homélie de l’Épiphanie 2018
Les mages{joomplu:533} sont amenés à Jésus par leur études des astres. Ils ont compris que c’était l’heure de cette visite. Que c’était l’heure d’aimer. Ah si les horoscopes pouvaient dire aux gens la même chose ! Si au lieu de nous parler d’un avenir écrit quelque part ils nous parlaient du seul avenir véritable : celui qu’on invente en aimant, en se donnant soi-même !
Les mages sont notre modèle, eux qui sont passés promptement de leur découverte qu’il devait y avoir quelque chose à l’attitude de l’adoration du Christ : « nous sommes venus nous prosterner devant lui ».
Hérode le « grand » a compris aussi. Il a compris que c’était l’heure de se méfier. Il comprend que ce roi des Juifs est « le Messie », le Christ. Lui aussi est capable d’obtenir une information de la part des scribes : le Christ doit naître à Bethléem. Mais il transforme cette information en haine. Pour lui c’est devenu l’heure de la peur qui peut pousser à faire n’importe quoi. Cela débouchera bientôt sur le massacre des saints innocents, quand Hérode découvrira que les mages lui ont caché la localisation précise de l’enfant qui lui aurait permis d’en disposer.
Une dernière chose est frappante dans ce récit. C’est l’indifférence de tout le reste de Jérusalem qui est bouleversé par l’annonce de la naissance du roi des Juifs. Il n’y a personne qui dise aux mages : pouvons-nous aller avec vous pour l’adorer nous aussi ? Eux qui savent le mieux, leur cœur n’est pas prêt, leur cœur est ailleurs. Isaïe dit : debout, Jérusalem, réjouis-toi, car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi (Is 60). Mais les gens répondent : nous n’avons que faire de la gloire du Seigneur. Il n’y a pas de place dans nos cœurs pour la gloire du Seigneur. C’est d’autres joies que nous voulons nous fabriquer. Nous n’avons pas besoin d’une joie qui vient d’en-haut.
Nous comprenons à travers toutes ces figures les réactions du monde d’aujourd’hui face à notre foi chrétienne, face au Christ lui-même. Et que fait Dieu ? Il se fraie un chemin. Il trouve des cœurs de pauvres partout sur la planète pour les embarquer dans la Nouvelle Alliance. Seigneur, donne-nous un cœur de pauvre comme celui des mages venus d’Orient pour t’adorer ! Et fais-nous penser que beaucoup aujourd’hui pourraient t’accueillir d’une façon nouvelle si nous osons témoigner de notre foi, de tout ce que tu as fait pour nous rejoindre.