un trésor à saisir
homélie du 17e dimanche A, 27 juillet 2014
Le roi Salomon{joomplu:162} voulait réussir sa vie. Et que demande-t-il au Seigneur pour cela ? Rien de ce qu’on imagine d’après les films ou les désirs malades de notre cœur… Pas la puissance ni de belles femmes ni beaucoup d’argent, mais un cœur attentif, pour pouvoir gouverner en discernant le bien du mal (1R 3,7). Voilà comment il compte réussir sa vie. Quelle audace ! Quelle confiance dans la force de la vérité ! Quelle assurance que le bien illumine la vie et le cœur ! Quelle détermination à se donner soi-même !
Oser croire à l’amour qui guérit
Homélie du 16e dimanche A, 20 juillet 2014
J’ai{joomplu:153} envie de parler de l’ivraie de nos péchés et du bon grain de nos bonnes actions, mais est-ce que j’ai le droit de le faire lorsque je vois que le Seigneur assimile plutôt le bon grain aux fils du Royaume et l’ivraie aux fils du mauvais qui font tomber les autres et commettent le mal ? Le Christ n’a jamais scellé le sort de personne, il a toujours espéré que le pécheur se ressaisisse, et d’autre part les récits où il est question de la fin du monde ne sont pas là pour nous donner une démographie de l’au-delà mais pour que nous adaptions aujourd’hui notre conduite à la vie du ciel. Donc je me permettrai de parler de l’ivraie et du bon grain en nous.
le mur des paraboles, la vie dans la Parole
homélie du 15e dimanche A, 13 juillet 2014
La mission{joomplu:182} de la Parole que Dieu donne est comparée à celle de la pluie, avec des verbes riches de vie : abreuver, féconder, faire germer, donner à manger (Is 55,10). Dieu n’est pas un muet qui un beau jour a lancé le monde, un Créateur qui surplomberait tout comme le soleil. Il parle, il cherche une relation avec l’homme, une relation qui donne la vie, qui féconde nos existences et leur fait porter un beau fruit d’amour.
Cette Parole qui vient de Dieu n’est pas un décret fédéral qui s’impose à tous. Elle se heurte aux réticences de ceux qui « écoutent sans écouter et sans comprendre » et « sont devenus durs d’oreille pour que leurs oreilles n’entendent pas » et « que leur cœur ne comprenne pas » (Mt 13,13). Il y a chez l’homme une dramatique capacité de refus de la vie véritable, un pouvoir de tourner le dos à Dieu et de choisir la dureté et le vide en se laissant détourner par les « séductions de la richesse » ou les « soucis du monde ».
une Église de témoins
homélie des saints Pierre et Paul, 29 juin 2014
Pierre et Paul{joomplu:166} ont donné leur vie pour le Christ à Rome dans les années 60. Le pape François a rappellé récemment que les persécutions contre les chrétiens sont aujourd’hui encore plus fortes que durant les premiers siècles de l’Église et qu’il y a plus de chrétiens martyrs que durant cette époque lointaine, tandis que « persistent les discriminations envers ceux qui professent publiquement leur foi »1.
Dieu est une personne qui aime (et même trois)
homélie de la fête de la Sainte-Trinité, 15 juin 2014. À mes étudiants.
Quelle{joomplu:5} image de Dieu avons-nous ? Comment a-t-elle évolué depuis le temps passé ? Jadis on présentait un Dieu juge qui demande des comptes et avec qui il faut négocier son salut. Aujourd’hui on dit que Dieu est tolérant, qu’il accueille tout le monde, qu’il nous pardonne toujours, qu’on peut le laisser quelque temps puis revenir à lui sans problème, etc.
A-t-on dans cette évolution de la perception de Dieu découvert l’essentiel de Dieu ? Pas encore, car l’idée du Dieu bon peut nous faire passer à côté du Dieu d’amour. Nous passons à côté lorsque nous nous imaginons que Dieu n’attend pas vraiment quelque chose de nous, qu’il est une sorte de source de bonté qui s’écoule sur tous les êtres sans se soucier du retour.
la vie chrétienne est communion
homélie du 7e dimanche de Pâques, 1er juin 2014
L’évangile d’aujourd’hui nous parle de communion, il nous parle d’intimité. C’est la communion du Père avec le Fils, dans laquelle nous sommes invités à entrer. Toute la vie chrétienne est relation étroite entre les personnes : relation entre les conjoints par le mariage ; relation entre l’homme et Dieu depuis le baptême jusqu’aux différentes façons de donner sa vie à Dieu ; relation du Père avec le Fils, qui est la première de toutes, le modèle de toute relation intime et profonde.
l’Esprit Saint, notre consolateur
homélie du 6e dimanche de Pâques, 25 mai 2014
Au moment{joomplu:191} de passer de ce monde à son Père le Seigneur déclare qu’il ne veut pas nous laisser orphelins, abandonnés, mais qu’il nous enverra un défenseur, l’Esprit Saint. Savoir que Dieu qui nous avait visité par le Christ continue de nous accompagner, c’est une consolation nécessaire pour nous qui luttons dans un monde hostile, où nous devons supporter la dérision, où nous sommes en butte à la maladie, au mépris, au découragement, à nos propres doutes, à la mort. Le Seigneur sait tout cela, et il nous envoie un défenseur.
