La théologie du corps, éléments
Voici le texte d’une conférence donnée à la session de formation permanente du diocèse 2024. Les dias sont ici. Ainsi que des propositions de lecture.
Introduction
D’où vient la Théologie du Corps ? Elle trouve son origine dans la vie pastorale de Karol Wojtyła, ses contacts avec de nombreux couples, et également son amitié avec Wanda Poltawska, qui partageait son souci de faire grandir les familles dans l’amour. Cela va donner Amour et responsabilité1, écrit en 1960, une étude phénoménologique de l’amour des personnes humaines.
La famille, joie de la société
Contribution de la famille à un monde sauvé — conférence à Namur, 12 février 2024. La vidéo peut être regardée ici. Je recommande aussi chaleureusement le reportage « Une seule chair », épisodes 1 et 2.
« L’avenir de l’humanité passe par la famille », disait le pape saint Jean-Paul II en concluant il y a 42 ans son exhortation apostolique sur la famille. C’est encore plus clair aujourd’hui, bien que ceux qui le comprennent sont peu nombreux. L’humanité a besoin de la famille, mais plus encore la famille est pour l’humanité source de joie et d’espérance. La famille stable est plébiscitée parmi les valeurs recherchées par les jeunes, bien que dans les faits elle est trop souvent en péril (il y a là un manque d’éducation à la vertu, à l’endurance pour le bien. Nous pourrons y revenir).
Un article dans les médias catholiques suisses
{joomplu:556} Les médias catholiques suisses m’ont fait l’honneur de m’interviewer sur la question des unions homosexuelles. Cela a été l’occasion de dire un peu autrement mes convictions, que je mets à l’école de l’Église pour ne pas être le jouet des modes d’un moment ou des surdités de notre culture. Merci à Maurice Page pour le bel entretien. C’est par ici.
l’amour homosexuel et l’Église catholique
Notes de conférence, dont il faudra excuser les défauts de forme et la brièveté du propos. Merci aux lecteurs. (février 2017)
Contexte culturel
Il{joomplu:32} y a toujours eu des personnes de tendance homosexuelle, mais la question de l’homosexualité se pose dans une culture inédite, la culture occidentale post-chrétienne et sa fascination pour la liberté. La vision de l’homme et de l’amour héritée du christianisme, qui était encore celle de la société d’il y a 50 ans, est devenue marginale. À la place, il y a l’affirmation toujours plus véhémente de l’autonomie de la liberté. Le judéo-christianisme avait valorisé la liberté comme don de Dieu. Maintenant la liberté n’est plus don mais revendication. Alors que jadis la vie et l’amour étaient les grands absolus — entendu au sens de ce qui vaut par soi-même —, la liberté est devenue le seul absolu.
euthanasie, conscience, mal objectif et sacrements
Quel{joomplu:544} discernement poser sur ce qui convient de faire dans l’accompagnement spirituel des personnes qui demandent l’euthanasie ? Comment interagir avec celle qui affirme qu’en conscience elle choisit l’euthanasie ? Les trois convictions fondamentales sur lesquelles on peut s’appuyer sont :
- Personne n’a le droit de disposer de la vie d’autrui innocent, même à sa demande. C’est un grave dérèglement de la société de le faire, en l’occurrence une perversion de la médecine.
- Avec celui qui désespère, l’attitude de compassion n’est pas de désespérer avec, mais de soutenir l’espérance même sans résultat apparent. Quel bouleversement cosmique si un chrétien en venait à dire : je comprends que tu es désespéré et je vais collaborer à ton désespoir !
- Ajoutons un point de foi : personne ne s’est donné la vie à lui-même, mais la vie vient de Dieu et c’est lui qui en est le maître. C’est lui qui l’achemine lui-même vers la vie éternelle et lui seul qui en connaît la valeur.
la destinée extraordinaire du corps humain
intervention au forum wahou
Nous{joomplu:155} vivons dans notre corps de la vie du ciel, et notre corps n’est pas juste un terrain d’entraînement mais il est appelé lui aussi dans la gloire, à travers la rédemption. s’il y a une morale sexuelle dans le christianisme, c’est à cause de la résurrection des morts, qui est bien plus qu’une immortalité de l’âme. Dans un monde où le corps est devenu un instrument entre les mains de ma liberté pour en tirer le maximum de plaisir, le christianisme rappelle l’unité fondamentale de la personne, corps et âme, et la valeur inestimable du corps.
