Le domaine sexuel est un lieu où la culpabilité s’introduit très facilement, et souvent exagérément (Mais il y a aussi des actes gravement coupables, qui blessent beaucoup notre prochain. Je ne veux pas les minimiser). C’est une réaction propre à l’esprit humain, au-delà de ce que l’éducation peut avoir induit comme gêne supplémentaire. Pour gérer ce problème, certains choisiront de considérer comme balivernes les péchés dans ce domaine, tandis que d’autres considéreront que c’est surtout en matière sexuelle qu’ils pèchent, et ils penseront qu’ils ne seront délivrés de la honte que lorsqu’ils seront enfin parvenus à une parfaite et totale maîtrise de soi, ce qui, dans le monde d’aujourd’hui, arrive encore moins souvent qu’auparavant.

Comme toujours, la vérité est au milieu. Il arrive souvent que l’on n’ait pas correspondu aux attentes de Dieu dans la gestion de nos désirs. Et le meilleur moyen de progresser dans la sainteté, c’est de s’en confesser. Pourtant, on ne se confesse pas d’avoir enfreint telle ou telle règle, ce qui ne peut que nous garder au niveau de l’interdit transgressé et de la culpabilité. On se confessera plutôt parce qu’on a conscience de s’être mal rapporté au conjoint ou à l’ami que Dieu nous a donné, ou à soi-même, merveille du Seigneur, ou aux personnes croisées dans la rue ou ailleurs. Je voudrais redire qu’on pèche toujours par rapport au don de Dieu, lui qui est si généreux, et non pas par rapport à une règle.

Parfois le péché est d’avoir offensé l’autre directement. Parfois, c’est plutôt de n’être pas allé jusqu’au bout de l’amour avec lui, de ne pas être suffisamment parti à sa rencontre dans l’amour, en se cherchant plutôt soi-même. Se confesser est toujours un acte d’espérance, et plus encore en matière sexuelle. C’est se redire devant Dieu que, même si pour le moment on peine beaucoup ou trop à éviter le péché, on se sent néanmoins appelé à quelque chose de plus beau, qu’on espère atteindre un jour, avec la grâce de Dieu.

Plutôt que de s’accuser soi-même ou de se mépriser, et plutôt que de se justifier soi-même, la vraie solution est d’oser regarder vers la lumière.