homélie du dimanche des Rameaux, 28 mars 2010
La messe d’aujourd’hui nous plonge dans le mystère du mal, de cette autonomie bien mal inspirée que l’homme revendique par rapport à Dieu pour n’en faire qu’à sa tête, et commettre ainsi toutes sortes d’injustices, sociales ou inter-personnelles.
{joomplu:91}Quand Dieu lui-même vient dans le monde, il est refusé, d’une part par ceux qui se réclament de lui et se sont confortablement installés dans le monde grâce à lui — les chefs des prêtres, les pharisiens — et d’autre part par ceux qui ne sont pas intéressés par lui, qui font leurs petites affaires sans aucune référence à Dieu — Hérode, Pilate et compagnie.
Demain nous découvrirons quelques aspects de la vie de Monseigneur Proaño à Riobamba en Équateur. Il a beaucoup lutté avec ceux qui s’opposent à Dieu en se réclamant de lui, promoteurs d’une Église issue des grands propriétaires terriens et soucieuse de les préserver. Il a aussi beaucoup lutté avec ceux qui promouvaient un monde sans Dieu et voulaient détourner la contestation indienne.
Chez nous, c’est rare que l’appartenance à Dieu puisse être encore revendiquée comme forme de pouvoir ou de richesse. Quoique, parfois, pour certains dans les médias... Mais nous nous heurtons à l’indifférence comme celle d’Hérode et de Pilate. Jésus notre bien-aimé est considéré comme un inutile et même, nos propos et nos actes sont parfois déformés et critiqués injustement. Et pendant ce temps, pendant que la parole libératrice de l’Évangile est bâillonnée, le mal se fait, et se fait bien...
Tout ce mal, c’est révoltant, pourrait-on dire ! Jésus prend un autre chemin que la révolte. Il agit en s’offrant, en s’en remettant activement au Père après avoir dit tout ce qu’il pensait. Et en tenant l’homme et le Père dans son amour il réconcilie le monde.
Regardons-nous tout au long de cette semaine pris dans cette démarche du cœur du Christ. Nous et notre voisin, tel ou tel proche, tel ou tel menteur dans la vie médiatique ou politique, etc. Que toutes nos offrandes et nos longs temps de prière soient des temps d’accueil de l’amour du Christ pour nous et pour son Père. C’est un amour qui consume le mal.