homélie du 5e dimanche de Pâques, confirmations à Dour
L’évangile{joomplu:389} raconte le moment où Jésus donne ses derniers conseils à ses apôtres. Bientôt il sera arrêté et mis à mort. Et puis il se relèvera d’entre les morts. Avant tout cela, il veut leur apprendre comment continuer à vivre avec lui. Ces conseils sont très bons pour nous aussi qui devons vivre dans la situation des apôtres après l’Ascension : Jésus est là, mais on ne peut plus le toucher, vérifier que c’est lui par les marques de sa Passion, l’inviter à goûter.
Savez-vous ce qu’est la sève d’un arbre ? Alors nous pouvons comprendre ce qu’est un chrétien. C’est quelqu’un qui vit comme une branche de vigne, bien attaché au tronc de la vigne, et qui reçoit sa sève, sa vie, du tronc.
Prenez un pommier, un cerisier, etc. Vous n’avez jamais vu une branche partir toute seule, dire « je n’ai pas besoin de rester sur l’arbre ». Mais les hommes si… Ça leur arrive de dire : « moi je n’ai pas besoin de Dieu/du Christ ». « À quoi ça sert ? » Jésus répond : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15,5) Pour l’arbre, il y a aussi les branches mortes tombées par terre.
Jésus nous dit : si tu veux que tes efforts donnent de beaux résultats, si tu veux faire des trucs chouettes de ta vie, porter du fruit, demeure en moi ! On voit des gens faire de belles choses sans Dieu, mais ils sont tentés de se décourager par les limites de la vie, par la difficulté d’aider les autres, par l’ingratitude, par tous les obstacles. Sans Dieu, bien souvent nous apprenons plutôt à mettre des limites à l’élan de notre cœur, et nous acceptons bien des injustices. Nous disons qu’il faut être réaliste, mais en fait c’est notre cœur qui est trop petit. Cela nous arrive tous de décider des choses sans le Christ. C’est pas top…
Au contraire, celui qui porte du fruit avec Jésus ne se décourage jamais. Et s’il se décourage, il apprend à compter sur Dieu. Il cherche à laisser circuler la sève de Dieu en lui. La sève, c’est le Saint-Esprit. Il est la vie de Dieu qui coule en nous. Il est la force de Dieu, il est l’intelligence de Dieu, il est la douceur de Dieu, il est la patience de Dieu. Bref, il est la « grâce » de Dieu, le don de Dieu.
Restons donc sur la vigne, mais comment ? Voilà les grands moyens : prier, parler à Dieu, accueillir sa Parole dans notre cœur, lui demander de nous guider, demander son aide avant chaque choix, avant chaque chose à entreprendre. « Sois avec moi, je veux faire ta volonté, je veux faire ce que tu aimes, tu es mon Dieu ».
Il y a un grand lieu où cette sève coule, c’est l’eucharistie, la messe. On appelle cette messe de confirmation l’« eucharistie-source », parce qu’elle est le signe que la source de l’Esprit Saint, la source de la vie en Dieu, c’est en allant souvent à la messe qu’on y puisse. C’est pourquoi les chrétiens font l’effort de venir chaque dimanche à la messe.
Je dois encore vous dire quelque chose, en lien avec une opération qu’on fait constamment à la vigne et dont Jésus nous parle : la tailler. Jésus nous fait comprendre que. comme le vigneron doit tailler sa vigne, le Père aussi nous taille. Cela me fait penser à tous ces moments de notre vie où ça ne va pas comme on veut, et parfois on ne comprend pas ce qui arrive, qui est pénible, qui nous fait demander : où est Dieu ? On pourrait se rebeller, dire : « si c’est comme ça, je quitte la vigne ! » Ou faire confiance et répondre à Dieu : « ce qui arrive me rend triste, est difficile, me contrarie, mais tu me tailles pour que je porte encore plus de fruits. Alors j’accepte, je me laisse faire. Toi tu sais ! »