Enfant de Dieu ?
homélie du 2e dimanche ordinaire, 19 janvier 2020
{joomplu:10}Nous disons facilement que nous sommes enfants de Dieu, mais avons-nous déjà bien réfléchi à ce que nous disons ? En effet, c’est plutôt étonnant d’être les enfants de Dieu.
1) Lorsqu’on est enfant de ses parents, on est un représentant de l’espèce humaine qui descend d’autres représentants de l’espèce humaine. Et même lorsque des parents adoptent un enfant comme leur enfant, il s’agit toujours bien d’un autre être humain comme eux. On entend parfois dire qu’une famille a adopté un petit chien, mais il reste un petit chien et ça serait déplacé de le traiter comme l’enfant de la famille — il paraît même que quelques personnes fortunées lèguent leurs biens à leur animal de compagnie, mais cela frise la folie. Quoi qu’il en soit, comment pouvons-nous être enfants de Dieu alors que nous ne sommes pas de son espèce — serions-nous comme le petit chien adopté par la famille ?
2) Pour une autre raison encore c’est surprenant d’être enfant de Dieu : parce que nous l’aimons tellement moins qu’il nous aime, et parfois même nous ne l’écoutons pas, nous faisons le contraire de ce qu’il nous demande. Comment Dieu aurait-il envie de faire de nous ses enfants ?
Le prix de la joie
homélie du 3e dimanche de l’Avent A, 15 décembre 2019
{joomplu:550}En Syrie, on vient de restaurer et reconsacrer la cathédrale arménienne catholique d’Alep, qui comme les églises d’autres confessions chrétiennes avait été endommagée par différents attentats et échanges de tir d’artillerie. Il n’y a plus que 5000 fidèles de cette Église sur les 18000 que comptait la ville, et ceux qui sont restés doivent vivre cette réouverture avec la même allégresse que celle à laquelle invite le prophète Isaïe : « le pays aride, qu’il exulte et crie de joie !… On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu ! » (Is 35, 2-4) Pour ceux qui sont partis d’Alep, c’est sans doute émouvant aussi, mais c’est loin maintenant. Pour d’autres encore, c’est anecdotique ou insignifiant. Vous ne l’avez sans doute pas su.
L’amour de Dieu est puissant
homélie du 2e dimanche de l’Avent, 8 décembre 2019
{joomplu:549}Nous attendons le retour du Seigneur dans la gloire. « Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts », dit le Credo. Ce jugement se résume bien dans la réalité annoncée par le prophète Isaïe : « Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte » (Is 11,9). Le retour du Christ et le jugement final, c’est la disqualification de tout mal et sa dénonciation — non pas comme les dénonciations des médias mais par Celui à qui aucune pensée secrète n’échappe. Heureux celui qui sera assez humble pour choisir son Sauveur sans chercher à se justifier lui-même ! C’est à ce prix que pourra s’établir la grande paix dont nous lisons la description chez le prophète Isaïe (Is 11,1-10).
Un cœur qui dort, un cœur qui veille…
homélie du 1er dimanche de l’Avent, 1er décembre 2019
{joomplu:188}Tant de gens aspirent, même sans le savoir, au retour du Seigneur. Chaque fois que nous pensons : où est Dieu ? En réalité, nous souhaitons sa manifestation dans la gloire. Devant tous les marchands d’arme, les gestionnaires corrompus, les violents de tous genres, avec tous ceux qui souffrent nous attendons ce jour annoncé par Isaïe : « Il sera juge entre les nations et l’arbitre de peuples nombreux. De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. » (Is 2,4)
Le roi de la vie et de la joie
homélie de la fête du Christ Roi, 24 novembre 2019
{joomplu:548}En parlant du roi Baudouin, le cardinal Danneels aimait dire : « il y a des rois qui sont plus que des rois : ils sont les bergers de leur peuple. » Car ils aiment leur peuple, ils aiment chacune de leurs brebis. Et ils règnent avec leur cœur. Voilà une très belle image de la royauté du Christ. Jésus n’est pas un roi bling-bling, assoiffé de reconnaissance et d’honneurs. Il ne doit pas chercher les plus hauts postes : il est plus haut que tout, « en lui tout fut créé » (Col 1,16). Il ne doit pas défendre son pouvoir ni le faire sentir : c’est de lui que tout dépend, sur la terre comme au ciel. Il ne doit pas chercher à s’enrichir : toute richesse vient de lui.
