dans l’Église, des relations motivantes, basées sur la charité. Pourquoi tout cela recule-t-il sans cesse, malgré les efforts que font beaucoup de gens ? Il y aurait de quoi déprimer.

En face de cela, Dieu nous fait une promesse inouïe. Un royaume d’harmonie et de joie, où tout l’univers est réconcilié, où il n’y a plus proie et prédateur ni situation effrayante. Et comment cela se réalise-t-il ? « Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer. » (Is 11,10)

Oh, comme nous attendons ces jours-là où « fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des temps ! » (Ps 71) Mais est-ce l’attendre qu’il faut faire ? Ne faut-il pas hâter ce jour de toutes nos forces ? D’une part il convient de l’attendre, de le désirer, de le demander comme une grâce, car c’est de Dieu seul qu’il peut venir. Les efforts humains ne suffisent pas, ni dans nos vies ni dans le cours du monde. D’autre part, les derniers jours sont là, nous dit aujourd’hui Jean le Baptiste. C’est le moment de se convertir, d’emboîter le pas à Dieu qui a déjà commencé à féconder le monde par sa Parole. Le Royaume est là et, nous qui savons cela, nous ne pouvons pas rester dehors, ce serait trop bête.

Pour l’établissement de son règne de justice et de paix, Dieu ne s’adresse pas à des molécules ou des plantes, non plus à des animaux sans raison. Il s’adresse aux êtres humains, qui sont doués de liberté, qui peuvent choisir de s’engager sur les chemins du Seigneur. Par nos choix, nous pouvons être de la paille sans valeur, des fétus que les événements du monde emporteront comme des balayures, des gens qui construisent toute leur vie sur le sable et finiront pas regretter amèrement d’avoir choisi le vide. Mais par nos choix, nous pouvons au contraire porter du fruit, avoir une vie fondée sur le roc, qu’aucun événement n’effraie même si nous sommes soumis au même cours de l’histoire.

Désirons une vie pleine de beaux fruits de paix, de justice, d’amour ! En nous rappelant que ce n’est pas nous qui en sommes l’origine, mais Dieu. C’est à lui qu’il convient de demander la grâce de porter du fruit. À lui nous demandons la fécondité, la valeur de nos vies. Et nous demandons la persévérance et le réconfort. Dieu est le Dieu du réconfort. Et nous pouvons vraiment demander : Seigneur, réconforte-nous, mets en nous un élan de joie afin que nous portions du fruit au milieu des difficultés de ce monde ! Rends-nous reconnaissants pour ton amour, car tu es venu, tu t’es soucié de nous, tu ne veux pas nous abandonner mais nous combler ! Amen !