L’amour de Dieu, c’est un luxe abordable
homélie du dimanche des vocations, 4e dimanche de Pâques
Le Maître{joomplu:199} dit : « les brebis suivent leur berger car elles connaissent sa voix ; jamais elle ne suivront un inconnu, elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus » (Jn 10, 4-5). Devant le nombre de personnes qui se fourvoient et se dirigent loin du Seigneur il nous faut quand-même nous demander : comment les brebis connaissent-elles la voix du berger ? Elle connaissent sa voix car « il les appelle chacune par son nom » (v.3). Elles connaissent sa voix car elles se savent connues de lui. Pour reconnaître la voix du Maître de la vie au milieu de toutes les voix qui nous appellent à oser ceci, à dire oui à cela, il faut avoir accepté qu’il nous appelle par notre nom, c’est à dire que la relation qui existe entre lui et nous soit une relation personnelle, d’une personne à une autre personne, d’une personne humaine à une personne divine.
As-tu besoin d’une place dans ma vie?
homélie d’une profession de foi
Vous allez{joomplu:175} faire votre profession de foi. Dire que l’on croit, et même le savoir dans son cœur, dans le monde actuel où Dieu est si combattu, c’est un fameux exercice. Je voudrais vous y aider un peu. D’abord en vous faisant sentir que ce n’est pas fou de croire qu’il y a un Dieu. Pas mal de gens disent que c’est le hasard et la sélection naturelle qui font que le monde est comme il est. Mais quand on regarde le merveilleux réglage de l’univers, tout ce qu’il faut comme coïncidences impossibles pour obtenir des êtres vivants qui pensent, qui inventent, qui créent, qui aiment… On se dit que ce n’est pas très raisonnable de croire au hasard. Le hasard « n’écrit pas de messages » comme le dit une BD que je vous recommande.
D’autres croient aux multivers, à une infinité d’univers, pour expliquer pourquoi notre univers semble réglé d’une façon incroyablement fine ; le hasard aurait eu une infinité de chances, et dans notre monde à nous il a réussi… Mais c’est une croyance et rien dans la science ne permet de soutenir ces théories, même si elles sont exprimées avec des mots de la physique comme « trou noir » ou « théorie des cordes ». La science ne prouve pas Dieu non plus, mais elle empêche de répondre facilement : c’est le hasard. Nous sommes devant la question : pourquoi y a-t-il un monde si organisé, et que nous pouvons comprendre par notre intelligence ? Le plus plausible est de répondre à cette question : parce qu’il y a un être intelligent et hors du temps qui l’a voulu, et qui nous a voulus aussi, et nous participons à son intelligence.
Craindre Dieu, c’est bon pour le coeur
homélie du deuxième dimanche de Pâques
C’est toujours utile{joomplu:201} d’aller voir comment vivaient les premières communautés chrétiennes. Elles ont une fraîcheur de foi qui peut nous inspirer, et elles vivaient dans un contexte minoritaire qui ressemble au nôtre. Qu’apprenons-nous aujourd’hui des dispositions intérieures de ces chrétiens ? Que « la crainte de Dieu était dans tous les cœurs » (Ac 2,43). Les disciples avaient donc la crainte de Dieu. Ils n’en avaient pas du tout peur, car ils l’aimaient et ils savaient que Dieu les aimait. Mais ils savaient aussi que c’est l’amour d’un Dieu : par un accessoire parmi d’autres mais quelque chose qui change tout le regard que l’on peut avoir sur sa propre vie. Une vie aimée par Dieu, c’est une vie toute différente, dans la mesure où Dieu compte plus que tout le reste. C’est cela, la crainte de Dieu, cette disposition intérieure par laquelle Dieu compte et son amour change tout.
La vie nouvelle n’est pas sans renoncement
homélie de Pâques
Ceux qui{joomplu:189} sont baptisés apprennent à vivre comme des êtres nouveaux. Ils apprennent chaque année, chaque jour, à mourir avec le Christ pour ressusciter avec lui. C’est pourquoi nous avons fait des renoncements pendant le carême, pour dompter un peu notre petit moi exigeant ou gémissant, pour mourir un peu à l’amour propre et à l’égoïsme, pour consacrer plus de temps à la prière. Cela nous rend plus sensible à la vie que Dieu veut mettre en nous, cela réveille nos sens intérieurs. Et même si nous avons vécu un carême qui ne ressemble à rien, réjouissons-nous maintenant de la vie que Dieu inaugure aujourd’hui en nous !