Croire en la résurrection rend libre
homélie du 32e dimanche C, 10 novembre 2019
{joomplu:27}L’histoire racontée dans la première lecture se passe à l’époque de la persécution du roi grec Antiochus Épiphane. Celui-ci souhaite soutenir des juifs désireux d’adapter la foi à la mode hellénistique de l’époque, une sorte de mondialisation de l’époque, contre d’autres juifs soucieux de garder la pureté de l’héritage de la foi. Las des incitations plus ou moins pacifiques, il finit par interdire le judaïsme lui-même, et cela conduit à toutes sortes de violences dont celle que raconte cette première lecture. Nous découvrons alors à quel point la foi en la résurrection rend libre face à toutes les pressions sociales. Elle permet de rester fidèle à la vérité, quel que soit le prix à payer.
De quoi est fait le bonheur du ciel?
homélie de la Toussaint 2019
{joomplu:45}Toute personne saine d’esprit cherche à être heureuse. C’est Dieu qui a déposé en nous cette quête du bonheur, comme une tête chercheuse de la vie éternelle où notre espérance sera comblée. Pour nous donner la force d’avancer au milieu des difficultés de ce monde, c’est bon de nous demander quel est le bonheur des saints dans la vie éternelle. Difficile d’imaginer quelles sont les activités du Ciel ; d’après certains mystiques, c’est sans commune mesure avec ce que nous vivons sur terre, ce sont des réalités qui dépassent tous nos mots. Mais il y a une activité fondamentale que Dieu a bien voulu nous révéler, et nous allons partir à sa recherche.
Nous comptons tellement pour Toi
homélie du 30e dimanche C, 27 octobre 2019
{joomplu:96}Je suis frappé de voir comment saint Paul résume sa vie : je me suis bien battu, j’ai gardé la foi. Que garder la foi à 2000 ans de distance des événements qui l’ont inaugurée, ce soit difficile, ce soit l’objet d’un combat, je m’en rends compte tous les jours. D’autant plus que nous menons ce combat presque seuls, tellement dilués dans une culture d’indifférence ou de suspicion envers Dieu. Mais que pour Paul, qui — j’imagine — croisait tous les ans des témoins oculaires de la passion et de la résurrection du Christ, ce soit aussi un combat, voilà qui m’interpelle. Garder la foi est donc toujours l’objet d’un combat.
Le bouclier de la foi
homélie du 29e dimanche C, 20 octobre 2019
{joomplu:8}Une chose m’a spécialement frappé aujourd’hui : Jésus est préoccupé, au sujet de ses disciples, par « la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager » (Lc 18,1). Le Seigneur envisage la possibilité que nous nous découragions. Pourquoi pourrions-nous nous décourager ? Il y a les situations où nous ne comprenons pas Dieu, ce qui nous arrive, ou le sens de notre vie. Parfois, c’est à cause des épreuves trop dures : par la jalousie du diable, le mal et la mort sont entrés dans le monde et ils nous décourage (Sg 2,24). Et puis, il y a aussi les influences contraires, de tous ceux qui nous disent que c’est dépassé d’être chrétien, ou que la religion est dangereuse.
La foi relie à Dieu
homélie du 27e dimanche C, 6 octobre 2019
{joomplu:7}Aujourd’hui les lectures nous parlent de la foi, du découragement, et de la grandeur de Dieu. Cela commence avec cette prière du prophète Habacuc, que nous avons sans doute faite nous aussi : « Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ? » (Ha 1,2) Comment vivre quand je suis là devant le Seigneur, que j’attends, que rien ne semble s’ouvrir ? Il n’y a que la foi.
Que fais-tu de ton cœur ?
homélie du 26e dimanche C, 29 septembre 2019
{joomplu:150}Sur quoi se guider pour faire des choix dans la vie ? On pourrait se guider sur une vague notion de solidarité ou d’égalité, mais il y a mieux : la mesure de nos choix est celle de la vie éternelle. La parabole du riche anonyme et du pauvre Lazare nous montre qu’on ne comprend pas bien sa vie si on n’y intègre pas le fait qu’on vivra éternellement après le passage de la mort. On ne comprend pas vraiment ses épreuves. On ne comprend pas non plus correctement ses réussites. On ne peut pas prendre de bonnes décisions si on ne regarde que cette vie-ci. On ne peut pas non plus construire une société bonne si on ne regarde que cette vie-ci. Ou alors on est condamné à faire la morale, comme c’est devenu la mode sur les médias sociaux ou officiels.