Le mariage{joomplu:97} est une réalité si grande et si mal comprise à la fois. Les débats actuels autour des préparatifs du Synode d’octobre 2014 sur la famille m’ont poussé à écrire ce texte, où je dis un tout petit peu du mariage et surtout de ce qui lui arrive de difficile et de ce que la foi permet alors. Dieu a fait un don si grand aux hommes et aux femmes quand il leur a permis de dire une parole qui mobilise le ciel et la terre pour toute leur vie. Surtout dans les épreuves il ne retire pas son don et il continue à nous interpeller. Car il est le Dieu de la vie.

Question 1

Pourquoi les divorcés-remariés sont-ils exclus des sacrements ? pourquoi l’église refuse-t-elle le pardon à leur égard en les excluant ? le Christ accueille tout le monde mais l’Église rejette ! l’Église doit évoluer dans un contexte où 1 mariage sur 2 se solde par un divorce ! tout le monde peut se tromper, le divorce n’est-il donc pas une liberté fondamentale ?

1. Le mariage selon Jésus

Un professeur de religion en humanité avait présenté deux positions sur le mariage. L’une entrevoyait la possibilité du divorce dans tel ou tel cas. L’autre excluait que l’on puisse divorcer. Puis il demanda aux élèves  : une des deux positions relève de l’Ancien Testament, l’autre de Jésus… laquelle ? La réponse fut presque unanime  : Jésus permit le divorce que l’Ancien Testament refusait !

Vous connaissez un peu l’Évangile, vous savez bien ce qu’il en est, comment Jésus répond à ceux qui viennent lui demander si le divorce est permis dans peu ou beaucoup de cas… Jésus évoque un mariage à divorce, celui de Moïse, de la loi de Dieu donnée par Moïse, et un mariage où le divorce n’est pas possible, celui de la loi de Dieu inscrite dans l’origine même de l’homme et de la femme. Après avoir fait allusion à ce premier plan de Dieu il dit  : « ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Mt 19,6 // Mc 10,9). L’Église considère que c’est cela le mariage chrétien, le mariage selon Jésus. Le commandement du Christ est donateur de vie, il ouvre l’horizon très vaste d’une vie commune où les conjoints peuvent s’appuyer l’un sur l’autre ; une vie commune élevée au rang de sacrement. Le caractère sacramentel du mariage est clair dès la lettre aux Éphésiens  : « Comme dit l’Écriture  : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église. » (Ep 5,31-32)

2. La séparation

Dès lors, lorsqu’un mari et sa femme entrent dans une indifférence ou une mésentente croissante, le manque de respect et d’amour, ils commencent à désobéir au commandement du Christ, à séparer ce que Dieu a uni, et ils doivent se ressaisir et se convertir. Ici il y a des progrès pastoraux énormes à faire pour aider ces couples à reprendre le chemin commun.

Lorsque cela aboutit au divorce, le péché est encore plus grand (mais bien sûr il dépend pour chacun de sa responsabilité dans la mésentente). Et là aussi, celui qui veut suivre le Christ doit revenir à lui et demander le pardon de Dieu. L’Église donne le pardon à la personne divorcée. Même à celle qui serait la plus fautive dans la séparation. Mais dans tous les cas l’Église demande que la personne assume ses responsabilités envers le conjoint et les enfants nés de l’union. Il faut le désir de réparer ce qui est réparable et d’être juste envers chacun des membres de la famille.

3. Que devient le mariage ?

Ce pardon de Dieu donné par l’Église pardonne le divorce mais il ne peut pas effacer le mariage. Cela, l’Église ne s’en sent pas la capacité. À cause des paroles de Jésus  : « Or je vous le dis  : si quelqu’un renvoie sa femme — sauf en cas d’union illégitime — pour en épouser une autre, il est adultère » (Mt 19,9) « et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère. » (Mt 5,32) Comme solution pastorale l’Église se propose d’investiguer pour savoir si les gens qui ont divorcé étaient réellement mariés ; c’est ce qu’on appelle la reconnaissance de nullité de mariage, abusivement appelée annulation ; l’Église n’a pas la capacité d’annuler, mais de dire dans certains cas  : alors que tout le monde pensait que Mr et Mme se mariaient, en réalité ils ne se mariaient pas car il manquait alors un élément indispensable au mariage (psychologique ou autre). Le fait d’avoir eu des enfants dans cette union n’a pas d’importance au sujet de la validité du mariage. Vous savez bien qu’on peut avoir des enfants sans être dûment marié. Ça se vérifie tous les jours.

