homélie du dimanche des Rameaux, 13 avril 2014
{joomplu:92}Pour expliquer la mise à mort de Jésus beaucoup avancent une raison politique ou sociale: les puissants n’auraient pas supporté la menace que la prédication et l’attitude de Jésus faisaient peser sur leur pouvoir ou sur l’ordre social. Il y a sûrement un peu de cela, mais cette explication ne remonte pas à la racine du problème qu’était Jésus pour ses adversaires. Si Jésus a été crucifié, c’est qu’il est le Fils de Dieu, qu’il a agi en Fils de Dieu et que l’humanité ne l’a pas supporté. Le désordre social que Jésus apportait ne reposait pas sur des revendications, mais sur la place qu’il faisait au pauvre et au pécheur, leur manifestant que Dieu venait vers eux, qu’ils comptaient pour lui et qu’il les appelait tandis que tant d’autres voulaient les ignorer. Cette place nouvelle ne leur était pas donnée simplement par un homme sympathique et altruiste, elle leur était offerte par Celui que le Père a envoyé du monde de Dieu dans le monde des hommes.
Jésus est le Fils de Dieu. C’est ce qui a causé son rejet, et c’est une identité que nous les chrétiens avons à notre tour tendance à relativiser dans un vain effort de présenter un Christ acceptable par tous. Être le Fils de Dieu n’est pas pour Jésus une identité exotique et indéfinissable, une bizarrerie chrétienne un peu périmée que nous tiendrions surtout de saint Paul qui aurait forcé les traits des évangiles dans son sens un peu dogmatique. Jésus est le Fils de Dieu, cela veut dire qu’il nous révèle le Père sans voile, sans déformation, sans hésitation. Par lui Dieu, le créateur de l’immense univers, visite les hommes, les relève, leur ouvre un avenir et la vie éternelle par la communion à son cœur. Nous ne pouvons pas taire cela.
Il nous est donné de côtoyer le Christ, de le connaître, de l’aimer, de le suivre. Avec lui nous rencontrons celui par qui tout est. Lorsque nous le tenons dans nos mains, nous portons le trésor le plus grand de la terre. Il n’y a pas de mot pour dire la puissance de vie qui est en lui. Le rejeter, ce n’est pas ignorer un bonheur facultatif ou superflu, mais c’est perdre la source et préférer les ténèbres à la lumière.
En cette semaine sainte, vivons intensément aux côtés de Jésus, vrai Dieu et vrai homme, accueillons son amitié et allons comme lui à la rencontre des pauvres de ce monde, des pauvres matériellement, affectivement et spirituellement. Ils doivent connaître la vie de Dieu, nul ne peut les en priver.