homélie du 8e dimanche C, 3 mars 2019
Cette semaine{joomplu:372} j’ai été habité par le désir constant de vous faire part de cette grande nouvelle : nous sommes tant aimés par le Seigneur ! Ce n’est pas quelque chose d’abstrait, mais de très personnel, qui correspond à la manière dont nous sommes faits à l’intérieur.
Chacun aspire à être aimé, à sentir qu’il compte pour quelqu’un. Comme cela change notre vie de savoir que quelqu’un pense à nous, veut notre bien autant que le sien, est prêt à investir toute sa vie pour nous ! C’est un grand cadeau de vivre cela. Et c’est une grande misère de penser que l’on n’est pas aimé. La vie, par ses épreuves, peut nous avoir conduits à cette illusion. Et il y a aussi une forme plus sournoise du non-amour : penser que l’amour est conditionnel, que nous serons aimés si nous correspondons aux attentes, mais que nous ne sommes pas dignes d’être aimés si nous ne sommes pas à la hauteur.
Au seuil d’un nouveau carême qui nous conduira à Pâques, nous devons nous imprégner à nouveau de cette grande réalité de la foi chrétienne : nous sommes tant aimés de Dieu ! Nous sommes tant aimés, sans que nous le méritions, sans que nous soyons à la hauteur. Notre valeur ultime, c’est que nous sommes tant aimés de Dieu notre Père et que son Fils Jésus Christ est allé jusqu’à donner sa vie pour nous. Ce qui compte, c’est ce que le Seigneur pense de chacun de nous. Et il pense du bien, car il nous bénit. Bien sûr il nous interpelle aussi lorsque nous nous égarons, et il dit : reviens ! Mais c’est toujours en ne cessant jamais de nous aimer, de nous bénir, de nous désirer avec émerveillement. C’est pourquoi on commence toujours le sacrement de réconciliation en disant : « père, bénissez-moi, parce que j’ai péché ! »
Prenons un peu de temps pour converser avec le Seigneur dans le secret de notre cœur, pour lui dire : « tu m’aimes tant ! Aide-moi à y penser ! Aide-moi à accueillir ton amour posé sur moi ! Et si cela m’est utile, fais-le moi sentir ! » Et faisons cela souvent ! C’est ainsi que nous servons Dieu et que nous l’honorons.
Nous regarder ainsi évitera de transformer l’évangile en simple philosophie de vie et finalement en morale. Un texte comme la parabole du bon et du mauvais arbre pourrait nous engouffrer dans cette direction, être une exhortation à produire par nous-mêmes notre propre bonté. Pour éviter cela je voulais vous fortifier en vous plaçant avant toute chose sous l’amour de notre Père qui nous aime tant, et de tout le ciel qui est penché sur nous.
Ensuite, forts de cet amour puissant de Dieu sur nous, nous allons veiller sur ce que nous laissons vivre en nous et ce que nous nourrissons comme désirs et comme pensées. C’est très important de s’examiner pour se demander : qu’est-ce que je nourris comme pensées ? Je ne parle pas des tentations, qui viennent à notre esprit de l’extérieur, mais de ce que nous entretenons volontairement en nous. Le Seigneur a mis entre nos mains le gouvernail de nos vies. Il ne veut pas que nous reportions la faute sur les autres, mais que nous choisissions nous-mêmes la lumière pour y vivre. Soyez bénis !
Éditorial des « Nouvelles »
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L’hiver semble revenir, mais c’est différent : il nous apporte le carême. Souvent je suis entré dans le carême à reculons, alors que ce temps nous est donné comme une joyeuse conversion. Le carême, c’est comme les gammes du musicien : il prépare la virtuosité de l’amour. La discipline du carême brille par sa simplicité : générosité, prière, jeûne. Cela doit être une vraie lutte, qui n’a qu’un seul but : que nous soyons de moins en moins le centre — alors que nos besoins nous prennent si souvent la tête — afin de vivre plus intensément du grand commandement de l’amour. Beau et saint carême à vous tous ! Je vous laisse avec saint Paul : « Tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu. En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier : restez éveillés, soyez assidus à la supplication pour tous les fidèles. » (Éph 6,14-18)