L’Église incapable d’effacer le mariage dit alors aux personnes divorcées  : considérez-vous toujours comme mariées, même si vous êtes seules. Un groupe de personnes divorcées ou séparées souhaitant persévérer dans la fidélité au mariage, la Communion Notre-Dame de l’Alliance, se définit ainsi comme une association de personnes mariées. Et ils ont raison.

4. Un boulet ou une bonne nouvelle ?

Ce mariage qui dure toute la vie, on peut le regarder soit comme un boulet, soit comme une bonne nouvelle. Le premier mouvement des apôtres a été de le regarder comme un boulet  : « Si telle est la condition de l’homme envers la femme, il n’est pas expédient de se marier. » (Mt 19,10) Puis l’Esprit Saint est venu et il a aidé à vivre la bonne nouvelle du mariage indissoluble  : « ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église. » (Ep 5,32)

Du coup la personne qui se retrouve seule est invitée à se rendre compte qu’il y a encore de la beauté, de la vie de Dieu dans son mariage. Cela n’est possible que dans la foi. Humainement, si le sacrement n’est pas quelque chose de sacré, il est un boulet. Mais si Dieu existe et agit, nous pouvons l’y rencontrer. J’ai vu des gens faire cette expérience, continuer à vivre dans l’Esprit Saint donné à leur mariage même s’ils se retrouvent seuls. On n’a pas encore bien compris que l’Église ne donne pas un mariage ordinaire, qu’elle donne un sacrement — même si ce sacrement s’appuie sur des disposition humaines communes, « naturelles »  : liberté, fidélité, unicité, fécondité. Ce sont même les conjoints qui, dans la tradition latine, se donnent le sacrement. Ils ne se font pas qu’une promesse humaine, ils s’échangent quelque chose de Dieu. Leur parole a pris un poids divin, ils ont été capables d’échanger une parole qui mobilise le ciel et la terre pour toute leur vie. Nous qui sommes des êtres fragiles, avoir reçu ce pouvoir de dire une parole pour la vie est une surprenante bonne nouvelle. Et il y a un grand enjeu de la préparation au mariage que de faire sentir en vivre cela.

5. Le choix du remariage

Quand survient malheureusement un divorce, il arrive qu’une personne divorcée souhaite vivre avec un nouveau conjoint. Ce n’est pas seulement qu’elle cherche une amitié, même très forte et intime, mais quelqu’un avec qui elle veut vivre une relation de type conjugal comme elle en vivait auparavant dans son mariage. Dans ce cas elle vit en concubinage, ou souhaite un remariage. Pour le droit civil cela ne pose pas de problème, car le mariage est un contrat, qui peut être rompu définitivement. Pour l’Église, le premier mariage dure toujours, il n’est pas possible d’en célébrer un deuxième. Ce serait un simulacre. Se remarier civilement, c’est sceller une situation contradictoire, c’est entériner le fait qu’on est marié deux fois.

Est-ce que Dieu bénit la seconde union ? On peut être sûr qu’il bénit les personnes, qu’il les encourage à progresser dans la vérité et dans l’amour, qu’il les veut heureuses. Mais j’ai du mal à imaginer qu’il viendrait bénir cette nouvelle union qui vient se superposer à celle qui dure encore à ses yeux.

Les personnes divorcées-remariées estiment parfois qu’en conscience elles pouvaient ou devaient contracter cette nouvelle union. C’est le cas si la charge de l’éducation des enfants est lourde. Ou la charge de la solitude, spécialement lorsqu’on est jeune. Chaque situation est très personnelle, et la façon de vivre les frustrations de la vie varie beaucoup.

