Alors qu’on croyait que tout était perdu
homélie de la Procession des pénitents, Lessines
Jésus est mort{joomplu:91}. Nous allons le mettre au tombeau. Jésus représentait beaucoup d’espoir pour ses contemporains. Il apaisait beaucoup de souffrances. On espérait que ça allait continuer, toujours un peu plus fort. Et voilà qu’il était mort… Il avait tout misé sur son Père. Et voilà qu’il crie : mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné !
« Si je ne te lave pas, tu ne pourras avoir de part avec moi ! »
Billet du Jeudi Saint
Jésus, {joomplu:166}qui est venu du Père et qui retourne au Père, convainc Pierre de se laisser laver les pieds par lui, autrement il ne pourra pas continuer à être avec lui. Lui, le chef des apôtres, doit se laisser purifier par Jésus. Ce qui est vrai pour lui vaut pour tout membre de l’Église. Tous nous avons besoin que le Christ nous lave les pieds. Nous découvrons que ce service du lavement des pieds est celui qui permet d’entrer en communion avec Jésus. Ce n’est pas n’importe quel bienfait. C’est le service que Jésus nous rend, le service du salut. Il l’inaugure et il nous établit pour l’assurer à notre tour : « que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».
Jésus est le Fils de Dieu
homélie du dimanche des Rameaux, 13 avril 2014
{joomplu:92}Pour expliquer la mise à mort de Jésus beaucoup avancent une raison politique ou sociale: les puissants n’auraient pas supporté la menace que la prédication et l’attitude de Jésus faisaient peser sur leur pouvoir ou sur l’ordre social. Il y a sûrement un peu de cela, mais cette explication ne remonte pas à la racine du problème qu’était Jésus pour ses adversaires. Si Jésus a été crucifié, c’est qu’il est le Fils de Dieu, qu’il a agi en Fils de Dieu et que l’humanité ne l’a pas supporté. Le désordre social que Jésus apportait ne reposait pas sur des revendications, mais sur la place qu’il faisait au pauvre et au pécheur, leur manifestant que Dieu venait vers eux, qu’ils comptaient pour lui et qu’il les appelait tandis que tant d’autres voulaient les ignorer. Cette place nouvelle ne leur était pas donnée simplement par un homme sympathique et altruiste, elle leur était offerte par Celui que le Père a envoyé du monde de Dieu dans le monde des hommes.
La vérité donne la vie par l’amour, et l’inverse aussi
homélie du 5e dimanche de carême, 6 avril 2014
{joomplu:28}Parmi tout ce qui me frappe dans cet évangile, je voudrais relever ceci : avant de partir pour Béthanie, tandis que Marthe et Marie s’affairent au chevet de leur frère mourant et puis n’ont plus que leurs yeux pour pleurer son décès, Jésus dit : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » Puis lorsqu’il rencontre Marthe, puis Marie et les juifs qui les accompagnent, lorsqu’il mesure leur peine, il est envahi de détresse, et il se met à pleurer. Et puis enfin le miracle peut se produire, et Lazare peut revenir à la vie — notez par ailleurs que Lazare n’est pas pour autant sorti de l’auberge, qu’il devra encore mourir, comme nous tous, mais pas cette fois-ci.
La foi est le chemin de la lumière
homélie du 4e dimanche de carême, 30 mars 2014
D’où vient le mal ? Nous cherchons l’explication lorsque nous souffrons ou que nous sommes avec celui qui souffre. Il y a plusieurs explications assez faciles et légères qui ont été avancées. On en trouve une dans la bouche des apôtres : sûrement c’est à cause de son péché, ou de celui de ses parents, s’il est aveugle (Jn 9,2). D’autres diront plutôt : puisqu’il y a du mal, c’est bien la preuve qu’il n’existe pas de Dieu bon comme le disent les chrétiens ; le mal est là parce que nous sommes issus du hasard…
À la question « d’où vient ce mal ? », Jésus répond : « voici où nous allons… » C’est, me semble-t-il le contenu de cette répartie : « ni lui ni ses parents n’ont péché, mais c’est afin que soient manifestées en lui les œuvres de Dieu. » Le mal est là mais nous pouvons ne pas être désorientés car Dieu se révèle, se montre proche, agit.
Dieu a soif de nous
homélie du 3e dimanche de carême, 23 mars 2014
{joomplu:16} Voilà la réalité que nous montre aujourd’hui l’évangile : Jésus vient s’asseoir à côté de vous et vous dit : j’ai soif ! Vous êtes tout étonné, étonnée, car vous vous demandez ce que le Fils de Dieu peut bien attendre de vous. Et pourtant, il faut que nous le sachions tous, le Christ a besoin de nous, il a besoin de notre amour. Sa soif, c’est que nous l’aimions en retour de ce qu’il nous aime. Et même, pour découvrir combien il nous aime il nous faut entrer dans ce choix de l’amour envers lui. Le Christ nous dit : donne-moi ton cœur car j’ai tant à te donner. J’ai à te donner l’eau vive, qui jaillira en toi comme une source de joie et de paix, pour la vie éternelle.
