homélie du 17e dimanche A, 27 juillet 2014

Le roi Salomon{joomplu:162} voulait réussir sa vie. Et que demande-t-il au Seigneur pour cela ? Rien de ce qu’on imagine d’après les films ou les désirs malades de notre cœur… Pas la puissance ni de belles femmes ni beaucoup d’argent, mais un cœur attentif, pour pouvoir gouverner en discernant le bien du mal (1R 3,7). Voilà comment il compte réussir sa vie. Quelle audace ! Quelle confiance dans la force de la vérité ! Quelle assurance que le bien illumine la vie et le cœur ! Quelle détermination à se donner soi-même !

Nous aussi nous voulons réussir notre vie, et nous apprenons que le Royaume de Dieu est comme un trésor que l’on découvre et pour lequel on fait bien de vendre tout ce qu’on possède (Mt 13,44). Le Christ nous propose un programme pour passionnés, pour des gens capables de risquer gros pour ce qui leur paraît valoir la peine. Oui, cela vaut la peine de quitter tout ce qu’on a, tout ce qui a rendu notre vie confortable jusqu’ici. De quitter toutes ces assurances de bonheur pour ce que Jésus nous propose.

Et que nous propose-t-il ? La joie de se donner, la joie d’aimer en se donnant, à Dieu, au prochain. Il nous propose de nous consacrer nous-mêmes dans l’amour, un amour qui se développera jusque dans la vie éternelle. Ce trésor, on le trouve en aimant son conjoint, ses enfants, du fond de son cœur. Ce trésor, on le trouve d’une façon plus décisive encore en misant tout sur Dieu, en vendant tout ce que dans la société on appelle bonheur afin de conquérir le bonheur ultime, celui de faire de Dieu son premier amour. Bien des religieuses et des prêtres et des frères sont partis saisir ce bonheur-là et s’il ne perdent pas le cap ou s’ils y reviennent ils connaissent un bonheur spécial, distillé par Dieu au plus profond d’eux-mêmes.

Chacun de nous, quelle que soit notre situation, vendons tout pour acquérir le Royaume, pour acquérir le Saint-Esprit en nous ! Vendons la tristesse, en ouvrant notre cœur à plus pauvre que nous ! Vendons le découragement, en ruminant au fond de nous la parole de saint Paul  : « nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. » (Rm 8,28) Détournons les yeux de nos difficultés pour nous ouvrir au Seigneur qui nous entoure, nous précède, nous bénit. Même dans les situations dramatiques on finit par découvrir que Dieu nous bénissait. Il est proche. Il est lui-même le trésor inouï qui nous est proposé. À nous de l’acquérir, sans rester les bras ballants.