Notre vie, renouvelée
homélie du 5e dimanche de Pâques, 28 avril 2024
Quand nous entendons beaucoup de signaux qui témoignent d’une Église fatiguée, c’est bon de renouer dans notre cœur avec le rayonnement de l’Église primitive. Cette Église, d’emblée contredite dans la société du temps et invitée au silence, se développe joyeusement et avec intrépidité. Elle « marche dans la crainte du Seigneur », disent les Actes, c’est-à-dire avec la conviction affirmée il y a peu par saint Pierre qu’« il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29). Ainsi, libérée de l’esprit du monde, elle est réconfortée par L’Esprit Saint et elle se multiplie (Ac 9,31).
Qui nous fera voir le bonheur ?
homélie du 3e dimanche de Pâques, 14 avril 2024
Il y a quelques jours, l’archevêque de Malines-Bruxelles était interviewé à la radio par une journaliste pour qui c’était évident que l’Église allait mal et que son avenir passait par une « modernisation ». Il fallait être une Église un peu plus comme tout le monde, et accepter les requêtes de la bien-pensance actuelle. Et qu’importe s’il nous fallait renoncer à tout ce qui est contestation des modes de vie où Dieu n’a rien à dire. Le salut de l’Église viendrait du monde. Mais à ce prix là, pourquoi maintenir une telle institution qui se viderait de l’intérieur ? À la radio, il n’a pas été possible de parler de la mission fondamentale de l’Église, peut-être parce que c’est indécent de parler de Dieu en public ou qu’on aurait l’impression d’être envoyé de la planète Mars. Mais ici, dans l’homélie, nous pouvons apprendre des textes de ce dimanche la raison d’être de l’Église et l’assurance de son avenir.
Nous sommes faits pour la paix
homélie du 2e dimanche de Pâques 2024
Soyons frappés aujourd’hui par le message du Christ à ses disciples : « paix à vous ! » Ils en avaient bien besoin, après avoir déserté, proclamé haut et fort qu’ils ne connaissaient pas Jésus, après l’avoir abandonné tout au long de sa passion. Comme leur cœur devait être bouleversé d’avoir été si peu fidèles, d’avoir si peu aimé ! Je pense à Pierre. Je pense à Thomas, qui avant d’aller chez Lazare, parce que tous avaient senti que retourner en Judée (chez les Juifs, comme dit saint Jean) était très risqué, avait dit : « allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » (Jn 11,16) Comme ces bonnes intentions s’étaient volatilisées devant le combat de la foi à mener.
La foi agrandit notre vie
homélie du 2e dimanche de carême 2024
Si souvent, nous avons l’impression de marcher dans la nuit. Des choses arrivent dans notre vie que nous ne comprenons pas. Nous nous sentons abandonnés de tous, et même de Dieu en qui pourtant nous avons mis notre foi. Et lorsque nous prions, rien ne vient, nous avons l’impression de rester seul ; il n’y a ni paix ni consolation, ni encore moins une idée de comment sortir de ce marasme.
Le diable est perdu!
homélie du 4e dimanche B, 28 janvier 2024
Écouter saint Paul (1 Co 7,32-35) nous fait comprendre que le célibat consacré ou le célibat des prêtres ne date pas du Moyen-Âge, comme on le répète trop souvent, mais qu’il remonte à Paul et à Jésus. Paul évoque ce choix de renoncer au mariage afin d’être plus libre de chercher comment plaire au Seigneur, afin d’avoir le souci de ses affaires et d’être attachés au Seigneur sans partage. C’est ce que l’Église propose depuis 2000 ans à ses prêtres (jadis d’ailleurs, également à ses diacres), d’abord sous la forme du renoncement à poursuivre la vie conjugale (cf. le synode d’Elvire ou le concile de Nicée), ensuite sous la forme de l’appel de célibataires uniquement (réforme grégorienne).
L’appel de Dieu prend toute notre vie
homélie du 14 janvier, 2e dimanche ordinaire de l’année B
{joomplu:150} Nous voilà placés devant l’appel de Dieu. Nous découvrons ainsi combien il se soucie des hommes. Il souhaite trouver des partenaires pour réaliser son projet pour l’humanité. Aujourd’hui l’appel de Dieu semble rare, si on se permet d’en juger par le petit nombre de ceux qui engagent leur vie à la suite du Christ. Mais on peut se demander si c’est l’appel qui est rare, ou si c’est plutôt la réponse. Car l’idée est très répandue que la vie de croyant peut se contenter d’une implication minimale, et j’ai déjà entendu que même pour le ministère des prêtres on ferait bien d’inventer une sorte de contrat à durée déterminée. L’histoire de Samuel évoque également une rareté de la vocation, et les disciples qui cherchent Jésus ne sont que deux au départ. Finalement, c’est la diffusion du christianisme qui va faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’abord d’avoir des croyances, mais de se laisser appeler. L’Église est la communauté des appelés, et le mot ecclesia veut dire “les convoqués”. Le baptême, par lequel on devient chrétien, se présente comme la réponse à un appel du Seigneur, d’après ce qu’on lit dans les prières qui l’entourent. Il est normalement le début d’une vie nouvelle. Tous, vous bénéficiez d’une vocation, d’un appel de Dieu.