Menace sur la liberté
homélie du 1er dimanche de carême, 9 mars 2014
{joomplu:14}Pour que l’homme puisse vivre le bonheur immense d’aimer — aimer Dieu, aimer son prochain, aimer une épouse, un époux, un ami — Dieu a créé l’homme libre. Car pour aimer il faut être libre, ce n’est pas déjà de l’amour que d’être conduit par ses pulsions ou ses affinités. Aimer c’est se décider soi-même pour quelqu’un, s’attacher librement à quelqu’un, pour lui faire du bien par le don de notre personne — et en retour en recevoir un grand bien, mais dans l’amour véritable ce bienfait pour soi n’est qu’un effet, non le but.
Vivre de la Providence
homélie du 8e dimanche A, 2 mars 2014
« Le Seigneur m’a abandonnée, le Seigneur m’a oubliée ». Ce cri du peuple de Dieu devient un jour ou l’autre le nôtre, jaillissant du plus profond de notre détresse. Alors les paroles de Jésus nous arrivent comme une provocation : ne vous faites pas tant de souci pour votre vie ! Dieu ne fera-t-il pas bien davantage pour vous que pour les oiseaux du ciel qu’il nourrit ou l’herbe des champs qu’il habille ? Dans toutes nos détresses et devant tout ce qui nous menace il nous est donné une présence, celle de Dieu, qui veille.
Cette présence n’est pas très facile à percevoir, et l’être humain voudrait une assurance plus concrète devant tout ce qui le menace — par exemple la possibilité de ne plus compter aux yeux des autres, ou une maladie grave ; toutes ces situations où nous rejoignons la condition humaine dans sa fragilité, dans le fait d’être « chair » comme dit la Bible. Où trouver une sorte d’assurance vie contre tout ce qui est inquiétant ? Lorsqu’on cherche une assurance plus concrète que l’amour de Dieu et de nos proches, inévitablement on tombe sur l’argent. L’argent comme source de paix et de confort, est-ce plausible ?
Le chemin de l’amour est un chemin qui monte
homélie du 6e dimanche, 16 février 2014
Jésus nous décrit aujourd’hui l’itinéraire du chemin de l’amour, et nous découvrons que c’est un chemin qui monte, un chemin resserré, comme ces difficiles chemins de montagne, qui ne peut que nous impressionner.
La première chose qui me vient à l’esprit est que si nous voulions paraître irréprochables devant le Christ, c’est vraiment raté. Tant qu’on pouvait simplement chercher à éviter le meurtre ou l’adultère ou le faux serment, ça pouvait encore aller. Mais si une colère a rang de meurtre, si un regard vaut un adultère, qui peut être sauvé ? L’homme est incapable de paraître juste aux yeux de ses semblables, et moins encore aux yeux de Dieu. Il ne peut sauver lui-même ; sans la miséricorde du Christ, qui est sa véritable justice, il n’est rien. Le juste pêche 7 fois par jours, dit le psaume. Et finalement la vie du croyant, c’est de revenir : revenir à Dieu, revenir à ses frères, en demandant pardon, en accueillant le pardon.
Le début de l’Évangile
homélie du 3e dimanche A, 26 janvier 2013
{joomplu:38} Quand on me parle d’une nouvelle idée, j’aime bien savoir comment elle a germé dans l’esprit de celui qui la porte. Pour connaître un nouveau mouvement, c’est utile de savoir dans quelles conditions il a commencé. Pour l’annonce de l’Évangile, nous avons la chance de savoir un petit peu cela : elle a commencé quand Jésus apprit l’arrestation de Jean Baptiste, arrêté par Hérode parce que celui-ci n’appréciait pas les reproches qu’il lui faisait sur son inconduite conjugale. C’est le drame d’une injustice, de la domination despotique des puissants, qui est le point de départ de l’évangélisation. L’Évangile n’est donc pas un message irréaliste, qui ne tient pas compte des limites humaines, des contraintes du monde : il est né dans un contexte violent, dans un contexte pourri, si j’ose dire.
La preuve que Dieu nous aime
homélie du baptême du Seigneur
Tous les hommes ont besoin d’amour. Lorsqu’on se sent aimé, on est content, on devient généreux et capable d’aimer à notre tour. La vie est belle, et même s’il pleut il y a du soleil à l’intérieur. Tous les hommes ont besoin d’amour et ceux qui ne semblent pas en avoir besoin, ils sont ainsi parce qu’ils se sont blindés en eux-mêmes, parce qu’ils ont tant souffert de manquer d’amour qu’ils ont essayé de se construire à côté de leur besoin d’amour. Mais ce besoin est là quand-même, et il crie. Et il cherche sans le dire à rencontrer un vrai amour.
C’est ainsi parce que nous sommes à l’image de Dieu. C’est beau, mais dans ce monde notre besoin d’amour est si rarement comblé. Qu’allons-nous faire ? Gémir ? Essayer de nous distraire comme nous pouvons ? Ou de devenir puissant ou riche pour compenser ? Ou bien nous pouvons accepter un amour qui se propose à la porte de notre cœur, un vrai amour puissant et efficace, un amour qui se trouve quand on le cherche : l’amour de Dieu !