6. Les divorcés remariés ne sont pas excommuniés

Ici nous nous mettons dans le cas d’une personne divorcée remariée qui est intéressée par le Christ et veut vivre de l’Évangile — je laisse de côté le cas de la personne divorcée remariée dont la démarche s’apparente à venir demander à l’Église une sorte de label de reconnaissance ; l’Église est un hôpital pour pécheurs, pas un organisme de labellisation. Pour celui qui veut vivre de l’Évangile, ce qui compte c’est la relation avec Jésus. Au lieu d’être excommuniées1, les personnes divorcées-remariées sont invitées à soigner leur relation avec Jésus, à vivre leur communion à lui dans la vérité la plus grande possible, en tenant compte de la diversité des modes d’expression de cette relation. Il y a la relation à Jésus dans la prière privée, la relation à Jésus dans le service du frère et du pauvre (ce que l’on fait au plus petit c’est à Jésus qu’on le fait), la relation à Jésus dans l’office liturgique, dans l’adoration eucharistique, dans l’eucharistie, dans la communion eucharistique, etc. Chacun doit vivre la relation sur le mode vrai, authentique. La personne divorcée remariée évitera d’aller à Jésus comme si elle n’était pas déjà mariée, comme si l’union qu’elle vit maintenant était l’union que le Christ vit avec son Église quand il se donne à elle dans l’eucharistie. Non, cette nouvelle union, même si elle est tendre et respectueuse, même si elle est féconde, ne peut pas être la traduction dans la vie actuelle de l’union du Christ et de l’Église vécue dans l’eucharistie. C’est pourquoi l’Église demande que les personnes divorcées remariées participent à l’eucharistie — comme tous, pour être marquées par l’offrande du Christ à son Père et à l’Église — mais ne communient pas.

6. La vraie communion

Certains y voient une contradiction. On pourrait dépasser cette impression en se demandant ce qu’est communier au Christ. Jésus a fait comprendre à ses disciples que la vraie communion à lui était une communion de volonté  : « celui qui garde mes commandements, c’est celui-là qui m’aime » (Jn 14,21). « Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère. » (Mt 12,50) La question n’est pas de recevoir ou non l’hostie. La communion est quelque chose de bien plus large ; recevoir l’hostie n’est qu’une manifestation de cette intimité avec le Christ que nous recherchons plus largement en étant fidèles à sa parole, qui est la parole que le Père lui a donnée (Jn 17,8). La personne divorcée qui s’est remariée communie bien davantage au Christ en acceptant de considérer que son premier mariage dure toujours, comme le dit Jésus dans l’Évangile. À la messe il y a une communion plus profonde, celle du cœur à la parole du Seigneur. C’est celle-là qui compte vraiment. Sans elle, l’autre ne trouve pas vraiment sa place.

Cela vaut pour toutes les façons dont nous pouvons ne pas être en communion avec la parole du Christ. Dans une assemblée mélangée, où je prévois que bien des gens vivent en contradiction avec l’Évangile, ne sont pas en état de communier comme l’Église le propose, je dis quelque chose comme  : « si nous sommes baptisés, si nous avons été initiés à l’eucharistie et que nous voulons vivre du Christ, si nous voulons être fidèles à sa volonté, si notre cœur s’y est préparé, nous pouvons communier ». Cela permet d’éviter certaines communions désinvoltes.

Dans l’histoire de l’Église on n’a jamais été communier au corps du Christ avec autant de désinvolture que maintenant. C’est un grand recul pour le Christ comme pour nous. Cela endort notre cœur et quel remède nous reste-t-il ? La situation des personnes divorcées remariées devrait nous réveiller tous. Nous aussi, comment communions-nous à la volonté du Christ ? Prétendons-nous aller à la communion eucharistique sans cette communion de volonté ? Là aussi il y a un progrès pastoral à trouver.

