homélie de la Sainte-Famille, 28 décembre 2014
Nous voici à quelques jours{joomplu:165} de Noël et il s’est déjà passé beaucoup de choses. Spécialement dans le calendrier liturgique, qui nous a proposé jusqu’aujourd’hui une palette de fêtes impressionnantes. C’est cette palette que j’aimerais vous présenter, car elle colore la fête de Noël d’une manière qui donne beaucoup à penser et à prier.
Sitôt remis de la dinde et de la messe de minuit nous fêtons le 26 décembre saint Étienne, premier martyr. Étienne fait partie du premier groupe des disciples, sans doute converti suite à la prédication de la Pentecôte. Il est très vite reconnu pour sa sagesse dans la communauté, au point qu’il est désigné avec 6 autres pour devenir diacre. Il prêche si bien qu’il impressionne ses frères juifs et leur démontre que Jésus est le Messie attendu. Ce qui n’est pas du goût d’autres juifs qui le font mettre à mort. Étienne suit ainsi son Seigneur Jésus dans le don de sa vie. Il donne sa vie par amour pour Jésus et pour ses frères, au sujet desquels il dira : «Seigneur, ne leur compte pas ce péché!» (Ac 7,60) Étienne est le premier martyr, le premier «témoin» de l’amour jusqu’au bout. Sa courte vie nous montre que quand le Fils de Dieu vient dans le monde cela crée un désordre inquiétant pour l’esprit du monde et que celui-ci cherche à rejeter le Christ et tous ceux qui sont à lui. Nous ne devons pas en concevoir d’animosité. Au contraire, cette fête indique que le Christ donne la force de répondre au mal par l’amour.
Le lendemain du premier martyr, on fête le 27 décembre saint Jean l’évangéliste. Après celui qui a eu une des vies chrétiennes les plus courtes, c’est au tour de celui qui a médité le plus longuement sur le mystère du Christ. Il vient répondre à la question : qui est ce Christ pour lequel Étienne est allé jusqu’à donner sa vie si hardiment? Jean fait comprendre la richesse du mystère du Christ, c’est-à-dire tout ce que Jésus est en lui-même et tout ce qu’il apporte de Dieu son Père. Parce que le Christ est là et nous aime, parce qu’il nous ouvre la vie éternelle, nous devons avoir une vision du monde et de notre vie toute différente de ceux qui ne sont pas chrétiens. Notre espérance doit être plus vivante, notre bonté plus rayonnante, notre confiance plus audacieuse. Demandons-nous comment nous allons aujourd’hui marquer la différence chrétienne. C’est cela aussi, Noël!
Le 28 décembre, vient le tour de la fête des saint Innocents, ces jeunes enfants de Bethléem que le roi Hérode fait mettre à mort sans distinction pour être sûr d’avoir la peau de l’enfant Jésus. Le Christ révèle le contenu de bien des cœurs. Demandons de comprendre à qui nous avons affaire, pour ne pas nous laisser entraîner par ceux qui n’ont que des intentions de profit et de pouvoir.
Aujourd’hui nous fêtons aussi la Sainte Famille de Nazareth. C’est la fête de la vie cachée du Christ, de toutes ces années où il grandit à Nazareth sans encore se lancer dans la vie publique qui le mènera à sa passion et à sa résurrection. L’identité de Jésus est devinée par quelques grands spirituels comme les vieillards Syméon et Anne. Mais en gros la vie de la sainte Famille est celle qu’essaient de vivre les familles de notre temps, en étant un terreau le plus favorable possible à la croissance des jeunes dans la confiance et dans l’amour. Que cette vie cachée du Christ encourage toutes les familles à accomplir leur mission à travers les sacrifices qu’exige une vie de famille authentiquement généreuse. C’est ainsi que la vraie joie s’épanouit dans nos cœurs et se répand autour de nous.