Sauvés par l’amour
homélie du 4e dimanche de carème – Jn 3,14-21
Jésus nous{joomplu:373} parle aujourd’hui d’un monde où on se perd, et qui a besoin d’être sauvé. Ce monde, c’est celui qui fait vivre les êtres humains d’aujourd’hui dans un grand vide. Notre vie a-t-elle du sens ? Qu’est-ce qui vaut assez pour que nous y mettions toutes nos énergies ? Serait-ce la famille, alors que tant de familles se déchirent ? Serait-ce le travail, alors que les restructurations mettent tant de monde au chômage ? Serait-ce un amour fidèle, quand il y a tant de trahisons ? Qui est encore digne de confiance ? Un grand auteur disait récemment : pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, lorsqu’un jeune de 15 ans demande à son père : papa, quel est le sens de la vie ? Celui-ci se tait. Voilà le monde où on se perd.
entrer dans le combat spirituel
homélie du 1er dimanche de carême, 22 février 2015
L’histoire du{joomplu:251} déluge (Gn 9, 8-15) est surtout intéressante pour la conclusion que Dieu en tire : « Oui, j’établis mon alliance avec vous, aucun être vivant ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre ». Quand on se pose des questions sur l’historicité de ce déluge, je pense que l’on s’empêtre vite dans des choses qui ne sont pas essentielles. Au fond, cette histoire a été écrite moins pour dire ce qui s’est passé que pour dire que cela ne se passera plus.
Sortir de notre jus — se laisser pêcher
homélie du 3e dimanche B, 25 janvier 2015
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Jésus fait des apôtres des « pêcheurs d’homme » : des porteurs de la bonne nouvelle qui vont prendre les hommes à leurs activités habituelles pour les amener à une autre vie, car le Royaume de Dieu est tout proche. Ici, au lieu de mourir comme le poisson hors de l’eau l’homme pêché pour le Seigneur vit davantage, passe à une vie plus profonde et intense. Mais cela se fait dans un déchirement. On désire souvent que la foi soit en phase avec la vie quotidienne, et c’est un bon souhait quand cela veut dire qu’elle doit transformer le quotidien, amener à une autre façon de voir les choses. Par contre c’est un amoindrissement de la foi si on voulait raboter la foi pour qu’elle entre dans le cadre de la vie normale, dans ce à quoi nous nous attendons plus ou moins. Ce serait demander au pêcheur d’homme de ne pas nous sortir de l’eau mais de nous laisser dans notre jus.
vivre dans le temps de Dieu
homélie du baptême du Seigneur, 12 janvier 2014
Ces jours-ci nous{joomplu:160} avons assisté avec consternation à ce qui arrive lorsque des gens choisissent d’adhérer au mal. Et comment réagir ? Ça ne suffit pas de s’indigner. Chacun de nous doit répondre à cela en choisissant d’adhérer plus franchement au bien. Car la frontière du bien et du mal ne passe pas entre les individus, elle passe en chacun de nous. Et il ne suffit pas de ne pas faire le mal pour que l’humanité subsiste, il ne suffit pas de dénoncer, il faut aussi faire activement le bien, et chercher le meilleur, en commençant autour de soi. C’est le vrai combat, où le chrétien doit spécialement s’engager.
un itinéraire spirituel depuis Noël
homélie de la Sainte-Famille, 28 décembre 2014
Nous voici à quelques jours{joomplu:165} de Noël et il s’est déjà passé beaucoup de choses. Spécialement dans le calendrier liturgique, qui nous a proposé jusqu’aujourd’hui une palette de fêtes impressionnantes. C’est cette palette que j’aimerais vous présenter, car elle colore la fête de Noël d’une manière qui donne beaucoup à penser et à prier.
le Sauveur donne une joie nouvelle
homélie de Noël 2014
Les anges{joomplu:180} sont venus annoncer aux bergers la naissance d’un sauveur (Lc 2,11). Dans beaucoup d’églises on voit inscrit quelque part le monogramme en trois lettres IHS, qui signifie « Jésus, sauveur des hommes ». La foi que nous héritons des apôtres ne nous montre pas simplement Jésus comme un petit homme qui deviendra un grand sage et indiquera la voie, mais comme Dieu qui vient à la rencontre de l’humanité, pour la sauver. On peut alors se demander deux choses : de quoi vient-il nous sauver ? Et comment nous sauve-t-il ?
