homélie du jour de l’an 2023
{joomplu:166} Nous commençons une nouvelle année avec l’octave de Noël, et cette double fête de sainte Marie Mère de Dieu et de la circoncision de son fils, où il reçoit son nom : Jésus, « Dieu sauve ». Commencer l’année ainsi nous rappelle que c’est de Dieu que vient toute vraie nouveauté, et que c’est dans la foi que, comme Marie, nous sommes renouvelés. Après une année 2022 qui fut difficile, et qui a succédé à d’autres années éprouvantes, le plus profond de nous attend une meilleure année, même s’il n’ose trop l’espérer et que les analystes qui se répandent dans les médias ne sont pas très optimistes, à part quelques politiciens volontaristes dont le discours sonne un peu faux.
Nous pouvons réellement espérer que cette année soit belle, lorsque nous la voulons remplie de foi et d’amour du Seigneur. Car lui ne nous abandonnera pas, et si nous l’avons un temps abandonné en n’en faisant qu’à notre tête, nous revivons dans la mesure où nous revenons vers lui de tout notre cœur. Dans cette fête de la circoncision de Jésus nous nous laissons impressionner par ce fait que le Fils de Dieu par qui tout a été fait se place dans l’obéissance à son Père même au travers de ce canal imparfait de la Loi juive. En plaçant notre année dans la ligne de l’obéissance du Fils de Dieu, nous comprenons que le chemin de l’avenir, pour nous, c’est aussi d’écouter Dieu, de suivre ses chemins, de se méfier de nos replis sur nos propres idées déconnectées de la vie de son Église. Car Dieu veille sur son Église et il la conduit à notre bénéfice, comme nous l’avons bien remarqué à travers le doux et humble pontificat de ce cher pape Benoît XVI décédé hier.
La joie de vivre dans l’obéissance à Dieu, nous la trouvons dans la trajectoire de la Vierge Marie. Aujourd’hui nous la rejoignons à la crèche, en train de découvrir un peu plus qu’il lui a été donné d’être la mère de Dieu. Non pas seulement mère de l’humanité du Christ, comme si on pouvait la détacher de sa divinité. Mais mère de Dieu, car son fils est réellement le Fils de Dieu en même temps que né d’une femme, comme dit saint Paul : dans l’unité de sa personne, Dieu habite notre vie d’homme. Chaque fois que nous disons « sainte Marie, mère de Dieu, prie pour nous, pauvres pécheurs », émerveillons-nous de cette venue de Dieu si intimement parmi nous, et de l’incroyable dignité qu’a reçu l’humanité dans ce mystère de l’Incarnation. L’être humain qui nous paraît parfois si perdu, si dévoyé, a été élevé à une telle dignité ! Marie est réellement mère de Dieu, le Verbe s’est fait chair. Demandons à la Vierge Marie de pouvoir méditer tout cela dans notre cœur comme elle l’a fait, pour être rempli d’une espérance qu’aucune inquiétude ne pourra ébranler. Dieu est avec nous, nous sommes avec Dieu d’une façon si forte qu’on ne peut la dire. Faisons entrer cela dans notre cœur par la moulinette de la méditation !
Enfin, cette journée est aussi la journée mondiale de la paix, à l’instigation du pape Paul VI. Et dans la première lecture nous découvrons un chemin sûr pour cette paix : donner et accueillir la bénédiction de Dieu. La bénédiction de Dieu n’est pas une bienveillance générale, mais un acte de bonté, d’amour, du Seigneur envers chacun personnellement — vous avez remarqué que cette bénédiction dite sur tout le peuple est dite au singulier : il n’y a pas d’amour en général. Au moment où le prêtre bénit l’assemblée, puissions-nous accueillir chacun pour notre propre vie cet amour du Seigneur répandu sur nous ! Et si parfois nous pensons que nous ne méritons pas cette bénédiction, détrompons-nous : le Seigneur nous aime tant qu’il voudrait toujours que brille son visage sur nous, et qu’ainsi la paix pénètre notre cœur. Bien sûr, cet éclairage sera parfois remise en question, mais c’est toujours salutaire, et dans l’amour. Dieu ne rejette aucun de ses enfants. Soyez bénis !