7. La loi de gradualité, pour un chemin réel

Le sacrement de réconciliation est également inaccessible aux personnes divorcées remariées, sauf si elles se mettent en route pour respecter davantage leur première union, selon le principe de la « loi de gradualité ». En un mot ce principe ancien dit  : quand je veux commencer à changer, tout change ! Il considère qu’il y a une grande différence entre celui qui refuse de mettre en pratique l’enseignement du Christ et celui qui cherche à mettre en pratique cet enseignement mais n’est pas encore dans les conditions pour y parvenir et qui met progressivement en place ce qui lui permettra d’y arriver. Extérieurement c’est la même chose, tandis qu’intérieurement l’attitude envers le Seigneur est toute différente. C’est pourquoi on ne refuse pratiquement jamais publiquement la communion aux personnes divorcées remariées  : que sait-on de leur vie et de leurs dispositions intérieures par rapport à l’invitation du Christ ? (Par ici on peut lire davantage sur la loi de gradualité)

Dans le lien qui nous unit au Seigneur, l’amour nous pousse à toujours progresser, et lorsque nous découvrons quelque chose dans nos vies qui contredit ce que Dieu a fait pour nous ou l’appel qu’il nous lance, nous nous mettons à changer, selon les moyens qui sont les nôtres. Ce qui compte c’est le sérieux des moyens, bien plus que le résultat. Rappelons-nous la parabole de la pauvre veuve qui met plus que tout le monde dans le tronc en y mettant deux piécettes, et comment Jésus fait son éloge (Mc 12,41-44).

Question 2

Pourquoi l’Église défend-elle un modèle familial traditionnel alors qu’aujourd’hui de nombreux nouveaux modèles existent ? pourquoi l’Église ne s’adresse-t-elle qu’à la famille traditionnelle ? aujourd’hui, ce qui définit la famille, c’est davantage un état de fait à un moment donné  : ceux qui vivent sous un même toit pourquoi l’Église n’évolue-t-elle pas sur cette définition ?

8. La famille, cellule de base de la société

Pour l’Église la famille est le lieu où se transmet la vie. Elle s’y transmet par l’apparition de cette vie, dans l’union des parents, et par l’éducation dans l’amour. À cause de ces caractéristiques, la famille est la cellule de base de la société. Cet enseignement habituel des papes est repris récemment pas Benoît XVI à l’adresse des acteurs politiques  :

« Continuer à proposer aux nouvelles générations la beauté de la famille et du mariage, la correspondance de ces institutions aux exigences les plus profondes du cœur et de la dignité de la personne devient ainsi une nécessité sociale, et même économique. Dans cette perspective, les États sont appelés à mettre en œuvre des politiques qui promeuvent le caractère central et l’intégrité de la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, cellule première et vitale de la société » (Benoît XVI, Caritas in veritate 44)

9. Un mariage homosexuel ? Le choc des mots

L’Église s’entête à prôner la famille fondée sur le couple de l’homme et de la femme, la « famille traditionnelle », parce que pour engendrer un enfant il faut un homme et une femme. Quand on parle de famille, la question centrale est celle de la filiation.

Si on veut bien clarifier le vocabulaire, il me semble qu’il faut distinguer deux réalités très différentes. D’un côté il y a la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, qui ont en général la capacité d’engendrer des enfants. De l’autre côté il y a une communauté humaine formée d’un duo homosexuel et des enfants qu’ils se sont acquis d’une manière ou d’une autre.

Par respect pour l’amour homosexuel et pour l’amour de l’homme et de la femme il faut reconnaître qu’ils ont des caractéristiques différentes et ne conduisent pas à la même chose. Il faut que l’amour homosexuel puisse connaître son développement propre, sans être contraint d’imiter l’amour de l’homme et de la femme. Sinon on se retrouve avec d’un côté la famille et ses liens spontanés père-mère-enfant, de l’autre une reproduction de ce schéma avec des rôles d’emprunt, où les mots père/mère changent complètement de sens s’ils en gardent un. J’évite aussi soigneusement d’utiliser l’adjectif « hétérosexuel », qui est un néologisme complètement bizarre pour désigner ce qui caractérise l’homme par rapport à la femme. En effet il n’y a pas toutes sortes de sexes différents qu’on peut prendre deux par deux (hétéro = autre), il n’y a que le sexe masculin et le sexe féminin, qui n’existent que l’un par l’autre, par leurs différences mutuelles, le masculin en face du féminin et le féminin en face du masculin. Parler de sexe sous-entend la différence des sexes, sinon cela n’a pas de sens  : il n’y a pas lieu de parler de féminin s’il n’y a pas de masculin. Il n’y a pas un autre sexe, il n’y a que l’autre sexe, et c’est lui qui fait que j’en ai un.