Croire que Dieu agit
homélie du 4e dimanche de l’Avent B — 21 décembre 2014
Nous voilà placés devant{joomplu:169} une des originalités les plus surprenantes du christianisme : la conception virginale de Jésus. Pour essayer de comprendre ce point de la foi, écartons d’emblée un malentendu : ce n’est pas parce que l’Église aurait prétendument des difficultés avec la sexualité que nous croyons que le Christ a été conçu hors de l’union charnelle de Marie et Joseph. La question n’est pas là. Il s’agit plutôt de la question de l’identité de Jésus. Qui est cet homme reconnu Fils de Dieu ?
le monde nouveau, il existe!
homélie du 1er dimanche de l’Avent ; 30 novembre 2014
Vers où va{joomplu:149} le monde ? Quand on interroge les jeunes on n’a pas souvent une réponse très optimiste. Ils ressentent intensément les problèmes à venir dans lesquels la course présente à la facilité et au luxe jette le monde. Peu sont prêt à défendre l’idée que le monde de demain sera meilleur, plus juste, plus fraternel. Pourtant cette idée d’un progrès a porté l’Occident depuis des siècles. Il y a bien longtemps, environ 2800 ans, quand les cultures grecque ou hindoue parlaient d’un temps cyclique où tout recommence, un petit peuple s’est mis à tenir à l’idée d’un progrès : le monde venait d’un commencement (Gn 1,1) et son histoire allait s’épanouir dans une promesse. Puis le Christ est venu, et avec lui on a vu que Dieu tenait sa promesse. Jésus lui-même a parlé de l’avenir. Il a orienté le cours de l’histoire vers son accomplissement définitif, vers la victoire du Royaume de Dieu, qui commence à être là au milieu de nous mais qui attend encore d’être achevé. Le temps n’est pas cyclique, il porte la marche de l’histoire comme un progrès vers un événement heureux, quand l’amour de Dieu sera manifeste à tous et victorieux de tout mal. De nos jours l’idée de progrès est en panne ; elle a été sécularisée par les philosophes des Lumières, qui ont pensé qu’on pouvait penser le progrès sans Dieu, mais 300 ans plus tard nous devons bien constater que sans Dieu on n’ose plus croire à un vrai progrès. Alors il est bon que les croyants puisent à nouveau dans leurs trésors, et se fassent pourvoyeurs d’espérance au milieu d’un monde désabusé.
Nous sommes confiés les uns aux autres
homélie du Christ Roi, fin de l’année liturgique
Cet évangile nous{joomplu:154} secoue. Quel traitement pour ceux qui n’ont pas accueilli l’étranger, visité le malade, nourri l’affamé ! Y aura-t-il un jugement aussi impitoyable pour nous ? (Mt 25,31) Cela ne cadre pas avec les slogans de tolérance molle dont on entoure habituellement Jésus. Cet évangile nous secoue et c’est très bien ainsi : nous en avons bien besoin, nous qui vivons au cœur d’une société qui s’est organisée pour ne pas nous faire trop croiser le faible. Regardez : ceux qui ont faim, ceux qui sont nus, nous ne les croisons pas dans les centres commerciaux mais seulement un peu dans les infos à la télé entre les pubs pour le champagne des fêtes et la ligne automne-hiver des Trois-Suisses. Ainsi nous nous habituons à penser que c’est normal.
partenaire de Dieu, pour un autre monde
homélie du 33e dimanche de l’année A
On peut regarder{joomplu:100} le monde de plusieurs façons. Un monde en petits lotissements où je cherche à me faire une petite place, un monde dur et hostile où j’essaie de me protéger et d’assurer mon avenir, un monde où j’essaie de conquérir la part la plus grande possible, un monde que je n’aime pas et que je veux fuir, etc. Dieu nous propose une autre vision : un monde où je suis son partenaire, un monde que nous construisons ensemble.
une Église témoin de l’amour de Dieu pour l’humanité
Je ressort cette homélie 2014 de la dédicace de Saint-Jean de Latran
La fête de la cathédrale du pape, saint Jean du Latran, nous donne l’occasion de réaliser à nouveau ce qu’est l’Église. Il y a quelques semaines je demandais à quelques jeunes de rhéto s’ils pensaient que Dieu aimait l’humanité. Assez unanimes ils m’ont répondu : non ! Alors là je me dis : l’Église a failli à sa mission si des jeunes qui ont grandi un petit peu à son contact se disent: Dieu n’aime vraisemblablement pas l’humanité. Car l’Église ce n’est pas une sorte de multinationale avec à sa tête le pape et les cardinaux comme conseil d’administration. L’Église est celle qui rend palpable l’amour de Dieu et son appel à ce que les hommes soient frères.