homélie du 24e dimanche, 15 septembre 2013
{joomplu:179}Quand dans la Bible nous tombons sur un passage qui nous parle de la colère de Dieu, nous préférons zapper, ou nous dire que ça c’était bon pour le dieu méchant de l’Ancien Testament, tandis que le Dieu gentil dont nous a parlé Jésus est un bon-papa qui ne se met jamais en colère…
Et pourtant la colère de Dieu est une bonne nouvelle, car elle ne ressemble pas à la nôtre. Nous, nous nous mettons en colère lorsque les choses commencent à nous échapper, que nous perdons nos moyens, qu’on empiète sur notre territoire. Nous nous mettons en colère pour nous sauver nous-mêmes. Tandis que Dieu ne cherche pas à se sauver. S’il se met en colère, c’est pour nous sauver. La colère de Dieu ne s’oppose pas aux hommes, elle s’oppose au mal. Elle dit au mal : tu ne passeras pas ! Et c’est pourquoi Dieu revient si facilement de sa colère, même dans l’Ancien Testament : il revient de sa colère quand l’homme se désolidarise du mal pour choisir le bien.
La colère de Dieu n’est pas contradictoire avec sa bonté. Elle en est la première étape. Et il y a beaucoup de choses dans notre monde et peut-être dans notre comportement qui appelle la colère de Dieu. La colère de Dieu, c’est sa résistance à nos bêtises. Dieu nous aime mais il ne tolère pas le mal, car le mal opprime, le mal détruit, le mal induit le désespoir.
Puis il y a la seconde étape de la bonté de Dieu, c’est sa miséricorde. Tandis que la colère avertit, la miséricorde guérit. Elle guérit le cœur qui a vu le mal qu’il avait commis et qui dans cette conscience et avec regret vient demander pardon. Car la visée de Dieu ce n’est pas d’avoir un monde en ordre, mais d’avoir des enfants guéris par son amour. La joie du ciel, c’est de voir les hommes revenir à Dieu, se mettre à aimer à nouveau, et changer ce monde sans justice.
Si on veut un christianisme crédible, il faut considérer la colère de Dieu, puis sa miséricorde. Sinon la foi chrétienne est un enfantillage, un sirop qu’on étale sur tout ce qui ne va pas. Et le pardon ne change pas le monde. Mais si le mal est dénoncé, si on laisse Dieu dénoncer notre mal, alors le pardon devient un formidable moteur d’espérance.
Esprit Saint, aide-nous à accueillir ces évocations de la colère du Père, afin que notre cœur change vraiment et devienne reflet de l’amour.