homélie du 3e dimanche de Pâques, 15 avril 2018
Dans{joomplu:153} cette rencontre de Jésus et des apôtres, nous assistons aux premières heures de l’Église. C’est l’Église toute fraîche, qui nous montre quelques unes de ses principales caractéristiques. D’abord, son centre, son cœur : le Christ vivant, le Christ ressuscité, que l’on peut rencontrer. C’est une grande originalité du christianisme : le Fils de Dieu, Jésus le Christ, lui par qui tout l’univers a été fait, on peut le rencontrer. Pas seulement entendre parler de lui ou penser à lui, mais le rencontrer vraiment. Les apôtres avaient entendu dire que Jésus était vivant alors qu’on l’avait mis au tombeau, mais ils ne s’attendaient pas à une vraie rencontre : ils ont d’abord pensé voir un esprit, un fantôme, et ça leur a donné une peur bleue. Jésus doit les rassurer, leur donner sa paix, leur dire de le toucher pour qu’ils se rendent compte que c’est lui, qui est bien réellement vivant. La résurrection du Christ, ce n’est pas seulement Jésus vivant dans le souvenir des apôtres. C’est la rencontre incroyable de quelqu’un qui était mort et qui ne l’est plus. Voilà ce que chaque communauté chrétienne propose au monde aujourd’hui. Nous croyons que Jésus vit, que son amour nous porte, que nous ne sommes jamais seuls. Nous voulons nous encourager les uns les autres dans cette espérance. Nous cherchons Jésus dans l’eucharistie comme les disciples d’Emmaüs l’ont rencontré il y a presque 2000 ans.
Que faut-il pour rencontrer Jésus ? Faut-il se sentir irréprochable ? Ce n’est pas du tout ce sentiment qui habite les apôtres. Voilà une deuxième caractéristique de l’Église : elle est faite de gens qui ne sont pas très fiers d’eux-mêmes, de ce qu’ils ont fait. C’est mieux ainsi. On peut vivre dans l’Église en étant comme les apôtres, qui ont le sentiment de ne pas avoir du tout été à la hauteur de ce que Jésus attendait d’eux, et même d’avoir trahi son amour. Cette honte des apôtres, elle ne saute pas aux yeux mais vous pourrez la lire en filigrane, en voyant qu’ils sont incapables de dire quoi que ce soit lors de cette rencontre. Mais ils répondent par leur amour et leur disponibilité. Ils étaient là dans cette pièce connue de Jésus. Ils sont comme des gens qui attendent tout de lui. Aujourd’hui c’est très bon que nous soyons ainsi. Des gens très conscients de leurs faiblesses, mais qui disent : je suis là, me voici ! Comme on le dit le jour de sa confirmation.
Enfin, si l’Église existe, c’est pour être envoyée. Le Christ ne voulait pas créer un club d’amateurs de spiritualité. Il voulait que la conversion soit prêchée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations (Lc 24,48). Il voulait que tous les êtres humains puissent vivre unis à Dieu leur Père. C’est pour ça qu’il avait donné sa vie, et maintenant il compte sur nous, qui avons reçu cette nouvelle, pour la vivre et la faire connaître : sachez que le principe de tout ce qui existe, l’être qui est à l’origine de la matière, de l’énergie, de l’esprit… de tout, il n’est pas un être indifférent et lointain, il vous aime et il attend de vivre un grand amour avec vous pour vous combler.