homélie de la Veillée pascale 2020
{joomplu:33}Cette crise du coronavirus nous donne un vif sentiment de notre impuissance. C’est l’occasion de nous poser la question du sens de notre vie, car c’est clair maintenant que la valeur de notre vie ne réside pas dans ce que nous sommes capables de réaliser.
En bénissant le feu tout à l’heure, nous avons demandé au Seigneur : « accorde-nous, durant ces fêtes pascales, d’être enflammés d’un si grand désir du ciel que nous puissions parvenir, avec un cœur pur, aux fêtes de l’éternelle lumière ».
Privés de la lumière de tous les cierges de Pâques dans l’église, privés de la lumière de ce qui occupe habituellement nos vies, nous voilà conduits à penser à cette fête de l’éternelle lumière et à ce désir du ciel.
La résurrection de Jésus n’est pas un happy end, une issue heureuse qui ferait oublier les peines du passé. Elle est l’ouverture d’un monde nouveau, par sa victoire sur la mort. Il n’est pas question de souhaiter ne pas mourir ou ressusciter à la Lazare. Il est question pour nous de penser à notre vie comme une vie appelée à grandir d’une façon incroyable, une vie qui doit être transfigurée.
Ceux qui pensent à cela deviennent des gens qui n’ont plus peur. Enfin, ce n’est pas si facile, car la peur est instinctive en nous, et parfois elle nous aide à être responsables. Mais la peur et le découragement doivent être dépassés. L’élan du Christ sortant du tombeau nous donne un élan d’amour. J’ai lu qu’un archevêque de Marseille, au temps de la peste qui faisait 1000 morts par jour dans la ville, en 1720, sortait confesser lui-même les malades afin qu’ils ne meurent pas en maudissant Dieu. Cela m’interpelle beaucoup. Qu’est-ce qui donnait à cet homme l’audace d’agir ainsi, sinon d’avoir vu sa vie dans la grande perspective du ciel ?
Vous voyez, la résurrection du Christ n’est pas pour nous un fait très rassurant, mais un événement qui enclenche une grande responsabilité pour nous. Seigneur, donne-nous de vivre comme des gens qui ont leur vie entre tes mains ! Jamais tu ne nous décevras, toi qui nous aime tant. Tu peux faire de nous des héros de l’amour.