homélie du 29e dimanche B, 21 octobre 2018
Jésus{joomplu:38} vient de dire aux apôtres que ceux qui ont tout quitté pour lui recevront au centuple. Et voilà que Jacques et Jean arrivent et disent : nous, on voudrait la meilleure place ! C’est si fréquent entre nous. Qui ne rêve pas secrètement d’être le plus fort, le plus riche, le plus aimé ? Ou la meilleure amie, etc. Évidement, cette ambition mal placée est le carburant pour un autre problème de notre temps : la jalousie. Regardez comment les apôtres s’indignent !
Cela conduit aussi aux guerres, et plus largement au rejet de celui qui risque de prendre ma place. Cela conduit à être mécontent de sa situation, bougon, voire même cynique lorsque ce que je ne peux pas obtenir, je le salis.
Quelle est la solution à ce problème si destructeur ? Comment va-t-on faire puisqu’il y a ça dans notre cœur ? On peut accuser celui qui agit ainsi, le montrer du doigt. On peut aussi multiplier les règlements, renforcer le système bureaucratique de contrôle de la société… Mais la solution de Jésus manifeste une bien meilleure connaissance du cœur humain : tu veux être le champion ? Très bien, sois le champion du service ! « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ». Autrement dit : comment est-ce que je peux faire pour que les autres soient bien ?
Dans cette optique, je ne cherche pas mon bonheur en me demandant ce que j’ai pour moi (des jeux pour moi, du temps pour moi, un voyage pour moi), mais je cherche mon bonheur dans le don de moi-même, dans le service. Au lieu de : pourvu que maman me laisse jouer à la playstation tranquille ! Je dis : maman, qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ?
Ce n’est pas spontané, mais vous verrez grandir en vous une joie spéciale, une joie de Dieu. Un cœur léger et souriant. Vous verrez grandir cela si vous cherchez votre récompense dans la joie de faire le bien, et non dans la reconnaissance d’autrui. Cette joie pure du cœur humble est notre vraie nourriture. Et vous verrez que de temps en temps Dieu vous donnera du temps pour vous, un petit voyage pour souffler, une occasion de bien s’amuser.
Encore quelque chose : parfois, même si nous savons tout cela, nous agissons mal. Nous laissons parler notre égoïsme. D’autant plus qu’autour de nous plein de gens aussi sont égoïstes. Alors notre cœur est abîmé par le mal.
On pourra essayer d’oublier, de se changer les idées. Mais le mal que nous faisons pourrit en nous, c’est une espèce de mérule du cœur. À cause de cela Jésus a voulu agir pour nous. Il a agit en prenant sur lui le mal. Il a « donné sa vie en rançon pour la multitude ». Tu crois que tu dois payer pour le mal que tu as fait ? Et que les autres doivent payer ? Eh bien moi, le Christ, je te dis : j’ai tout payé, en donnant ma vie comme rançon. Quand le mal te blesse, ne te renferme pas ! Regarde-moi sur la croix ! Je suis près de toi. J’ai tout porté.
Oh Jésus, fais-nous sentir qu’en donnant ta vie sur la croix tu viens guérir notre cœur du mal. Il n’y a plus rien à payer. Maintenant, il faut aimer et donner sa vie comme toi. Tu nous dis : « j’ai tout payé ! Viens ! Tu es racheté. »