10. Surmonter la confusion

Il ne faut pas tout confondre. Les mots mariage et famille conviennent seulement au couple de l’homme et de la femme. Parce qu’il est le seul à pouvoir par lui-même donner naissance à des enfants dans une famille. l’amour homosexuel a d’autres propriétés et il ne donne pas d’enfants. D’ailleurs un duo homosexuel doit toujours faire appel artificiellement à une personne de l’autre sexe pour obtenir un enfant. Donc il faut clarifier le débat et garder le terme de mariage et de famille pour le couple de l’homme et de la femme.

11. Une anthropologie réaliste vs un badaboum identitaire

Aujourd’hui, bien des conceptions de l’homme — des anthropologies — voient l’homme comme pur esprit. Elles considèrent que ce qui compte c’est surtout le langage, les conceptions que l’on transmet, et que le corps, tout ce qui est biologique ne compte pas vraiment. La question de savoir d’où me vient cette voix que j’ai, la couleur de mes yeux, la forme de mes cheveux, tout cela est accessoire dans la définition de l’identité pourvu que je me laisse dire ce que ceux qui se présentent comme mes parents me disent.

Cette conception intellectualiste de l’être humain, l’Église ne la partage pas. Dans sa vision, l’homme forme un tout, les dimensions biologique et culturelle sont étroitement imbriquées. Nous ne sommes pas de purs esprits, notre corps et notre âme sont étroitement unis, comme le montre aussi tout le champ du psychosomatique qui s’ouvre à la médecine contemporaine. Et notre corps est le temple de l’Esprit Saint. Forcer quelqu’un à renoncer aux questions concernant son origine biologique n’est pas juste. C’est pourquoi l’Église ne soutient pas les modèles familiaux qui ne reposent pas sur la transmission traditionnelle de la vie.

Plus profondément, la vision de la vie soutenue par l’Église c’est que tout être humain devrait pouvoir penser en vérité qu’il provient de l’amour de ses parents. Nous savons que ce n’est pas toujours le cas. C’est une limite, due à l’égoïsme ou à d’autres péchés. Cela ne devrait pas être institutionnalisé.

12. Accueil pastoral

Pastoralement, une situation bancale ou rétrécie, on ne va pas la rejeter, il faut l’accompagner, mais on ne va pas non plus la prôner, la présenter comme un modèle possible parmi d’autres.

L’Église ne rejette pas autant qu’il n’y paraît les formes non traditionnelles de la famille. C’est ainsi que tout enfant présenté au baptême, quels que soient les parents qui ont autorité sur lui et le présentent, peut être baptisé pourvu que ses parents s’engagent à l’éduquer dans la foi, à lui apprendre à garder les commandements. Chaque type de famille est mobilisé pour la transmission de l’essentiel, pour apprendre à vivre sa vie sous le regard d’amour de Dieu.

Il y a ce que l’on comprend du souhait de Dieu, et puis il y a la réalité que nous vivons. Chaque type de famille compte pour l’Église, mais ce n’est pas en vue de donner un feu vert à un type de situation, c’est pour donner l’essentiel, la vie de Dieu.


1Excommunié est un terme technique signifiant  : « tu n’es plus dans la communion de l’Église ». L’excommunication une mesure électrochoc dans la ligne de Mt 18,17  : « considère-le comme un païen et un publicain ». Elle est destinée à provoquer le retour du frère excommunié, non pas son exclusion. Ne pas pouvoir communier à l’eucharistie ne se signifie pas être excommunié. L’excommunié ne peut pas participer aux célébrations.