Dieu est bon, et pourtant il y a la souffrance…
Conférence des « lundis de la miséricorde », Louvain-la-Neuve, 18 avril 2016
1. La grande question de la souffrance dans le cœur de l’homme
L’être humain{joomplu:4} ne fait pas que ressentir la douleur, il souffre. Parce qu’il a une conscience particulière de lui-même, parce qu’il est capable de se projeter dans le futur et se demande : que vais-je devenir ? Cela va-t-il continuer longtemps ? Ou : comment vais-je tenir ? Et dans les cas de séparation ou de deuil : comment vivrai-je sans toi ?
La souffrance est le contraire de ce qu’on attend de la vie. Nous ne sommes pas faits pour la souffrance. Il y a en nous — et c’est Dieu qui l’a mise — une aspiration énorme au bonheur. Et pourtant nous souffrons, nous sommes dans un monde où on souffre.
la liberté de conscience
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Texte d’une{joomplu:391} mini-conférence à Chimay dans le cadre d’une rencontre catholique-protestant-laïc
Dans le christianisme, l’homme ne surgit pas du hasard, mais il est voulu par Dieu. Cela ne veut pas dire que nous refusons l’idée d’évolution des espèces, mais nous disons que cette évolution a un sens : l’apparition d’un être vivant particulier, attendu par Dieu, imaginé par lui comme un partenaire : l’être humain, dont Dieu peut dire qu’il est à son image. Cette image de Dieu en l’homme demeure quoi qu’il arrive ensuite. Et en quoi consiste-elle ? Précisément dans la liberté.
Comment vivre sa sexualité
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Talk à la paroisse étudiante de Louvain-la-Neuve
Dans la{joomplu:371} société actuelle, qui dit sexualité dit perspective de plaisir. L’apport chrétien à l’humanité sur ce thème déplace la question vers un trésor plus profond : la sexualité est faite pour la communion des personnes, elle est au service de l’amour. Donc elle n’est pas un simple pouvoir du corps, une capacité à se donner du plaisir à l’autre et à soi-même, ce qui est une vision très réductrice et inhumaine1. Le plaisir que nous devons rechercher est plus grand. Il ne méprise pas la jouissance sexuelle, il ne la considère pas comme mauvaise, mais il l’absorbe dans une quête plus vaste: l’union des personnes, deux êtres infinis qui communient l’un à l’autre. L’Église n’est pas ennemie du plaisir. Mais elle avertit que le plaisir centré sur lui-même, l’amour vu d’abord comme perspective de plaisir, c’est une impasse, une pratique qui appauvrit et qui blesse.
Quelques mots sur la théologie du corps
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conférence à Louvain-la-Neuve, 25 février 2015
Vous savez{joomplu:270} bien que la morale n’est pas première, mais qu’elle vient comme une réponse à la rencontre du Christ, à l’impression que l’amour du Christ produit en nous. En régime chrétien, la morale est «responsoriale». C’est la logique que l’on découvre par exemple dans les lettres de saint Paul, où après avoir dit dans ses premiers chapitres ce que Dieu a fait pour nous par le Christ, il dit comment se comporter en conséquence. Mais d’autre part la morale n’est pas à reléguer parmi les accessoires car elle dit comment vivre concrètement le commandement de la charité, et ce commandement est central.
1. Une vision de l’être humain
La morale ne se réduit pas à des «tu dois» ou «tu ne peux pas», mais elle repose sur une vision de l’homme. Cette vision donne le sens aux règles que l’on se donne. Elle décrit le bien que nous devons poursuivre par nos actions. Cette vision de l’homme permet aussi de dialoguer avec ceux qui ne partagent pas notre foi, parce que nous avons une humanité en commun. C’est au nom de cette humanité partagée que l’Église ne propose jamais sa morale en interne seulement, mais lance à tous une interpellation — ce qui ne manque pas d’en exaspérer un certain nombre. Il y a du sens à s’adresser à tous dans la mesure où les arguments avancés ne sont pas seulement des arguments religieux mais qu’ils peuvent être décrits par la raison. En même temps la Révélation aide la raison à aller bien plus loin que si celle-ci restait seule. C’est pourquoi ici l’Écriture aura une grande part, d’autant plus que le Concile Vatican II demandait que l’enseignement de la morale soit plus nourri de l’Écriture1.
Reconnaître dans l’Église des liaisons homosexuelles ? — quelques éléments de discernement
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Dans la perspective{joomplu:206} du prochain synode 2015 sur la famille, des débats tournent autour de la question de la reconnaissance possible par l’Église catholique des liaisons homosexuelles. Par exemple, il y a le cas de grands-parents qui aimeraient accueillir leur petite-fille avec sa compagne lesbienne sans que cela fasse problème dans la famille. Il y a plus généralement le cas de toute personne qui a une attirance homosexuelle et qui voudrait sentir qu’elle a une place dans l’Église. Pour cela, serait-il bon que l’Église catholique donne une forme de reconnaissance aux liaisons sexuelles entre personnes chrétiennes de même sexe ? J’ai voulu dans cette page réconcilier doctrine et pastorale pour présenter quelle reconnaissance est possible, quelle reconnaissance est problématique et surtout, comment dire l’amour de Dieu qui rejoint chaque personne dans la réalité concrète.