Adorer le Seigneur
homélie de l’Épiphanie 2024
{joomplu:533} En retrouvant l’étoile à la sortie de Jérusalem, les mages éprouvèrent une « très grande joie » et trouvèrent la maison où demeuraient Marie et Jésus enfant. Nous voudrions nous aussi éprouver cette très grande joie, et même vivre dans la joie. Cela nous est donné, car d’une part nous pouvons imiter les mages dans leur attitude, et d’autre part le Seigneur est là, présent aujourd’hui, avec Marie sa mère. Que le Seigneur est là, nous nous sommes évertués à nous le redire ces dernières semaines en plaçant des crèches là où c’est possible. Ces objets visibles nous rappellent la réalité que nous ne voyons pas de nos yeux : le Fils de Dieu, par qui tout a été fait (Col 1,16), s’est fait l’un de nous pour nous donner accès à son amitié. Dans les sacrements, nous le retrouvons encore plus sûrement. Quant à l’imitation des mages pour rejoindre cette réalité, elle réside dans ce simple mot : l’adoration.
Dieu s’engage pour la famille
homélie de la fête de la Sainte Famille 2023
{joomplu:552} La famille fait partie du projet de Dieu pour l’humanité. C’est par elle qu’il veut donner la vie, et qu’il veut la faire grandir dans l’amour, car l’amour est le milieu qui convient au développement de la vie. Ainsi, quand le Fils de Dieu vient dans le monde, il naît dans une famille, même si sa conception s’est passée d’une manière unique. Dieu aime la famille, et dès la création de l’homme et de la femme, la Révélation nous découvre le mouvement qui est à l’origine de la famille : après avoir fait entendre l’émerveillement de l’homme pour la femme, la Bible dit : « à cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’une seule chair » (Gn 2,24). Tous, nous sommes né de l’union d’un homme et d’une femme, et en général, d’un homme et d’une femme qui s’étaient attachés l’un à l’autre, qui s’aimaient et voulaient construire quelque chose ensemble. La base de la famille devrait rester le mariage de l’homme et de la femme, cet engagement stable, ce don total que l’on fait de soi à l’autre afin de devenir source de vie. De nos jours, la technologie biomédicale tend à faire passer cette rencontre fondamentale à l’arrière-plan, mais au moins il reste ceci : tout être humain vient d’un homme et d’une femme.
Marie, pleine de grâce
homélie du 4e dimanche de l’Avent, 24 décembre 2023
{joomplu:531} Je voudrais m’attarder aujourd’hui sur un mot qu’on dit souvent : Marie, pleine de grâce, comblée de grâce. C’est ainsi que l’archange Gabriel vient saluer Marie, et elle en est toute bouleversée, se demandant ce que pouvait dire cette salutation (Lc 1,28). En grec, la langue dans laquelle nous sont parvenus tous les livres du Nouveau Testament, il est écrit kékharitoménè. C’est un participe passé sous la forme accomplie, donc l’expression la plus intensive qui existe dans la langue. Ce mot ne veut pas simplement dire que Marie est bien jolie ou sympathique. Il est construit à partir d’un verbe rare, qui n’apparaît que deux fois dans la Bible, et la deuxième fois c’est dans la lettre de saint Paul aux Éphésiens, pour dire la grâce que Dieu nous a accordée en son Fils bien-aimé (Ép 1,6).
Nous ne sommes plus seuls
homélie du 3e dimanche de l’Avent, 17 décembre 2023
{joomplu:173} L’atmosphère de ce jour de Gaudete veut nous mettre à la joie. La joie parce qu’au milieu des détresses de ce monde nous sommes visités. Savoir que quelqu’un pense à nous, cela illumine notre cœur. Quand, au milieu de nos difficultés, quelqu’un nous fait comprendre que nous comptons pour lui, nous voilà fortifiés, réconfortés. Au moment de l’exil du peuple hébreu à Babylone, le prophète Isaïe peut dire « l’Esprit du Seigneur est sur moi ». Il voit l’intervention de Dieu ; il voit la délivrance accordée par le Seigneur ; il voit les humbles recevant la bonne nouvelle ; il voit le peuple uni à son Dieu comme la jeune mariée à son jeune époux (Is 61,1-11). Voilà que dans son malheur le peuple se sentait visité.
Dieu, c’est toi qui peux tout en nous !
homélie du 1er dimanche de l’Avent, 3 décembre 2023
{joomplu:44} Spontanément nous pensons que pour pouvoir nous adresser à Dieu il nous faut être dignes de lui. Et si nous avons commis des péchés, nous ne pensons pas pouvoir prier avant d’avoir fait amende honorable, si tant est que ce soit possible. Alors, quelle surprise de découvrir comment Isaïe prie aujourd’hui : « Seigneur, pourquoi laisses-tu nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Reviens à cause de tes serviteurs ! » C’est comme si le prophète suggérait que c’est à cause de l’inaction de Dieu que nos cœurs se sont éloignés de lui. C’est comme s’il demandait à Dieu un surcroît d’intérêt pour nous afin que notre ferveur se réveille. Et il suggère même que nous méritons cela.