homélie du 2e dimanche de l’année A, 15 janvier 2023
{joomplu:191} Nous voilà plongés dans la grâce des commencements, et en assistant aux premières heures de la vie publique du Seigneur Jésus nous avons l’occasion d’explorer la question : qui est-il et que vient-il apporter au monde ? Il est, dit Jean le Précurseur, « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Cela signifie que dans une situation de faiblesse, vulnérable comme un petit agneau, il sera capable de s’offrir lui-même comme l’agneau du sacrifice, et que cette offrande résoudra le gros problème de l’humanité : le péché. Le péché est une désunion avec Dieu. Que ce soit un grave problème, il suffit d’ouvrir les yeux autour de nous pour le comprendre. D’où viennent tant de malheurs, d’où vient la guerre, la haine dans les familles, la pauvreté, tant de personnes abandonnées, désorientées, découragées, exploitées, rejetées ? C’est le péché, celui que nous commettons et celui que nous subissons. Si nous vivions dans la paix de Dieu, en harmonie avec Dieu, tout cela n’arriverait pas. Si nous nous laissions aimer et guérir par Dieu plutôt que de devenir blessants parce que nous avons été blessés, tout cela n’arriverait pas. Si nous laissions les commandements de Dieu guider notre vie plutôt que de n’en faire qu’à notre tête, tout cela n’arriverait pas. Et comment pourrions-nous sortir de cette situation catastrophique ? En accueillant l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, qui réconcilie l’humanité avec son Créateur qui l’aime tant et se trouve tant de fois rejeté. Il n’opérera pas cette réconciliation en imposant un ordre nouveau, mais en donnant sa vie. Et nous accueillons cette démarche du Seigneur en y reconnaissant son amour. C’est ce que nous vivons dans chaque messe, qui s’appelle eucharistie, c’est-à-dire action de grâce : nous disons au Seigneur notre reconnaissance pour tant d’amour. C’est pourquoi aussi nous mettons un crucifix dans nos maisons : pour nous rappeler à quel point nous avons été aimés puisque le Fils de Dieu a donné sa vie pour enlever le péché du monde alors que nous étions menacés de désespérance devant tout ce mal.
Répondre à l’Agneau de Dieu qui donne sa vie en y reconnaissant tout l’amour de Dieu, voilà qui nous met sur la piste de cette deuxième chose que le Seigneur nous apporte, d’après Jean-Baptiste : il vient baptiser dans l’Esprit Saint. Qu’est-ce que ce baptême dans l’Esprit, que Jésus donne ? Jean baptisait dans l’eau, Jésus baptise dans l’Esprit Saint, car il nous branche sur la vie de Dieu. L’Esprit Saint est la personne de la Sainte Trinité qui nous rend capables de vivre du don de Dieu. Il est lui-même le « don de Dieu », comme on le dit à la confirmation. Par exemple, sans l’Esprit Saint, lorsque nous entendons parler de l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, nous disons « bof, ça ne me dit rien ». Avec l’Esprit Saint, nous nous laissons toucher par tant d’amour et nous devenons capables de changer notre vie en fonction de cet amour, pour faire de tous nos choix une réponse d’amour.
Le baptême dans l’Esprit est une pratique courante du Renouveau charismatique, mais en réalité il est déjà contenu dans notre baptême et notre confirmation. Je voudrais citer un discours du cher pape Benoît XVI à la Pentecôte 2008 : « chers frères et sœurs, redécouvrons la beauté d’être baptisés dans l’Esprit Saint ; reprenons conscience de notre baptême et de notre confirmation, sources de grâce toujours actuelle. Demandons à la Vierge Marie d’obtenir aujourd’hui aussi pour l’Église une Pentecôte renouvelée, qui insuffle en chacun, spécialement les jeunes, la joie de vivre l’Évangile et d’en témoigner » (Benoît XVI, Pentecôte 2008)
Demandons au Seigneur : viens me baptiser dans l’Esprit Saint ! Renouvelle en moi la vie que tu y as déposée le jour de mon baptême, le jour de ma confirmation ! Fais de moi une chrétienne nouvelle, un chrétien nouveau, ébloui de ton amour, désireux de te répondre amour pour amour ! Fais de moi un témoin de cette bonne nouvelle : Dieu, le Créateur de tout l’univers, nous invite à être ses enfants !