Comment être heureux sur ce chemin des Béatitudes (Mt 5) ? Ce n’est pas ainsi que les hommes cherchent en général leur bonheur.
C’est donc que le bonheur vient d’ailleurs que de nos propres mains. Ce n’est pas nous qui nous donnons le bonheur, il vient de Dieu, dès maintenant par la foi, et plus tard dans la claire vision.
Un bonheur intérieur. Qui jaillit du cœur parce que je fais ce pour quoi je suis fait : disponibilité du cœur de pauvre, douceur qui ouvre à l’amour, combat pour la justice quoi qu’il m’en coûte, amour de la vérité…
Voila pour nous un véritable changement de perspective : une conversion au bonheur de Dieu. Car le bonheur de Dieu n’est pas une extension de nos loisirs actuels. Il est une joie plus profonde.
Cette conversion est une préparation à la vie éternelle, aux choses qui continuent hors du temps. Pourtant nous tous nous consacrons tant d’énergie à des choses qui finiront (tant d’exemples). Je ne parle même pas de cette civilisation de loisirs inutiles qui nous envahit et nous distrait de l’essentiel. Mais de tout le travail nécessaire pour que nous accomplissions notre mission dans le monde, notre mission de transmettre à ceux qui nous suivent un monde beau, vivable, meilleur.
Que d’énergie pour ce qui ne durera pas !
Mais c’est notre vie dans le temps.
Nous attendons impatiemment la fin du temps. Quand il n’y aura plus de temps, qu’on ne devra plus dire : je n’ai pas le temps de venir te voir, etc. On parle souvent de la fin du monde, mais dans la foi chrétienne il s’agit plutôt de la fin du temps, quand il n’y a plus de temps. Pour nous existe la fin du temps mais pas la fin du monde.
Parler de l’éternité cela fait peur, car on pense à un temps long. Pourtant ce n’est pas de cela qu’il s’agit, mais d’une situation où le temps n’existe plus, n’est plus une limite, une contrainte qui s’impose aux élans de notre cœur.
Le Ciel, c’est l’état où il n’y a plus de contraintes aux élans de notre cœur (je pense aux élans justes, pas à ces élans possessifs et captateurs qui détournent les personnes au service de nos besoins). Le ciel est vraiment le pays de l’amour roi. Et il faut nous y préparer sinon nous nous sentirons vraiment bêtes devant la vie du paradis.