L’amour de l’homme et de la femme est une des plus grandes aventures humaines. Et il est l’image la plus parlante sur la terre de l’amour que Dieu a pour son peuple. La Bible évoque souvent cette image pour dire l’amour de Dieu, son ardeur, ses espérances, ses joies et ses déceptions. Je pense par exemple à

 18 En ce jour-là, déclare le Seigneur, voici ce qui arrivera : Tu m’appelleras : « Mon époux » et non plus : « Mon maître ». 21 Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours. Tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la justice et le droit, l’amour et la tendresse ; 22 tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur. (Osée 2)

 5 Car celui qui t’a faite, c’est ton époux : le Seigneur, le tout-puissant. 4 On ne t’appellera plus : « La délaissée », on n’appellera plus ta contrée : « Terre déserte », mais on te nommera : « Ma préférée », on nommera ta contrée : « Mon épouse », car le Seigneur met en toi sa préférence et ta contrée aura un époux. (Isaïe 54,5 et 62,4)

 2 J’éprouve à votre égard autant de jalousie que Dieu. Je vous ai fiancés à un époux unique, pour vous présenter au Christ, comme une vierge pure... (2 Co 11)

Par ailleurs, l’amour qui naît entre un homme et une femme peut prendre l’être tout entier, l’habiter intensément, et c’est souvent en le vivant ou en le regardant que l’on peut se rendre compte de la profondeur que peut atteindre tout amour véritable, l’amour comme sortie de soi vers un autre et comme don de soi à un autre. Lorsqu’on dit que « Dieu est amour », on ne parle pas d’un amour moindre, mais au moins aussi fort — en réalité, davantage — que le plus passionné des amours humains.

Nous ne savons pas comment aiment les anges, êtres purement spirituels, mais nous, en tant qu’êtres sexués, nous savons que nous pouvons éprouver l’amour dans notre chair, émotionnellement ou sexuellement. L’homme est l’être en qui se trouvent réunis deux mondes si différents et apparemment contraires : le monde spirituel et le monde corporel. Aucune créature autre que l’homme n’aime avec un corps. L’amour éprouvé dans la chair est une invention colossale de Dieu, bien plus riche et noble que l’instinct animal avec lequel cet amour partage certaines composantes.

Merveille cosmique, la vie sexuelle est aussi blessée. Alors qu’elle peut être l’expression du plus grand amour, elle peut devenir aussi le lieu d’un asservissement explicite ou implicitement consentant : nous pouvons être dupes sur nos intentions fondamentales quand nous croyons aimer dans la chair.

C’est pour cela, à cause de la vocation de la sexualité à l’amour, à cause de sa grande valeur dans le plan de Dieu, que l’Église a cru bon de développer toute une morale qui lui est liée. Je voudrais faire part ici de quelques réflexions qui me sont venues en me mettant à l’écoute de l’expérience humaine et de l’enseignement de l’Église catholique