Ce qu’il faut pour un dialogue de l’Église avec la société en matière éthique
Projet (point de départ et histoire)
Au départ il y a une intuition: c’est que l’Église possède un trésor de discernement éthique qui peut profiter à tous et qui est important pour toute la société. Je m’émerveille chaque semaine de la sagesse de l’Évangile et de la morale de l’Église1.
Mais de quelle manière est-ce légitime de proposer à tous de manière efficace ce discernement éthique dans une société pluraliste? Dans un monde pluraliste il y a la tentation de se contenter d’une juxtaposition des points de vue éthiques, bien que ces points de vue soient en partie inconciliable. La solution presque toujours utilisée est un affrontement parlementaire des systèmes de valeurs selon leur importance numérique dans la société. Cela a été douloureusement expérimenté ces dernières semaines lors du vote du mariage pour tous en France. En Belgique également, il y a longtemps que ce que l’on a pu appeler les valeurs chrétiennes ne font plus consensus. Les dernières batailles politiques sur les questions de société ont montré qu’une minorité de gens au parlement ou dans les médias étaient prêts à accueillir la pensée de l’Église.
En route vers un monde plus dangereux… grâce à l’euthanasie
L’autorisation de l’euthanasie pour les mineurs nous conduit vers un monde plus dangereux, comme ce fut déjà le cas pour l’acceptation légale de l’euthanasie il y a 10 ans. Légaliser l’euthanasie, ce n’est pas une question individuelle, comme si on ajoutait une liberté, mais c’est commencer à saper les fondements de la vie sociale. À partir de quelques cas vraiment douloureux, des contemporains pensent qu’il faut modifier de fond en comble les rapports qui existent entre les personnes dans la société, plutôt que de laisser le pouvoir judiciaire et la jurisprudence aborder avec intelligence les cas particuliers.
Pourquoi l’euthanasie serait-elle une mauvaise solution ? On présente souvent la chose comme s’il s’agissait d’une question de convictions personnelles. En effet, les croyants disent : la vie est sacrée parce qu’elle appartient à Dieu, et nous ne pouvons pas en prendre possession comme si nous n’étions que ses seuls propriétaires. Tandis que beaucoup de non-croyants disent : la vie de chacun lui appartient, et il en dispose comme il veut. Bien sûr, personne ne s’est donné lui-même la vie, il l’a reçue comme un don, de la part de ses parents, mais ensuite il en fait ce qu’il veut.
Vive le bébé-médicament?
Le premier bébé-médicament français est né cette semaine de 20111. Beaucoup s’en félicitent. Ce bébé a été choisi parmi plein d’autres au temps où il était un embryon de quelques cellules, choisi parce que ses gènes présentent des caractéristiques qui font de lui un donneur compatible pour soigner la maladie d’une autre personne.
La technique consiste à produire un bon nombre d’embryons, de pratiquer sur eux un « diagnostic pré-implantatoire » qui permet de voir lequel est sain et porte les caractéristiques d’un donneur compatible, et de n’implanter que celui qui a été choisi, les autres allant en quelque sorte à la poubelle.
Faire naître des bébés médicament pose des tas de questions. Il y a celle du destin des autres embryons, qui sont des vies inaugurées, des vies d’êtres humains, vouées volontairement à la perte. Je reviendrai sur cela dans un autre article.
Le mariage dans tous ses états
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Le mariage{joomplu:97} est une réalité si grande et si mal comprise à la fois. Les débats actuels autour des préparatifs du Synode d’octobre 2014 sur la famille m’ont poussé à écrire ce texte, où je dis un tout petit peu du mariage et surtout de ce qui lui arrive de difficile et de ce que la foi permet alors. Dieu a fait un don si grand aux hommes et aux femmes quand il leur a permis de dire une parole qui mobilise le ciel et la terre pour toute leur vie. Surtout dans les épreuves il ne retire pas son don et il continue à nous interpeller. Car il est le Dieu de la vie.
One of us, ou bien pas?
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« Puisqu’il manque les fonds nécessaires à la recherche en matière de santé, il sera possible d’utiliser de l’argent sale à cette fin, à condition de ne pas savoir d’où provient cet argent et de ne pas pratiquer soi-même les activités de trafic d’êtres humains, d’armes ou de drogue qui procurent ces fonds. » Voilà l’esprit de la réponse que la Commission européenne a adressée à l’initiative « One of us » qui avait recueilli près de 2 millions de signatures dans l’Union européenne.