homélie du 4e dimanche de l’Avent, 20 décembre 2020
{joomplu:169} Dans les lectures d’aujourd’hui nous allons apprendre 2-3 choses sur l’irruption de Dieu dans notre monde. Cette irruption de Dieu se fait en lien avec les institutions humaines : Jésus est fils de David, successeur du grand roi, il recevra le trône de David son père. Dieu ne déboule pas comme ça sans lien avec la vie concrète, avec les institutions de son peuple. Nous rêvons souvent d’un Dieu qui n’aurait rien à voir avec nos organisations humaines, un Dieu qui ne se serait jamais sali les mains, un Dieu planant et au-delà des religions, un Dieu qui ne passe pas par les hommes, bref une idole…
Au contraire, Dieu accepte d’être lié avec les institutions humaines, ici avec la royauté de David, mais il organise les choses tellement différemment de la façon dont nous les hommes nous organisons nos affaires. Ce grand roi de paix, d’humilité, qui accepte d’être rejeté, qui fait de nos souffrances un levier pour l’emporter sur l’auteur du mal…
Cela me fait penser à l’Église. Qui a des aspects d’institution humaine, qui est même tentée de s’appuyer surtout sur des moyens humains ou de réduire son discours à ce qui est possible à vues humaines… Alors qu’elle doit être bien différente, apprenant à compter sur l’Esprit Saint, et à ressembler au Seigneur Jésus, alors qu’elle doit accueillir et incarner cette parole : « rien n’est impossible à Dieu ». Dieu vient à nous par son Église qui porte le Christ en elle. À cause de cela, l’autorité dans l’Église doit toujours aider à accueillir davantage l’Esprit Saint. L’autorité de l’Église, ce n’est pas pour assouvir un besoin de reconnaissance, mais pour devenir esclave de l’Esprit. Et la convivialité entre nous doit toujours devenir une vraie charité, intéressée par le plus faible, le plus éloigné, le moins aimé. Alors, la conviction que « rien n’est impossible à Dieu » peut transformer la façon de parler et de vivre de l’Église.
Une autre chose qui est flagrante dans la façon dont Dieu vient au monde c’est qu’il compte sur le oui de Marie. Il a besoin de l’acceptation de l’humanité, il a besoin de personnes qui à la suite de Marie osent lui faire confiance même quand elles ne voient pas comment elles vont s’en sortir. Aujourd’hui encore Dieu a besoin de saints ordinaires, des saints comme vous et moi qui choisissons de lui faire confiance quoi qu’il arrive. J’ai lu cette phrase du nouvel archevêque de Lyon qui m’inspire beaucoup en ces temps bousculés : « tous nos projets s’écroulent les uns après les autres, l’essentiel est de faire la volonté de Dieu dans l’instant présent » (Mgr Olivier de Germay). Voilà, il n’y a que cela qui compte : faire la volonté de Dieu, là maintenant. Et si vous me demandez : « comment savoir quelle est la volonté de Dieu ? » je vous réponds : écoute sa Parole, et écoute l’Église. Et puis mets-toi un peu calmement devant Dieu dans la prière. Sûrement, l’Esprit Saint te montrera quelle est la volonté de Dieu. Tu sentiras aussi peut-être à quel point tu en es éloigné, à quel point elle attend de toi la conversion. Alors vas-y, car la clé du bonheur est là. Le Seigneur vient, il ne nous a pas laissés tout seuls.