homélie du 7e dimanche de Pâques, 29 mai 2022
{joomplu:560} Un chrétien ne se demande pas où va le monde. Il le sait. Par-delà tout ce qui se passe dans l’histoire, l’humanité aboutit à un grand et bel événement. La lecture de l’Apocalypse nous a fait entendre Jésus qui dit : « Voici que je viens sans tarder, et j’apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu’il a fait » (Ap 22,12). Il parle de ce moment qui va venir où il se montera à tous, ceux qui ne croient pas comme ceux qui croient ; tous seront forcés de le reconnaître, de reconnaître la vérité que maintenant beaucoup contournent en disant : on ne sait pas trop bien, ce n’est pas clair de savoir si Dieu existe, s’il a vraiment envoyé son Fils, s’il nous appelle vraiment à changer de vie… donc on verra bien et pour le moment je vis comme un païen vaguement croyant ! Bientôt, devant Jésus présent en chair et en os, on ne pourra plus dire ça. Pour ceux qui l’aiment vraiment, ce sera une grande joie ; pour ceux qui se sont bien moqués de lui en le tenant pour pas grand-chose, ce sera une grande confusion. Il rendra à chacun selon ce qu’il a fait, dit-il.
En attendant cette fin de l’histoire, que nous souhaitons de tout notre cœur, car ce sera aussi la fin de l’injustice, du mal et de la mort… en attendant cela nous pouvons nous demander : que fait Jésus maintenant, entre son Ascension et son retour ? Saint Paul a dit qu’il « intercède pour nous » (Rm 8,34, repris dans le Kyrie) et dans le Credo nous disons qu’il est assis à la droite de Dieu le Père. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous pouvons le comprendre en regardant ce que les Actes des apôtres nous disent d’Étienne. Au moment où il va devoir donner sa vie comme le Christ, Étienne le voit dans sa gloire, il le contemple « debout à la droite de Dieu » (Ac 7,55) et cela lui donne une grande force pour rester fidèle au Seigneur. Nous aussi, au milieu de nos difficultés, nous pouvons dire : « Jésus, toi qui m’aimes au point d’être devenu homme alors que tu aurais pu rester tranquillement dans ton monde divin, maintenant je te vois à la droite du Père, égal à Dieu, vainqueur du péché et de la mort. Tu me donnes l’espérance de te rejoindre. Ton triomphe sur le mal rejaillit sur nous qui peinons dans cette vie. » Oui, le jour où nous sommes menacés, où notre avenir vacille, nous pouvons retrouver courage dans cette contemplation et ne pas être désorientés.
Jésus à la droite du Père est comme un aimant qui nous attire vers Dieu. Et en même temps il intercède pour nous d’une autre façon encore : dans la messe, il vient lui-même nous fortifier, il nous dit : ce pain, c’est mon corps et mon sang, donné pour toi, versé pour toi. Je suis là pour toi. Si tu m’accueilles, je serai une force de vie en toi. Tu n’auras plus rien à craindre.
Dans la messe se vit très fort une des dernières paroles de Jésus, quand il dit à son Père : « que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. » (Jn 17,26) Vous vous rendez compte ? Peut-on se rendre compte d’ailleurs ? Être tant aimés ! Être aimés de l’amour que le Père a pour le Fils, pour Jésus son Fils bien-aimé ! Dans la messe, on prend une douche d’amour ! Bien sûr, on peut à aller avec son imperméable d’indifférence… Ou avec son cœur à nu… Esprit Saint, mets notre cœur dehors pour qu’il vive cette douche d’amour !