homélie du 28e dimanche A, 12 octobre 2014

Nous voilà invités à un festin de noces! C’est d’une alliance qu’il s’agit. La proposition de Dieu n’est pas de nous remplir le ventre, mais le cœur. C’est le sens du banquet : non pas un fast-food pour se caler la panse, mais un lieu de rencontre, de découverte, d’amitié.

Dieu invite à son festin, c’est lui qui l’a préparé, il sait que nous avons besoin d’amour, que nous avons besoin de communion, que c’est le désir le plus profond de notre cœur, et il vient rencontrer ce désir. Le banquet représente la satisfaction du désir profond de l’homme, qui est un désir de communion, d’ouverture de soi à l’autre.

Devant cette invitation il peut y avoir deux réponses négatives. On peut dire : non, je ne veux pas, le sens de ma vie est ailleurs, dans les choses que l’on peut produire, acheter et vendre (dans un autre évangile, il y a aussi la jouissance sensuelle). Et l’invitation de Dieu me dérange, je veux la faire taire par tous les moyens. L’autre réponse négative serait de dire : bon, pourquoi pas, ce banquet, mais j’y viens sans désir, je n’attends pas grand chose sinon mon intérêt, et je ne mets même pas le vêtement de noces. Ne pas mettre le vêtement de noces, c’est ne pas ouvrir son cœur à celui qui invite, ne pas participer à son intention; c’est rester sur ses positions, venir profiter sans vraiment faire la fête. Cela correspond à l’attitude de celui qui dit  : Dieu n’a qu’à me prendre comme je suis, pas besoin de conversion… on ira tous au Paradis, pourquoi faire attention à la façon dont on vit ? C’est quoi cette Église qui juge, qui critique mes actions, etc… Notez que Dieu invite réellement tout le monde, les méchants comme les bons, mais il faut se laisser purifier, accorder à la bonté de Dieu ; c’est le sens du vêtement de noces, qui pourrait être pour nous le sacrement de la réconciliation, la confession  : là nous laissons Dieu nous tailler un vêtement de noces pour faire la fête cœur à cœur avec lui.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit  : faire la fête cœur à cœur avec Dieu et avec ses invités. Le sens de la vie c’est la rencontre, l’ouverture du cœur. C’est le cas dans la vie de couple, dans la vie de famille, dans la vie de quartier, avec ceux qui sont dans le besoin, etc. Cette rencontre de l’autre sur la terre prépare à l’immense fête de la rencontre qu’est le Paradis, la vie éternelle. Ce que nous vivons d’intense dans l’ouverture du cœur ici-bas, nous le vivrons multiplié là-haut.