Le pouvoir de transformer les cœurs
homélie du 7e dimanche A, 19 février 2023
{joomplu:373} Jésus nous parle de comment vivre dans un monde où des gens font le mal. Plus tard, en septembre, il nous parlera des tensions dans la communauté, mais maintenant c’est au sujet des relations difficiles que nous pouvons avoir avec n’importe qui. Ce qu’il dit nous surprend : ne pas riposter, tendre l’autre joue, n’est-ce pas minimiser le mal, en plus de se laisser piétiner ? Il ne faut pas se méprendre. Rien n’est plus contraire à Dieu que le mal. Nous ne pouvons pas laisser le mal proliférer autour de nous. Mais comment allons-nous lui faire barrage ? Là est la vraie question. Jésus propose de dénoncer le mal autrement que des réflexes purement humains nous le suggéreraient en réclamant notre dû, en intentant un procès, en proclamant partout que nous sommes victimes. J’ai l’impression que le Seigneur nous propose d’agir selon une bonté transformante, une attitude positive envers la personne mauvaise qui parvient à dissocier la personne de ses mauvais projets, afin de dénoncer le mal et en même temps reconnaître la bonté de la personne et sa capacité à changer.
Libérés d’une fausse sagesse
homélie du 5e dimanche A, 5 février 2023
{joomplu:552} Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde », nous dit le Seigneur. Et veillez à ne pas devenir fades ni invisibles ! (Mt 5,13) Comment être sel, lumière ? Nous pensons d’abord aux bonnes actions que fait l’homme de bien, l’« homme de bonne volonté », comme on entend parfois. Ce à quoi nous invite Jésus doit conduire à rendre gloire au Père. Dans notre monde, tout ce qui soulage les maux dont souffrent nos contemporains rend gloire à Dieu qui a créé l’homme et qui défend sa dignité. La première lecture (Is 58) nous a montré comment cela ouvrait un chemin de bonheur non seulement pour celui qui est secouru, mais aussi pour celui qui fait le bien. Mais, puisqu’il s’agit de rendre gloire à Dieu, cela ne serait pas suffisant si notre action n’ouvrait pas une fenêtre vers le ciel, si elle ne permettait pas à la lumière de Dieu de pénétrer les cœurs si chers de ses enfants.
En avant !
homélie du 4e dimanche A, 29 janvier 2023
{joomplu:206} Voulez-vous réussir votre vie ? Faites confiance au Seigneur, il s’en occupe. Écoutez-le, il vous montrera le chemin. L’ambiance actuelle est morose. Beaucoup sont même tentés de se replier sur des petits bonheurs quotidiens, sans nourrir de grands projets. Un petit bonheur au jour le jour… Mais est-ce que cela peut tenir face aux orages de la vie ? Bien sûr, nous pourrions espérer une vie qui passe entre les gouttes, mais est-ce ainsi qu’on réussit sa vie ?
