Parmi tous les mammifères, c’est la lignée des primates qui nous intéresse. La vision des primates est très développée (yeux sur la face, d’où vision stéréoscopique), ce qui cause aussi un cerveau proportionnellement plus gros par rapport aux autres mammifères. Tous ces traits pourraient résulter de l’adaptation d’un petit mammifère arboricole à la chasse aux insectes, ses mains ayant servi à leur capture. Des primates d’aspect actuel apparurent il y a environ 50 millions d’années (mda). Les 185 espèces actuelles de primates sont le reliquat des peut-être 6000 espèces au total. Aujourd’hui ce sont les espèces de petits singes qui sont 10x plus nombreuses que celles de grands singes, mais il y a 20 mda c’était l’inverse. Le miocène fut l’ère du grand singe, dont beaucoup d’espèces ont aujourd’hui disparu. En quoi les espèces actuelles sont-elles parentes ? La biologie moléculaire permet de dessiner l’arbre généalogique suivant : La lignée du gibbon diverge il y a 17 à 23 mda ; puis celle de l’orang-outan il y a 12 à 17 mda ; puis le gorille il y a 8 à 11 mda ; enfin la séparation de la lignée menant à l’homme et de la lignée menant au chimpanzé se serait faite entre 7,7 et 5,5 mda. À ce moment-là, une espèce de ces primates se trouve prise dans un changement climatique inattendu (Rift Valley), qui va forcer son évolution. Les ressources alimentaires vont changer, entraînant la bipédie (meilleur moyen pour un primate, donc un mauvais quadrupède, de franchir de grandes distances).