homélie des confirmations, Quaregnon, 16 octobre 2016

Jésus affirme{joomplu:38} que Dieu fera justice à ceux qui crient vers lui jour et nuit. Je dois vous faire une confidence : je me suis déjà demandé si c’était vrai… Dans ma vie j’ai prié pour des choses sans les obtenir. J’ai demandé avec insistance la guérison d’une personne très chère et elle n’a pas guéri, elle est partie pour le ciel. Je me suis demandé si ça valait la peine de crier vers Dieu, s’il y avait quelqu’un qui écoutait là-haut. Maintenant, avec le recul, je peux vous dire que si : c’est vrai, il y a quelqu’un qui écoute, et il répond, même si ce n’est pas toujours avec la réponse attendue.

« Frappez, on vous ouvrira ; demandez, vous recevrez… », disait un jour Jésus (Mt 7,7) Tu veux voir la bonté de Dieu ? Entre dans cette démarche ! Prie sans te décourager ! Mais Jésus dit aussi : « ne rabâchez pas comme les païens » (Mt 6,7). Dieu n’est pas comme un distributeur automatique où il faut mettre assez pour que quelque chose tombe ; il n’est pas non plus un magicien. Je dois dissiper une méprise : prendre Dieu comme une assurance-problèmes, une assurance-vie. Si on attend de Dieu quelque chose de semblable à l’euromillion, on sera assez vite déçu. Pour comprendre cela, il faut regarder la vie du Fils de Dieu, lui le fils bien-aimé du Père. Ce n’est pas une vie sans problème : incompréhension, rejet, fatigue, combat contre la tentation. Mais c’est une vie où il ne s’est jamais senti seul et abandonné de Dieu — sauf une fois, à la fin, quand il a accepté de vivre cette situation à Gethsemani et sur la croix, afin que nous n’ayons plus à la vivre, même si nous nous sentons très pécheur, que nous avons pris nos distances ou nos aises avec Dieu.

La vie du Christ a été une vie de joie, pas parce qu’elle a été une vie facile, mais parce qu’elle a été une vie habitée par une douce présence, celle de son Père, dans le Saint-Esprit. Nous, nous avons un Père du ciel. Même si notre père de la terre avait beaucoup de défauts, Dieu est notre Père du ciel qui nous prend contre son cœur, qui nous soutient dans la vie, qui nous guide vers les sommets les plus passionnants — tu veux une vie pas banale ? Laisse-toi guider par ton Père du ciel ! Apprends à vivre dans son amour ! Et l’Esprit Saint nous donne la capacité de vivre dans l’amour du Père.

Comme c’est un amour, ça n’est pas forcé — un amour forcé, ça n’est plus un amour. Nous ne sommes pas forcés de vivre dans la lumière de l’amour, ou de choisir une joie plus profonde que les amusements qui nous laissent vide après. Nous ne sommes pas forcés, mais qui dirait : je préfère les petites joies qui me laissent vide à la grande joie qui me remplit ? Qui dirait : je préfère les étincelles des plaisirs égoïstes à la lumière de l’amour ? Malheureusement il y en a qui le disent, et ils font les malins. Ils cherchent le bonheur en fumant des joints ou en utilisant les filles. Et comme ça ne remplit pas leur cœur ils en cherchent toujours plus. Quel malheur ! Pourtant nous avons tous un Père du ciel, qui répète même à celui qui est loin : marche sur mes chemins et ton cœur sera dans la lumière !

C’est dans ce monde-ci que vous vivez : un monde où en général on se moque bien de l’appel de Dieu, et où pourtant Dieu ne cesse de crier : reviens à moi ! Vous vivez dans un monde où la foi est bousculée, piétinée, oubliée. C’est pour ce monde que Jésus a dit : « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Vous pouvez lui répondre : oui, moi ! Tu trouveras ma foi, mais, je t’en prie, veille sur moi, veille sur ma foi qui est si petite ! Et le Christ nous répond : ne te décourage pas ! Prie sans jamais te décourager ! « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20).

Un pas concret, pour choisir de vivre dans la lumière même si c’est dur autour de nous : lisez chaque jour 2 versets de l’évangile. Ça vous prendra une petite année pour lire l’évangile selon saint Marc, un peu plus pour les autres. Lisez et mettez en pratique. Ainsi Dieu pourra vous conduire vers le bonheur. Ne laissez pas Dieu sur le bord du chemin ; vous en avez le pouvoir, mais ça serait trop moche.