homélie du 13e dimanche C, 30 juin 2019
{joomplu:170}En cherchant ce qui pouvait unir les lectures de ce jour, j’en suis venu à cette idée : Dieu nous a fait le grand don de notre liberté. C’est lui qui nous l’a donnée. Nous ne sommes pas plus libre s’il y a moins de Dieu, mais au contraire, plus il est présent dans notre vie plus nous sommes libres. Il nous a donné cette liberté afin que nous puissions lui répondre par nous-mêmes, afin que nous puissions entrer dans l’alliance comme un vrai partenaire de Dieu. Il a voulu nous donner la joie de l’alliance, la joie d’être partenaire du Dieu de l’univers ! La joie de pouvoir nous saisir nous-mêmes et dire au Seigneur : je me donne à toi, parce que je veux t’aimer et que je t’aime déjà.
Pour que nous soyons de vrais partenaires, Dieu nous laisse l’espace de l’engagement. Dans la culture d’aujourd’hui, on aime être séduit, on aime être sous le charme. Mais, subjugué, on n’est pas libre. Dieu, qui est si attirant, se cache derrière le voile de la foi. Du coup, l’aimer, lui faire une place dans sa vie, ce n’est pas un attrait irrésistible, une envie folle ni un besoin naturel.
Pourtant il y a bien une partie de cela : un attrait pour Dieu, une envie d’être près de lui, ou simplement un besoin de spiritualité. Mais Dieu nous veut libres, donc il se refuse à nous séduire comme le fait la publicité. Du coup on peut l’ignorer, bien que ce soit le grand drame de notre vie. On peut dire : attend ! Ou prendre distance, entretenir l’indifférence ou des doutes.
Ce faisant, on abîme notre liberté. On le fait peu à peu, insensiblement, jusqu’à ce que Dieu ne nous dise plus rien. Quelle tristesse alors de n’avoir plus que des divertissements passagers au lieu de la source de la joie ! Il faut arrêter de penser que parce que Dieu nous laisse libres ce n’est pas grave de le mettre de côté. Non pas que Dieu voudrait punir ses enfants comme Jean et Jacques l’imaginent en projetant d’appeler le feu du ciel sur ceux qui refusent d’accueillir Jésus. Mais rester hors de l’alliance, c’est s’engager loin dans des impasses profondes. Et lorsque l’homme est seul, sans Dieu, que valent encore ses valeurs devant l’adversité ? C’est pourquoi Jean le Baptiste avait des paroles si fortes lorsqu’il préparait les chemins du Seigneur.
Dieu sait que nous usons mal de notre liberté. C’est pourquoi il est venu dans le monde, il est venu sauver cette liberté en lui donnant de grandes perspectives et en l’attirant à lui. Vous vous rappelez du grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain comme soi-même, que saint Paul vient de nous rappeler en écrivant aux habitants de Galatie. Dieu donne sa loi comme guide de la liberté. Que le chrétien puisse toujours dire à son Seigneur : mon Dieu, par ta loi tu me rends libre ! Libre de mes peurs, libre de mes manques d’espérance, libre de mes envies passagères.
Et pour que cette liberté puisse produire du fruit en abondance, le Christ appelle, il dit « suis-moi » ! Il le dit avec aplomb. Il dit : cela vaut la peine de quitter beaucoup de choses pour moi. Il ne le dit pas comme un gourou qui veut asservir les gens. Il le dit comme le libérateur qui veut conduire son troupeau vers de verts pâturages, et que même la mort ne peut pas arrêter. Seigneur, donne-moi d’entendre ton appel et de l’écouter ! Tu vas me libérer de moi-même et me remplir de joie.