Baptisés dans l’Esprit
homélie du 2e dimanche de l’année A, 15 janvier 2023
{joomplu:191} Nous voilà plongés dans la grâce des commencements, et en assistant aux premières heures de la vie publique du Seigneur Jésus nous avons l’occasion d’explorer la question : qui est-il et que vient-il apporter au monde ? Il est, dit Jean le Précurseur, « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Cela signifie que dans une situation de faiblesse, vulnérable comme un petit agneau, il sera capable de s’offrir lui-même comme l’agneau du sacrifice, et que cette offrande résoudra le gros problème de l’humanité : le péché. Le péché est une désunion avec Dieu. Que ce soit un grave problème, il suffit d’ouvrir les yeux autour de nous pour le comprendre. D’où viennent tant de malheurs, d’où vient la guerre, la haine dans les familles, la pauvreté, tant de personnes abandonnées, désorientées, découragées, exploitées, rejetées ? C’est le péché, celui que nous commettons et celui que nous subissons. Si nous vivions dans la paix de Dieu, en harmonie avec Dieu, tout cela n’arriverait pas. Si nous nous laissions aimer et guérir par Dieu plutôt que de devenir blessants parce que nous avons été blessés, tout cela n’arriverait pas. Si nous laissions les commandements de Dieu guider notre vie plutôt que de n’en faire qu’à notre tête, tout cela n’arriverait pas. Et comment pourrions-nous sortir de cette situation catastrophique ? En accueillant l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, qui réconcilie l’humanité avec son Créateur qui l’aime tant et se trouve tant de fois rejeté. Il n’opérera pas cette réconciliation en imposant un ordre nouveau, mais en donnant sa vie. Et nous accueillons cette démarche du Seigneur en y reconnaissant son amour. C’est ce que nous vivons dans chaque messe, qui s’appelle eucharistie, c’est-à-dire action de grâce : nous disons au Seigneur notre reconnaissance pour tant d’amour. C’est pourquoi aussi nous mettons un crucifix dans nos maisons : pour nous rappeler à quel point nous avons été aimés puisque le Fils de Dieu a donné sa vie pour enlever le péché du monde alors que nous étions menacés de désespérance devant tout ce mal.
L’obéissance de la foi
homélie du 4e dimanche de l’Avent, 18 décembre 2022
{joomplu:524} Parmi les thèmes qui traversent les lectures de ce jour, il y en a un qui m’a semblé d’une urgence particulière : celui de l’obéissance à Dieu. Acaz refuse la main tendue de Dieu. Le psaume chante l’homme qui ne livre pas son âme aux idoles. Paul veut amener toutes les nations à l’obéissance de la foi. C’est de cette obéissance de Marie et Joseph que dépend la venue de l’enfant qui s’appelle « le Seigneur sauve », Jésus. Je voudrais détailler cela avec vous.
Se convertir pour voir le Royaume en route
homélie du 2e dimanche de l’Avent A, 4 décembre 2022
{joomplu:189} Je suis touché par le réconfort que nous apportent les Écritures en ces temps difficiles pour le monde et pour l’Église. Chaque jour de la semaine, nous lisons le prophète Isaïe, comme nous venons de le faire aussi ce dimanche. Par sa bouche, le Seigneur rend courage à son peuple épuisé par l’injustice fomentée par les puissants de la société de l’époque et par les menaces de guerre qui planent par le nord (Assyrie) ou par le sud (Égypte). À ce peuple à l’avenir bouché, dont la situation rappelle nos épreuves présentes et à venir, Dieu annonce sa visite, sa présence, la consolation de son amour pour les pauvres, les faibles, ceux qui sont regardés de haut, méprisés ou moqués. Le peuple juif a vécu avec cette espérance. Il pouvait se redire sans cesse : voilà ce que le Seigneur va faire pour nous. Au milieu des épreuves, au lieu du découragement ou du chacun pour soi, les croyants pouvaient se rappeler le merveilleux règne de paix promis par le Seigneur, ce règne où « le loup habitera avec l’agneau », où « il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute la montagne sainte » du Seigneur (Is 11,9).
Le Royaume du Christ et ses méthodes
homélie de la fête du Christ roi de l’univers, 20 novembre 2022
{joomplu:558} Tout en nous aspire au Royaume du Christ Roi, tant nous sommes fatigués des ténèbres du mensonge et de la trahison, de la domination et des abus, de l’impureté et de tant de choses qui réduisent l’être humain à un objet entre ses propres mains. Oh oui, comme nous désirons être arrachés « au pouvoir des ténèbres » dont parle saint Paul, afin d’hériter de la lumière du ciel, de la paix et de la joie pour lesquelles nous sommes faits !
