Homélie de Noël 2010

Voilà que l’enfant Jésus est né. Cet enfant que les anges annoncent aux bergers comme le sauveur et que saint Jean décrit comme celui qui était dès le commencement, le « Verbe », la Parole de Dieu, « l’expression parfaite de son être » (He 1,3). L’enfant Jésus est né et Dieu débarque dans notre monde, sans nous demander notre avis. On insiste souvent pour dire que Dieu nous laisse libre, et cette liberté que Dieu nous laisse est nécessaire pour que nous puissions l’aimer d’un amour véritable, un amour sans contrainte. Mais la liberté que Dieu nous laisse n’est pas la liberté de nous désintéresser de lui comme il se désintéresserait de nous. Au contraire, le Seigneur veut tellement pour nous la vie et la lumière qu’il vient dans notre monde et dans son monde sans nous demander de permission.

 

Notre présence ce matin dans cette église est un témoignage pour nous-mêmes et tous ceux qui sont autour de nous, un peu comme si nous disions : bien que Noël tend à devenir simplement une fête de fin d’année, la fête du père Noël et des cadeaux, nous affirmons que Dieu visite les hommes et que ce n’est pas indifférent de l’accueillir ou de le rejeter. Ce que nous vivons préoccupe Dieu, bien que parfois nous voudrions vivre sans nous préoccuper de lui.

Pour garder cet événement de Noël bien lointain et insignifiant, certains en ont fait une légende. Mais il n’est pas vrai que le Christ soit une légende : bien que rien ne prouve qu’il soit né un 25 décembre, beaucoup d’historiens non chrétiens de l’époque nous parlent d’un certain Jésus, qui a eu des disciples. Et les évangiles sont les textes anciens les mieux attestés.

Oui, après une longue préparation, en voyant comment vivait l’humanité, le Fils de Dieu, la vraie lumière, est venu dans le monde. Il voyait toute la peine des hommes qui se débattent avec le péché. Il voyait les pays où il y a la guerre, les familles où il y a la trahison, les enfants qui ne sont pas respectés, tous ceux qui écrasent les autres pour de l’argent ou pour le pouvoir. Il ne voulait pas nous abandonner alors il est venu.

Il a pris le risque d’être un petit embryon — cela m’impressionne toujours que Dieu prenne le risque d’être un embryon livré au bon vouloir de Marie et Joseph — puis un petit bébé, lui aussi sans défense. Plus tard, il prendra d’autres risques, pour que les hommes sortent de leurs habitudes, pour qu’ils se risquent à aimer, et cela le conduira à la croix. Car le Christ ne voulait pas nous laisser vivre en suivant tous nos penchants. Il est venu nous dire : choisis la lumière ! Choisis la fidélité ! Choisis la vérité !

Tous ces risques, il les a pris par amour ; pour que nous ne soyons jamais seul. Seigneur, tu m’ouvres les bras et tu m’invites à aimer plus que je ne croyais, et tu me permets de le faire.

Le Fils de Dieu s’est fait homme, il a pris un corps par lequel il a aimé, relevé, encouragé, poussé les gens à se dépasser dans leurs capacités d’aimer. Aujourd’hui encore il a un corps : c’est l’Église. Elle continue de donner l’amour, l’encouragement de Jésus. C’est important que nous aimions l’Église et que nous participions à sa mission.