La résurrection des morts
homélie du 32e dimanche C
{joomplu:563} Aujourd’hui une minorité de gens croient qu’il y a une résurrection des morts. Il paraît que cela fait 10% de la population et seulement 13% de ceux qui se disent catholiques. Nous venons d’une époque, maintenant assez lointaine, où la considération de la vie éternelle guidait les décisions même des plus grands de ce monde. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. À l’époque de Jésus nous constatons que les avis sont partagés. Une partie des Juifs se placent dans la ligne de ce que nous avons entendu dans la lecture du livre des Martyrs d’Israël : ces 7 fils qui ne craignent pas de rester fidèles à leur foi au péril de leur vie, affirmant que se préparer à la résurrection était plus important que chercher à sauver sa vie maintenant. D’autre part il y a ces sadducéens, des Juifs qui nient qu’il y a une résurrection des morts. Pour eux, c’est un bonheur terrestre que Dieu donne, et puis c’est tout.
Se laisser transformer
homélie du 31e dimanche C, 30 octobre 2022
{joomplu:44} Aujourd’hui on n’ose plus parler de péché, car on estime qu’on condamnerait l’autre en parlant ainsi. Il y a là un anéantissement du chemin de la conversion, qui enferme dans le découragement et la tristesse. Mais Dieu n’agit pas ainsi. Ceux qui tombent dans le péché, il veut les relever, les remettre en route, pour qu’ils puissent librement se détourner du mal et s’attacher à Lui, croire en Lui. Il espère en chaque homme, non pas en raison du bien que nous faisons déjà, comme si nous pouvions nous regarder nous-mêmes et dire « je comprends, mon Dieu, que tu espères en moi ». Il espère en chaque homme en raison du bien qu’il peut accomplir en nous. Il paraît que 86% des occidentaux pensent qu’ils iront au paradis. Parmi eux il y en a sûrement un fameux paquet qui se voient entrer au paradis non pas parce qu’ils espèrent en Dieu, mais parce qu’ils s’estiment dans la bonne moyenne. Il y a tant de gens qui sont satisfaits d’eux-mêmes devant Dieu, qui ne vont jamais se confesser, qui disent par leur vie : Dieu ferait bien d’être déjà content de tout ce que je fais. À moins qu’ils se disent plutôt : personne ne sait rien de Dieu, alors je ne peux même pas me préparer pour Dieu, à quoi bon me soucier de ces choses, on verra bien… Oubliant ainsi, parfois à cause des errements des pasteurs de l’Église, le trésor de la Révélation que Dieu a déposé dans le cœur de son Église.
Persévérer!
homélie du 29e dimanche C, 16 octobre 2022
{joomplu:206} Aujourd’hui, nous voilà invités à prier sans se décourager. C’est le dimanche de la persévérance ; garder le cap coûte que coûte, parce que nous avons un jour pressenti que la lumière était dans la direction de Dieu, même si pour le moment nous ne le voyons plus. Il s’agit de revêtir une douce obstination en faveur de Dieu.
Vivre dans la reconnaissance
homélie du 28e dimanche C, 9 octobre 2022
{joomplu:179} Qu’est-ce que la foi ? Cette foi qui déracine les arbres, qui déplace les montagnes… Cette foi de ce samaritain dont Jésus dit qu’elle l’a sauvé, alors que les 9 autres ont seulement été guéris ?(Lc 17, 11-19) À première vue, pour nous les dix lépreux avaient la foi puisqu’ils sont venus demander à Jésus de prendre pitié d’eux, c’est-à-dire de les guérir de leur maladie. Ils croyaient que Jésus peut leur rendre la santé. C’est ce genre de foi qui consiste à croire que… Croire que Dieu peut faire ceci ou cela pour moi. Et ça marche ! Mais méfions-nous, ce n’est pas encore la foi qui sauve. Un seul s’entend dire : « relève-toi et va : ta foi t’a sauvé ». Nous sommes si terrestres que pour nous, « ta foi t’a sauvé » s’appliquerait à tous ceux qui ont miraculeusement été guéris de cette maladie incurable. Mais non, c’est un seul qui s’entend dire que sa foi l’a sauvé. Quelle est cette foi qui l’a sauvé ? Comment se manifeste-t-elle ? À quoi conduit-elle ? Pourrions-nous l’imiter ?